Un hiver meurtrier est le deuxième tome de la trilogie «Les saisons de Leo Desroches» à être publié aux éditions Alire. Ce deuxième roman traduit en français de l’écrivain métis albertain Wayne Arthurson est la suite de L’Automne de la disgrâce qu’on a pu découvrir en octobre dernier. Journaliste pigiste métissé, ancien sans-abri dépendant au jeu, Leo continue de combattre ses démons intérieurs tout en voulant faire la lumière sur les agissements des gangs de rues autochtones et élucider un meurtre. Ce deuxième roman est tout aussi captivant, original et fascinant que le premier.
Résumé : Contre toute attente, Leo Desroches est de retour dans les rues d’Edmonton que le froid glacial a vidées. Entre deux visites au casino, il aimerait bien discuter avec Marvin, un ancien ami sans-abri. Mais le jeune Autochtone est introuvable, personne ne l’a vu depuis une semaine. Inquiet, Leo signale donc sa disparition à la police. Or, plutôt que de lancer un avis de recherche, un policier le somme de le suivre jusqu’à la morgue… pour lui montrer un cadavre calciné. Catastrophé, Leo doit admettre à contrecœur que l’horrible dépouille est bien celle de son ami. Mais quand le policier lui dit que Marvin était de toute évidence un membre du Redd Alert, le gang criminel autochtone le plus dangereux du Canada, et qu’il a été victime d’une purge interne, Leo n’y croit pas un instant – pas Marvin, un gars toujours prêt à aider son prochain ! Comprenant que les forces de l’ordre ont déjà littéralement classé l’affaire, Leo se lance dans une enquête qu’il sait extrêmement dangereuse car, pour sauver l’honneur de Marvin, il se croit capable d’aller cueillir la vérité de la bouche même des chefs du Redd Alert.
Après avoir lu le premier tome, j’avais hâte de lire la suite des aventures de Leo Desroches, ce journaliste atypique qui est accro à l’adrénaline et au jeu. J’aime que ce personnage soit un peu tout croche, qu’il soit conscient de ses limites et ses dépendances et qu’il sache très bien qu’il peut retomber aussi bas, s’il baisse sa garde. Il est tellement attachant ce Leo, car il a bon cœur, mais hésite à entrer en relation avec les gens de peur de les décevoir éventuellement.
Bien que ce soit un polar avec un meurtre, une intrigue, des gangs de rues, et une lutte des autochtones pour défendre leurs territoires et reprendre leurs droits, ce roman est aussi l’histoire d’un homme qui tente de reprendre sa vie en main. Il y a beaucoup d’humanité dans ce roman et c’est également un portrait très réaliste de la vie à Edmonton, avec ses hivers difficiles et très froids, mais aussi la réalité des sans-abris et surtout des communautés autochtones qui doivent faire face au racisme et aux préjugés.
Wayne Arthurson a une superbe plume, dont ses descriptions très détaillées nous permettent de bien voir ces paysages de froid mordant de l’hiver par exemple. C’est très réaliste et on a froid nous-mêmes, juste à le lire.
Même si c’est le deuxième tome, il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier volume pour comprendre celui-ci. Il a par contre des références à cette première histoire qui m’a bien plu, car j’ai pu me remémorer ce qui s’était passé avant. À la fin de ce deuxième opus, on nous laisse en suspends sur la suite, si bien qu’on a vraiment hâte au troisième tome pour avoir le dénouement des aventures de Leo.
Wayne Arthurson est né à Edmonton d’un père originaire de la nation crie et d’une mère canadienne-française. Depuis l’âge de vingt-quatre ans, Wayne gagne sa vie à l’aide de sa plume, que ce soit comme journaliste, rédacteur pigiste ou romancier. Il a aussi performé comme clown semi-professionnel et batteur dans un groupe punk. Il est toujours musicien, œuvrant désormais dans un groupe indie à Edmonton, où il habite avec sa famille. Son premier roman, Fall From Grace (Forge Books, 2011) a remporté le Alberta Readers’ Choice Award en 2012.
Prix : 29.95$
Nombre de pages : 384 pages
Date de parution : 31 mars 2022
Traduction de Pascal Raud
Éditions Alire : https://www.alire.com/
Voici mon appréciation du tome 1 : https://lesartsze.com/lautomne-de-la-disgrace-un-polar-original-unique-et-palpitant/