Si en cette période morose de l’année, le soleil, le ciel bleu et la chaleur sont disparus du paysage, le Cabaret du Casino de Montréal offre une solution de rechange accessible à tous avec le spectacle Les Nuits de la Havane, une immersion qui fait vite oublier le froid croquant qui met la table pour l’hiver.
Comme entrée en matière, la guitare d’un des six musiciens chevronnés qui nous feront vibrer pendant près de deux heures, nous plongera dans cet univers singulier, de la musique latine si familière aux Québécois, fervents amoureux de Cuba.
Que la fête commence!
Au son des congos, des percussions, de la basse, du trombone et du clavier, la scène du Cabaret deviendra un feu roulant de danseurs-comédiens et de trois chanteurs d’origine cubaine, qui briseront la glace avec un medley de mélodies reconnaissables pour nous réchauffer : Baillando, Guantanamera, etc.
Au premier plan de cette musique envoûtante, six danseurs aux corps souples, aux jambes vertigineuses, aux mouvements de hanches à rendre jaloux et aux personnalités fortes créeront cette ambiance de fête, ce rythme incessant au son de la musique du Buena vista social club, du cha cha cha et des succès de Celia Cruz.
Julio Hong
À la barre des chorégraphies, Julio Hong, d’origine sino-haitienne-cubaine, bardé de diplômes en danse, jadis danseur chez Marie Chouinard, puis chorégraphe à l’émission Le Match des Étoiles, n’a pas boudé son plaisir en mettant en scène quelques cinq jeunes danseurs, qui ont mis leurs tripes et leurs coeurs dans les mambos et les folklores mais aussi en retraçant dans leur pas les origines africaines de la danse cubaine.
Du bonbon, beaucoup d’amour, une forte dose d’humanité, de l’abandon et du travail étaient au menu de ce spectacle. Pour en remettre, je n’ai pas pu compter le nombre de costumes que ces génies du mouvement ont porté mais à chaque entrée sur scène, il me semble que les couleurs, les textures de plumes et les variations de séquins, avaient changé.
Chanter le soleil
Ce flux sur scène était allègrement appuyé par trois voix, celle d’Andy Rubal aussi directeur musical, de l’impressionnante Barbara Ruiz, et de la puissance de Frank Gomez dont le roulement de hanche ne fait pas de doute sur son talent pour la bachata.
Bref, Les Nuits de la Havane au Cabaret du Casino de Montréal, c’est se donner un rendez-vous avec un soleil intérieur et pour ceux qui connaissent Cuba, c’est se replonger dans un bain de nostalgie réparatrice.
Le spectacle se poursuit les 24, 25, 30 novembre ainsi que les 1, 2, 7, 8, 9 décembre au Cabaret du Casino de Montréal.
Photos : Sarah Louise Jean-Louis