Sorti en 2019 en Belgique, le long métrage Le jeune Ahmed scénarisé et réalisé par Jean-Pierre et Luc Dardenne prend l’affiche au cinéma au Québec le 10 juillet 2020. Ce film, qui traite du sujet chaud et lourd de la radicalisation a remporté plusieurs prix, dont celui de la meilleure mise en scène au Festival de Cannes et celui du meilleur scénario au Festival international de Valladolid.
Résumé : Ahmed, 13 ans, vit en Belgique et étudie dans le collège de son quartier. Alors que ses camarades ne songent qu’à s’amuser, Ahmed ne pense qu’à prier. Il est sous la coupe d’un imam fondamentaliste à la mosquée qu’il fréquente. Sa mère et l’une de ses professeurs s’inquiètent et craignent que les choses tournent mal. Le destin du jeune Ahmed, 13 ans est pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.
La radicalisation, l’extrémisme islamique, voilà bien un sujet assez complexe et lourd à traiter dans un film. Les frères Dardenne s’y sont attaqués avec beaucoup de doigté de sensibilité et d’ouverture d’esprit, afin de démontrer une réalité sociale bien présente, sans porter de jugement.
Au niveau des interprètes, j’ai fait de belles découvertes, tel que le jeune Idir Ben Addi qui a remporté le prix Magritte du meilleur espoir masculin pour son interprétation dans Le jeune Ahmed. Avec peu de mots, beaucoup de silences, et un jeu sobre que l’on dirait presque gêné, on peine à croire que derrière ce visage angélique se cache un jeune être troublé, enragé et contrôlant. C’est à travers ce film que l’on comprend un peu mieux comment les jeunes en quête d’identité, de chemin à suivre, peuvent être amenés à joindre les rangs de la radicalisation. On voit l’influence de l’imam (incarné avec brio par Othmane Moumen) sur le jeune Ahmed, avec ses belles paroles charismatiques et sa manière de valoriser ce jeune en quête d’approbation d’un père manquant.
Tous les proches d’Ahmed vont tenter tour à tour d’éviter le pire, d’empêcher la transformation radicale de ce dernier en bombe à retardement. Que ce soit l’enseignante, la mère, les éducateurs, les paysans chez lesquels Ahmed a été placé pour rééducation après son premier geste meurtrier, et même la jeune fille qu’il rencontre à la ferme.
J’ai aimé que les frères Dardenne nous fassent voir les rites religieux, les moments de prière, les ablutions. C’est intéressant de voir un peu l’envers du décor, d’entrer dans un univers que l’on ne connaît pas ou si peu. J’ai aimé les séquences à l’école, où l’enseignante et les parents discutent de certains cours de langue offerts et de voir les différences dans les points de vue, mais aussi de voir la réaction de peur de certains musulmans de perdre leur identité, de voir leurs jeunes s’intégrer de plus en plus aux belges francophones.
Finalement, j’ai adoré les scènes à la ferme, avec la jeune fille, qui tente d’initier Ahmed à l’amour et qui va ébranler ses convictions et déclencher la bombe qui sommeille. Par contre, la scène finale du film m’a un peu laissé sur ma faim.
Le film prend l’affiche au cinéma, entre autres au Cinéma Le Clap dès le 10 juillet.
.Bande-annonce : https://vimeo.com/430740127
Titre original : Le jeune Ahmed
Réalisation : Luc Dardenne, Jean-Pierre Dardenne
Scénario : Luc Dardenne, Jean-Pierre Dardenne
Acteurs principaux : Idir Ben Addi, Olivier Bonnaud, Myriem Akheddiou
Durée : 1h24min
Idir Ben Addi Ahmed
Olivier Bonnaud L’éducateur de référence
Myriem Akheddiou Inès
Victoria Bluck Louise
Claire Bodson La mère
Othmane Moumen Imam Youssouf
Amine Hamidou Rachid
Yassine Tarsimi Abdel
Cyra Lassman Yasmine
Karim Chihab Conseillère philosophique
Nadège Ouedraogo Educatrice
Frank Onana Fouad
Laurent Caron Mathieu
Annette Closset Sandrine
Madeleine Baudot Éducatrice enseignante
Bazil Jall Le jeune enseigné par Ahmed
Eva Zingaro Psychologue du centre (as Eva Zingaro-Meyer)
ÉQUIPE TECHNIQUE
Directeur de la photographie Benoît Dervaux
Chef monteur Marie-Hélène Dozo
Monteur Tristan Meunier
Chef décorateur Igor Gabriel
Directeur de production Olivier Abrassart
1er aide-réalisateur Caroline Tambour
Chef costumier Maïra Ramedhan-Levi
Photographe de plateau Christine Plenus
Crédit photos : Courtoisie de Ixion Communication