La Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce sur la rue Botrel, a été l’occasion pour l’artiste et joaillière montréalaise Anne-Marie Chagnon de célèbrer trois décennies de création avec un vernissage unique. L’événement, qui lance l’exposition « Ce qui échappe au regard », réunit admirateurs, collectionneurs et curieux autour d’un parcours artistique riche et audacieux.
Depuis ses débuts au milieu des années 1990, Anne-Marie Chagnon a façonné un univers bien à elle. Ses bijoux sont entièrement conçus et fabriqués à la main dans son atelier, ici au Québec. Ils se distinguent par un mélange inattendu de matières, de textures et de formes sculpturales.
Elle a toujours défendu une vision où le bijou dépasse l’ornement pour devenir une véritable œuvre d’art à porter.
L’exposition qui s’ouvre ne se veut pas une rétrospective classique. Elle met plutôt en lumière le fil conducteur de sa démarche : la recherche de ce qui ne se voit pas immédiatement, l’émotion cachée derrière la matière, le récit silencieux porté par chaque pièce.
Sculptures, installations et créations inédites viennent compléter ses célèbres parures pour offrir une immersion dans son imaginaire.
A l’entrée, des coupes de bulles ont été offertes en guise de bienvenue. Les collections magnifiques de l’artiste trônaient un peu partout dans la salle. Plein de paniers et de sacs de pommes de terre gisaient par terre à travers la salle.
Il y avait même un panier rempli de pommes de terre avec des lettres et chaque lettre correspondait à un certain rabais. J’ai pigé la lettre z et j’ai eu droit à une réduction de 20%.
Quand j’ai demandé à l’artiste pourquoi a t elle tiré son inspiration des pommes de terre elle a eclaté de rire et en toute simplicité m’a répondu:
– « Quand j’étais encore aux études, on s’est beaucoup penché sur ce qui était esthétique et ce qui ne l’était pas. Nous avons tous un préjugé de ce qui est beau et de ce qui ne l’est pas, que ce soit des objets, des personnes ou même des aliments. La pomme de terre n’est pas jolie à la base mais en l’accessoirisant j’ai pu la sublimer. »
L’artiste s’est retourné et m’a montré une photo d’elle avec son ventre dans la dentelle. En effet, s’accepter et mettre en valeur ce que nous n’aimons pas forcément nous rend magnifique. Anne-Marie Chagnon, a poursuivi en disant que tout l’inspirait surtout l’interaction humaine.
Effectivement, chaque collection est unique et s’inscrit dans son propre univers.
La marque, crée depuis 1995, souligne ainsi son parcours d’audace et de liberté artistique, marquée par l’authenticité et une approche entrepreneuriale .
Les bijoux portent une signature distinctive, mêlant l’étain au verre diaphane, à la résine lumineuse et aux métaux précieux. Au cœur de son œuvre, une griffe distinctive reconnue internationalement.
Il faut dire que chaque bijou semble raconter une histoire. Ce ne sont pas des bijoux « parfaits » ou lisses — au contraire, ils ont du caractère, de la texture, du volume. Ils sont parfois bruts, parfois colorés, toujours surprenants.
Ils sont puissants. Ils disent quelque chose. Quand on les porte, on a l’impression de montrer qui on est, sans parler. C’est une manière d’exprimer sa différence, sa force, sa créativité.
Le vernissage a été ponctué d’une performance artistique, destinée à plonger le public dans l’essence même de cette célébration. Plus qu’un simple anniversaire, il s’agit d’un jalon qui affirme la continuité d’une démarche créative en constante évolution.
Avec trente ans de carrière, Anne-Marie Chagnon reste fidèle à sa ligne directrice : créer librement, sans compromis, et offrir à celles et ceux qui portent ses œuvres un moyen d’exprimer leur singularité.
L’exposition se poursuivra jusqu’au 2 novembre 2025, permettant à un large public de découvrir ou redécouvrir le travail de cette artiste qui a su marquer le paysage culturel montréalais et international.































































