Les années 1990 à Montréal ! C’est une époque sombre où le SIDA décime les rangs, et où des hommes homosexuels sont assassinés, leurs meurtres haineux niés par la société, tandis que la répression policière s’abat sur eux.
Mais au cœur même de cette crise dévastatrice, une étincelle se rallume : c’est de cette épreuve que naîtront, avec une force inouïe, la solidarité inébranlable et l’émergence farouche de la résistance. Pour raconter cette histoire oubliée, Duceppe et La Messe basse se sont engagés dans un ambitieux projet : Corps fantômes.
Dès l’ouverture, l’intrigue est lancée : la découverte par Marion (Célia Gouin-Arsenault) d’une boîte oubliée de son père l’entraîne dans un passé clandestin, celui d’un amour interdit au cœur du Montréal des années 90.
Un Montréal vibrant, certes, avec ses bars pleins et le rythme de Vogue, mais aussi un Montréal où l’oubli n’est pas permis : le SIDA rôde, la haine frappe, et l’homosexualité est criminalisée.
Au centre de cette tempête historique et émotionnelle, un amour impossible entre un jeune artiste, Francis (Gabriel Cloutier-Tremblay) et un policier bisexuel (incarné par Francis Ducharme), déchiré entre son devoir et un désir incandescent. Autour d’eux, une communauté LGBTQIA2+ bouillonnante, soudée par l’urgence de la survie et l’impératif de la solidarité.

C’est le récit de la résistance qui s’organise, du fameux raid au Sex Garage aux coups d’éclat d’ACT UP – un pan essentiel de notre histoire collective enfin mis en lumière !
Ce spectacle est sans tabou, il flirte avec la démesure et parvient à faire cohabiter sur scène le cru et le sublime pour bâtir une mythologie queer 100% d’ici. Inspirée de faits réels et de figures marquantes, la pièce est un document vivant, une plongée dans une génération partiellement décimée qui s’est battue pour ses droits.
Sous la direction magistrale de Maxime Carbonneau, les 15 interprètes donnent vie à une fresque théâtrale monumentale qui plonge sans détour dans une époque charnière et essentielle de l’histoire de la communauté LGBTQ+.
Corps fantômes est plus qu’un théâtre d’identité, c’est un théâtre de mobilisation qui nous interroge avec force : Qu’avons-nous oublié ? Que sommes-nous prêt·es à défendre aujourd’hui ?
C’est une histoire d’amour et de combats qui ne s’était pas rendue jusqu’à nous. Jusqu’à maintenant. À voir absolument !
Texte : François Édouard Bernier, Dany Boudreault, Maxime Carbonneau, Sébastien David, Christian Fortin, Célia Gouin-Arsenault, Joephillip Lafortune et Matéo Pineault































































