L’Ensemble Caprice présente un concert exceptionnel du Messie de Haendel le 22 décembre à la Maison symphonique de Montréal. À cette occasion, j’ai eu la chance de discuter avec Matthias Maute, directeur artistique de l‘Ensemble Caprice.
Il nous a parlé de sa passion pour la musique baroque, de ses projets les plus récents et de sa vision pour l’avenir de la musique classique. Dans cette entrevue exclusive, Matthias Maute nous dévoile les coulisses de la préparation de son prochain concert du Messie de Haendel.
Vous et l’Ensemble Caprice ne vous contentez pas de reproduire les œuvres du passé, vous les réinventez. J’adore que vous démocratisiez la musique classique. Parlez-nous de cette approche unique ?
Matthias: J’ai travaillé à développer un style et une présence scénique qui me permettent de me sentir à l’aise et de mieux communiquer avec le public. J’ai réalisé que raconter des histoires pendant les concerts est une façon de créer une connexion plus profonde avec la musique. Ça permet aux auditeurs de mieux comprendre ce qu’ils entendent et de vivre une expérience plus riche.
Pour moi, la musique classique ne devrait pas être réservée à une élite. C’est un art qui touche tout le monde, quel que soit son niveau de connaissance. En utilisant des références culturelles et en créant des liens avec le quotidien, on peut rendre la musique classique plus accessible et plus attrayante.
L’idée que la musique classique est élitiste et inaccessible est une sorte de barrière qui empêche beaucoup de gens de s’y intéresser. Il est important de déconstruire cette image et de montrer que la musique classique peut être joyeuse, émouvante et profondément humaine. Car la musique est un langage universel qui nous permet de transcender les différences et de nous connecter les uns aux autres.
J’aime beaucoup jouer avec les codes et les conventions de la musique classique. Par exemple, j’ai mêlé Bach à la joie de vivre. Ce qui compte pour moi, c’est de partager ma passion avec le public et de les faire vibrer.
Comment se déroulent les répétitions pour l’ensemble Caprice ?
Matthias: C’est une question de temps. Toujours. Les contraintes budgétaires sont grandes : chaque minute de répétition a un coût. On doit donc optimiser chaque instant. Par exemple, si on a une heure de répétition, il faut déduire 10 minutes pour les pauses et les réglages. C’est très précis.
Nous ne sommes pas un orchestre permanent comme l’OSM. Nous sommes un ensemble de projets. On se forme pour chaque nouvelle production. C’est là que réside la principale difficulté. Chaque fois, il faut recréer une alchimie entre les musiciens, qui ne sont pas toujours les mêmes d’un projet à l’autre. Il y a moins de routine, néanmoins une énergie renouvelée à chaque fois.
Les musiciens apprécient beaucoup cette formule. Nos répertoires et nos collaborations sont diversifiés. C’est stimulant et ça permet de garder une certaine fraîcheur dans notre approche.
Nous avons beaucoup travaillé avec des musiciens de l’Europe entière y compris l’Europe de l’Est. Ces rencontres ont profondément marqué ma vision de la musique classique. En travaillant avec des artistes aux parcours et aux cultures si différents, on se rend compte que la musique est bien plus qu’un simple ensemble de notes. C’est une expression de l’âme humaine, et chaque interprète apporte sa propre sensibilité.
Le Messie de Haendel du 22 décembre
Matthias: Je suis vraiment impatient de présenter notre prochain concert du Messie de Haendel. C’est l’une de mes œuvres préférées. J’ai voulu y apporter une nouvelle perspective.
Ce concert est devenu un rendez-vous incontournable pour célébrer les fêtes de fin d’année à Montréal. L’Ensemble Caprice propose chaque année une interprétation unique et émouvante de ce chef-d’œuvre de Haendel. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette approche unique du Messie ?
Matthias: Notre Messie se distingue par deux aspects. Premièrement, nous nous concentrons sur la section de Noël, offrant au public une expérience plus concentrée et festive.
Deuxièmement, nous adoptons une approche thématique, en mettant en lumière les moments clés de l’histoire. Nous avons sélectionné les passages les plus puissants et dramatiques, notamment le célèbre Alléluia et le Amen final. Pour rendre l’expérience encore plus spéciale, nous ajoutons une nouvelle pièce au début du concert. C’est une œuvre que j’ai composée spécialement pour cette performance, et elle inclura un moment où le public pourra chanter avec nous!
En tant que chef d’orchestre et flûtiste, vous avez une perspective unique. Y a-t-il des pièces ou des projets particuliers qui vous enthousiasment particulièrement cette saison ?
Matthias: Absolument ! Cette saison est remplie de projets passionnants. En février, nous interpréterons la Neuvième Symphonie de Beethoven avec des instruments d’époque. C’est une œuvre monumentale qui, à ma connaissance, n’a jamais été livrée avec des instruments originaux à Montréal ou à Québec. C’est un défi de taille pour les musiciens, mais aussi une expérience extrêmement enrichissante.
Nous jouerons également La Passion selon Jean de Bach. C’est la première fois que nous présenterons cette œuvre avec nos propres forces à la Maison Symphonique. J’ai hâte de partager ce chef-d’œuvre avec notre public!
J’ai hâte de vivre ce concert de Noël le 22 décembre ! Si vous aussi vous souhaitez en faire l’expérience, réservez votre place à la Maison Symphonique!
Messie de Haendel de l’Ensemble Caprice
Place des Arts: https://placedesarts.com/fr/evenement/ensemble-caprice-et-festival-classica-le-messie-de-haendel
Ensemble Caprice: https://www.ensemblecaprice.com/2023-24
Crédit photos : Tam Photograpĥy