Histoires sans paroles – Harmonium symphonique LE FILM est à l’affiche à compter d’aujourd’hui (11 avril) sur plus de 80 écrans à travers le Québec. D’une durée de deux heures, ce film résulte de la captation du spectacle à grand déploiement présenté à la Salle Wilfrid-Pelletier, en 2022. L’OSM interprète l’adaptation, par l’orchestrateur Simon Leclerc, d’une suite d’oeuvres provenant des divers albums d’Harmonium. Les chanteuses Luce Dufault et Kim Richardson, ainsi que le Chœur des jeunes de Laval sont de ce concert dirigé par Dina Gilbert. Avec 11 caméras et 110 micros, le réalisateur Benoit Giguère nous entraîne au coeur de l’orchestre!
Harmonium : «l’ADN du Québec!»
Quelques minutes avant la projection du film en avant-première, mercredi soir (10 avril), au Cinéma Quartier Latin, le producteur Nicolas Lemieux est monté sur scène, pour préciser à quel point ce projet lui tenait à coeur. «Harmonium, c’est l’ADN du Québec!», lance le président de GSI Musique, désireux de faire rayonner encore longtemps l’oeuvre de ce groupe québécois fondé il y a plus d’un demi-siècle.
Après avoir attiré plus de 70 000 spectateurs aux diverses versions du concert Harmonium symphonique et vendu plus de 150 000 copies de l’enregistrement de cette suite symphonique, l’audacieux visionnaire voulait aller encore plus loin. Sachant que bien des régions du Québec n’ont pas de salles qui peuvent accueillir un orchestre symphonique, il a décidé de transformer le spectacle en film, pour qu’on puisse le voir au cinéma.
Chose certaine, les projections de Noise Head Studios et les personnages de la mise en scène de Marcella Grimaux sont habilement intégrés au montage. On y voit, entre autres, un homme sur un banc suspendu au plafond, qui représente sans doute celui «qui marche au-d’sus d’la ville», dans la chanson L’Exil de l’album L’Heptade. Des scènes qui semblaient statiques et répétitives dans le spectacle sont découpées en divers plans qui les rendent plus dynamiques, grâce au doigté du réalisateur.
À cela s’ajoutent de mystérieux lapins, un clin d’œil à la pochette de l’album Si on avait besoin d’une cinquième saison. Il est amusant de voir ces petites bêtes énigmatiques dévisager les spectateurs, en rôdant autour des musiciens.
Parmi les temps forts du film, il y a les prestations de Kim Richardson et Luce Dufault qui viennent interpréter, respectivement, les airs emblématiques des chansons L’Exil et Histoires sans paroles. Très investies, les deux interprètes sont filmées de proche. On vit ainsi d’intenses émotions avec elles!
Judicieusement, les caméras se tournent fréquemment vers le guitariste Sylvain Quesnel, porteur de la signature sonore d’Harmonium, intimement liée à la guitare. Aujourd’hui, je dis bonjour à la vie, Vert, Sommeil sans rêves, Le Corridor, etc., chaque chanson revêt une dimension symphonique, sans perdre ses couleurs d’origine.
Par-dessus tout, on a su mettre en valeur le travail des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal. Que ce soit à la harpe, la flûte ou la clarinette, de nombreuses interventions sont filmées de divers angles, ce qui aide le spectateur à apprécier les dialogues musicaux et réaliser l’ingéniosité des orchestrations.
D’ailleurs, Benoit Giguère qui a lui aussi pris la parole en ce soir d’avant-première, a dit avoir été grandement inspiré, dans son travail de réalisation, par la richesse de cette adaptation symphonique qui, selon lui, met en valeur chaque note de la musique d’Harmonium. Alors, pourquoi ne pas avoir confié la direction de l’orchestre au maestro Simon Leclerc lui-même? Après tout, c’est sa vision de la musique d’Harmonium qui est au cœur de tout ce projet!
Quant aux Histoires sans paroles qu’on nous raconte à travers ces éléments de mise en scène filmés, elles me semblent bien abstraites! Plus encore, une certaine lassitude s’empare du spectateur en cours de route car ce sont forcément des images très ressemblantes qui reviennent durant deux heures, qu’il s’agisse des musiciens ou des quelques personnages impliqués.
Le rêve des admirateurs de Fiori réalisé!
Heureusement, le film se termine sur des images d’une force inouïe!
Serge Fiori lui-même s’amène sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier et chante, avec l’OSM, Un musicien parmi tant d’autres, pièce phare du premier album d’Harmonium.
Revoir Fiori chanter après les longues années où il s’est éclipsé semble presque irréel! Bouleversant! Inespéré! À voir!
Histoires sans paroles – Harmonium symphonique LE FILM
À l’affiche, les 11, 12, 13 et 14 avril au Québec et au Nouveau-Brunswick
À Montréal, ce film est présenté au Cinéma Starcité, au Cineplex Odeon Quartier Latin et au Cinéma Beaubien.
Détails : https://www.harmoniumsymphonique.com/
*Photos fournies par GSI Musique