La Chapelle Scènes Contemporaines accueille le 5 décembre un objet théâtral audacieux qui bouscule les codes : Use et abuse. Sous l’idéation et l’interprétation d’Alix Dufresne et de Christian Lapointe, cette création québécoise hybride ne laisse personne indifférent en se mesurant de front à la marchandisation de l’art.
Use et abuse est une œuvre incisive et décapante où les metteurs en scène Alix Dufresne et Christian Lapointe scrutent les mécanismes de l’excès et de la consommation dans le monde actuel.
Au croisement de la performance physique et du théâtre documentaire, cette pièce interroge avec urgence et lucidité notre rapport au pouvoir, à la surabondance et aux limites du corps.
La théorie transformée en action scénique
L’inspiration de la pièce vient d’une source inusitée : une vidéoconférence de 2021 intitulée Comment l’industrie culturelle use et abuse de l’art, donnée par le philosophe Alain Deneault (et tirée de son essai L’économie esthétique).
Commandée par l’Association acadienne des artistes professionnel·le·s du Nouveau-Brunswick (AAAPNB), cette allocution d’une rare lucidité dénonçait la pression constante du capitalisme sur les artistes.
Avec leur parole déliée et vive, Dufresne et Lapointe ont saisi ce document comme matériau de base, le projetant en fond de scène et le transformant en une joute performative.
Une oeuvre qui repousse les limites
Use et abuse est une œuvre qui ne cède rien à la bienséance. C’est une performance qui explore l’excès et l’abus sous toutes ses formes et la pièce donne corps, au sens propre comme au figuré, aux thèses de Deneault.
Les artistes y laissent place à l’imprévisible, poussant le public à réfléchir sur l’anesthésie collective face aux systèmes sociaux et économiques en place.
Avertissement : Le spectacle est strictement réservé au public de 18 ans et plus et comporte des scènes de nudité et une représentation de violence sexuelle.
Les représentations sont surtitrées en anglais, offrant une accessibilité à cette critique acerbe de l’économie esthétique.
Photos : Maxime Paré Fortin































































