Le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts était bondé du gratin artistique hier pour la première médiatique montréalaise de Pub Royal, la comédie musicale des Cowboys Fringants. De Dumas à Claude Meunier en passant par René Simard et Simon Boulerice, tous sont venus en quelque sorte rendre hommage à Karl Tremblay, oui, mais surtout à l’œuvre du groupe de Repentigny.
Le contexte crée par Les 7 doigts de la main est parfait pour intégrer diverses chansons des Cowboys Fringants. Jonathan (Richard Charest), un courtier d’assurance, en besoin d’assistance routière se retrouve au Pub Royal, un bar où le temps semble s’être arrêté, rempli de clients peu communs, et parfois pas très commodes. Ils détruiront d’emblée son cellulaire, ils chantent à tout moment, dansent magnifiquement bien, proposent d’impressionnantes acrobaties et respirent la joie, malgré le propos par instant lourd.
Pour tout le monde
Les fans des Cowboys pourront mettre un visage sur les personnages de Loulou Lapierre (Émilie Josset), de la Catherine (Alexandra Gourd), du chômeur de Shooters (Christian Laporte) et de Normand (Yvan Pednault), le camionneur qui voit toute l’Amérique qui pleure dans son rétroviseur. Mais que l’on connaisse ou non l’œuvre des Cowboys Fringants, l’histoire est si captivante et si bien ficelée que tous y trouveront leur compte. Les chorégraphies sont excellentes et rendent à merveille les différentes émotions véhiculées par les mots de Jean-François Pauzé.
Le « gérant du bar » Siriso (Kevin Houle), tentera d’aider Jonathan à initier une introspection sur sa vie parfois pathétique. Ainsi, lentement, le courtier d’assurance se laissera prendre au jeu, et poussera finalement la note sur Les maisons toutes pareilles, le reflet de sa propre vie.
L’utilisation des décors est ingénieuse et parfaite pour recréer tantôt le bateau de La Traversée, tantôt le camion de l’Amérique pleure. Écrite pour l’occasion, l’antépénultième pièce du spectacle La fin du show, est interprétée par le personnage de Johnny Flash (Martin Giroux), un vieux rocker. Le parallèle est évident et l’émotion est palpable touchant directement au cœur tout spectateur sensible aux accomplissements de Karl Tremblay. Tout juste avant de s’exécuter, le chanteur dira ‘Ma voix, mes chansons, ça va rester dans le cœur du monde. Ça va être correct.’
Ce soir le vieux chanteur a donné son dernier show
Ferme le follow pis les lumières, non je n’ai plus besoin que l’on m’éclaire
Je sors par la porte d’en arrière, sur la pointe des pieds je me lance dans l’univers […] J’ai eu une ben belle ride et je n’ai aucun regret
Ouf !
C’est sur Les étoiles filantes, chantée par tout le Théâtre Maisonneuve, que les 20 artistes salueront le public et vice versa. Espérons que les applaudissements hyper nourris et la longue ovation auront su réchauffer le cœur de Jean-François Pauzé et Marie-Annick Lépine, tous deux présents hier, mais discrets.
28 supplémentaires ont été récemment annoncées, et vous devriez de ce pas réserver votre place, bien qu’il vous faudra attendre plusieurs mois, voire un an pour y assister. Même si les comédies musicales ne vous rejoignent pas tant, celle-ci est loin d’être classique et mérite votre intérêt.
En plus des chanteurs/chanteuses mentionnés dans le texte, la distribution compte aussi les artistes ci-bas qui méritent amplement d’être nommés :
Danseurs/Danseuses
Sunny Boisvert
Danny Amaral De Matos
Kennedy Henry
Merryn Kritzinger
Guillaume Michaud
Éric Olivier
Gabrielle Roy
Artistes de cirque
Michael Carter
Victor Crépin
Marie-Éve Dicaire
Teo Le Baut
Kei Nguyen
Frida Velasco
Photos : Sébastien Jetté