Target Number One, (Suspect numéro un), de Daniel Roby (Funkytown, Louis Cyr) est le premier grand film québécois à prendre l’affiche dans nos cinémas, le 10 juillet prochain, depuis le début de la pandémie. Librement inspiré d’une enquête du journaliste Victor Malarek du Globe and Mail, où un jeune homme est piégé dans une opération policière et se retrouve en prison en Thaïlande, ce long métrage met en vedette Antoine Olivier Pilon et Josh Harnett ainsi que Rose-Marie Perreault. Un film d’action enlevant et des performances d’acteurs époustouflantes, qui n’ont rien à envier aux films américains.
Synopsis : Inspiré d’une histoire vraie se déroulant en 1989, Suspect numéro un suit trois histoires interconnectées. Un ex-héroïnomane est poussé par une fausse organisation criminelle dans une histoire d’importation d’héroïne de la Thaïlande vers le Canada. Un policier “undercover” se sent humilié au travail et décide de prendre un raccourci pour augmenter la performance de son équipe. Et un journaliste d’enquête est forcé de réévaluer ses convictions profondes et ses méthodes hors normes à la suite d’un gros changement dans sa vie : la naissance de sa fille.
Ce film est extrêmement bien fait pour nous présenter en alternance les événements qui ont amené le jeune toxicomane, alors qu’il vit en Colombie-Britannique, à être impliqué dans l’opération Mister Big de la GRC, et comment il a survécu dans la prison thaïlandaise, tandis qu’on voit aussi comment le journaliste du Globe and Mail a mis son enquête en marche, tout en suivant également ce qui se passe avec les agents doubles à l’intérieur des murs de la GRC. En procédant ainsi, Daniel Roby nous permet d’être accrochés à l’histoire, sur le bout de notre siège, à suivre tout cela en simultané, avec intensité. Pour rendre l’action encore plus tangible et palpitante, le réalisateur utilise souvent une trame de fond musicale agressante ou stressante, mais tout de même bien dosée, une caméra à l’épaule, des images en gros plans et qui bougent, pour intégrer les spectateurs dans l’action.
Au niveau des acteurs, Antoine Olivier Pilon est hallucinant dans ce rôle assez complexe de toxicomane qui tente de reprendre sa vie en main, sans grand succès. On voit qu’il s’est donné à 100% pour son rôle. Il fait bon également de retrouver Josh Harnett dans le rôle du journaliste d’enquête. On ne voyait plus tellement cet acteur à l’écran et on s’aperçoit qu’il est toujours aussi efficace comme acteur, dans ce rôle où il excelle à nous transmettre sa dose d’adrénaline et sa ténacité à trouver les réponses à ses questions.
Cela a pris 13 ans au scénariste et réalisateur Daniel Roby pour réussir à enfin voir son projet de film être projeté à l’écran. Cette adaptation libre de l’affaire Alain Olivier, dont le nom a été changé dans le film pour Daniel Léger (afin de se donner de la latitude et aussi éviter toute poursuite judiciaire) est une idée de film qui a germé dans la tête de Daniel Roby, après avoir lu une chronique de Pierre Foglia en 2006 qui parle de la liberté de presse, du journalisme d’enquête et où il mentionne cette affaire de 1989. Par la suite, Daniel fait des lectures de tout ce qui a été écrit sur cette affaire, dont le livre de 1996, Gut instinct de Victor Malarek. Et lorsque Alain Olivier intente une poursuite contre le gouvernement fédéral, Daniel Roby assiste au procès. Donc, au final, bien que ce soit un film de fiction, il relate assez fidèlement les événements entourant ce jeune homme accro à l’héroïne qui a été piégé par la GRC dans une opération policière qui tourne mal et où il fut incarcéré en Thaïlande pendant 8 ans.
C’est hallucinant de savoir que ce film a vu le jour avec seulement un budget de 7 millions de dollars pour 43 jours de tournages en Thaïlande, Vancouver et Montréal. Avec des poursuites en auto, des bagarres, de l’action à profusion et une intrigue qui nous tient sur le bout de notre siège, ce thriller policier n’a rien à envier aux films américains.
Au final, ce thriller policier est enlevant, avec un scénario très crédible et efficace, avec des performances d’acteurs époustouflantes. Lors de la fin du film, alors que le générique défile et qu’on nous explique ce que sont devenus les principaux intervenants dans la vraie vie, on demeure assis un peu plus longtemps dans la salle pour se remettre des émotions qu’on vient de vivre intensément.
Le film prend l’affiche en V.O.A.S-T.F et en version française dès le 10 juillet dans les salles de cinéma au Québec, dont le cinéma Le Clap.
Réalisation et scénario : Daniel Roby
Distribution: Antoine Olivier Pilon, Rose-Marie Perreault, Stephen McHattie, Don McKellar, Jim Gaffigan et Josh Harnett
Sortie cinéma : 10 juillet 2020
Origine : Canada
Producteurs :
André Rouleau (Caramel Film)
Valérie d’Auteuil (Caramel Film)
Crédit photos : Laurent Guérin