Robert Shea (Bob pour les intimes) n’y est pas allé par quatre chemins et a ouvert le bal au Cabaret du Casino de Montréal avec une interprétation saisissante de « Dance me to the end of love », l’un des joyaux emblématiques de Leonard Cohen.
Affublé de son Fedora à plume rouge, vêtu d’un complet noir, le Montréalais s’est avancé sous un éclairage tamisé, les yeux dissimulés par le rebord de son chapeau : Cohen décédé en 2016, avait-il trouvé une réincarnation?
Pour accompagner cette mélodie riche et envoûtante aux paroles sensuelles, Oh let me see your beauty when the witnesses are gone – Let me feel you moving like they do in Babylon – Show me slowly what I only know the limits of – Oh dance me to the end of love, dance me to the end of love, sept musiciens expérimentés et trois choristes de renom se sont installés sur la scène vaste et accueillante.
La promesse
Le festival dédié aux chansons poétiques de Leonard Cohen, incarné dans le spectacle « The Essence of Cohen », a pleinement rempli sa promesse. Et si l’auteur-compositeur-interprète n’est plus, son courageux interprète fait revivre l’héritage lyrique grâce à sa tessiture de baryton, à sa silhouette jumelle, à sa prestance scénique et à sa sobriété empreinte de grâce.
Les grands titres
Chanté Leonard Cohen exige un travail d’orfèvre pour saisir la profondeur de ses paroles universelles et la richesse de ses mélodies entrelacées. Ainsi des titres tels que Bird on a Wire, In My secret life, The future, You want it darker, First We Take Manhattan, Ain’t No Cure For Love ont illuminé ce concert musical unique.
Jeffrey Fisher
Robert Shea a également su attirer vers lui un précieux collaborateur pour son ensemble, soit Jeffrey Fisher. Bien que méconnu du public, ce compositeur a travaillé sur au moins deux albums de Leonard Cohen et il agit en tant que directeur musical et claviériste dans ce spectacle. Plus encore, Fisher a frayé dans les univers musicaux de Roch Voisine, Diane Dufresne et Harmonium, pour n’en nommer que quelques-uns.
Incarner ce grand poète de l’amour avec des titres comme Suzanne et So long, Marianne, ce narrateur passionné de la vie dont une murale de 21 étages à son effigie trône au centre-ville de Montréal, porte une grande part de responsabilité, celle de faire perdurer l’héritage Cohen. C’est avec une habileté remarquable que Robert Shea se démarque brillamment avec « The Essence of Cohen ».