Engelbert Humperdinck n’a jamais voulu être chanteur. Une carrière en musique, certes, mais il était extrêmement timide. Le plus jeune garçon d’une famille de six enfants originaires de Leicester, en Angleterre, il a grandi à Madras, en Inde, où son père était en poste pendant la Seconde Guerre mondiale. L’enfance d’Engelbert a été marquée par l’amour de ses parents et de ses frères et sœurs. Il savait qu’il pouvait chanter des harmonies, mais non seulement la puissance de sa propre voix l’a étonné, elle a également surpris les autres. « Elle est tellement forte, mais j’ai découvert que je peux la rendre tendre en même temps. »
Comme toutes les idoles, il est un homme de grande profondeur, masculin et aimant, timide à l’intérieur et exubérant sur la scène, prêt à jouer un dieu du sexe avec conviction. Et il réussit à s’en tirer à bon compte, même à ce stade-ci de sa carrière. « Le côté maternel de ma famille était disposé pour le chant; j’ai donc dû l’hériter de ma mère. Mon père, un homme fort, athlétique et charismatique, était plus à l’aise avec les hommes. Et j’aime faire toute sorte de choses que l’on associe aux hommes. J’adore les sports, le golf, le tennis, les arts martiaux, le soccer, le ski, mais en même temps, oui, j’apprécie les femmes. »
En presque 50 ans de carrière, Engelbert a vendu plus de 140 millions d’albums, dont 64 disques d’or et 35 disques de platine. Il a obtenu quatre nominations aux prix Grammy, est lauréat d’un prix Golden Globe et a une étoile sur les « Walk of Fame » de Hollywood, de Las Vegas et de Leicester. Il a chanté quatre fois pour la reine et s’est produit devant plusieurs présidents et de nombreux chefs d’État. Il a enregistré des pièces de tous genres allant des ballades les plus romantiques jusqu’à des chansons thèmes de film en passant par des chansons disco, rock et même gospel. Sa voix unique a charmé des millions d’admirateurs du monde entier. Il ne s’agit toutefois pas juste de la voix, mais de l’homme même, grâce à son attachant sens de l’humour et de l’autodérision. Il a su toucher la corde sensible d’un plus jeune public après avoir donné à plusieurs reprises des prestations sur les ondes de MTV.
Engelbert naît sous le nom d’Arnold George Dorsey. À l’âge de 11 ans, il commence à étudier la musique et à jouer le saxophone. À 17 ans, il joue dans un pub qui commandite un concours de chant. Talonné par ses amis pour y participer, il délaisse son saxophone et pour la première fois, il dévoile un autre talent vocal : les imitations. Arnold George Dorsey fait une incroyable imitation de l’humoriste Jerry Lewis, et est rapidement surnommé Gerry Dorsey par ses admirateurs. Ce surnom devient son nom de scène professionnel.
Gerry Dorsey est très populaire sur le circuit de musique du Royaume-Uni et en 1959, il sort un simple intitulé « Crazybells / Mister Music Man » sous l’étiquette Decca Records. Il contracte cependant la tuberculose, ce qui le réduit au silence pendant six mois et met presque fin à sa carrière musicale ascendante. Une fois qu’il recouvre sa santé, il sait qu’il doit laisser de côté son ancienne image pour faire un retour en tant qu’interprète fort et dynamique. Un ancien gérant lui suggère le nouveau nom, Engelbert Humperdinck, emprunté du compositeur autrichien qui a écrit Hänsel et Gretel. Il est suffisamment extravagant pour être mémorable. C’est ainsi qu’est née la future légende, Engelbert Humperdinck.
Il a été propulsé à l’avant-plan de la scène musicale au cours des années 60 en même temps que les Beatles et les Rolling Stones. Pour lui, ces années n’étaient pas tant rythmées qu’elles étaient déchaînées. Le beau jeune homme timide est devenu presque instantanément une icône mondiale. Il s’est lié d’amitié avec Elvis Presley et les deux légendes ont souvent chanté les chansons de l’un et de l’autre. Son premier simple qui s’est classé au palmarès fut « Release Me », qui lui a permis de s’inscrire dans le Livre Guinness des records pour avoir passé 56 semaines consécutives au palmarès. Il s’est hissé au sommet du palmarès dans 11 pays. La chanson a été publiée de nouveau après qu’on l’a utilisée dans une publicité à l’échelle du Royaume-Uni pour la bière John Smith’s.
Les prochaines décennies l’ont mené en tournée partout au monde où il se produit à guichets fermés. Engelbert semble profiter pleinement de chaque moment sur scène, un endroit où il peut perdre son inhibition et ne plus être l’enfant timide d’autrefois. Sa musique a transcendé les époques et sa voix continue toujours de toucher les gens. À présent, elle sert à les transporter et à les inspirer, à provoquer des sentiments et des émotions et à leur donner libre cours; des ingrédients qui constituent en fait l’essence de son succès durable.