Le 22 septembre 2021, Diane Dufresne s’arrêtait à Trois-Rivières pour y présenter le spectacle-événement De concert avec vous. L’artiste avait alors interprété plusieurs chansons de son plus récent album Meilleur après et certains de ses plus grands succès dans des arrangements classiques, partageant la scène avec 65 musiciens de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières et le pianiste Olivier Godin, sous la direction du chef Jean-Michel Malouf. Présenté à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières, une salle extérieure majestueuse située au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent, ce spectacle de 88 minutes a été capté par GSI Musique et est maintenant offert en location.
Une fois le lien activé, l’acheteur disposera d’une période de visionnement de 48 heures. Une belle occasion de passer une soirée mémorable, toute en symphonie, avec la grande Diane Dufresne.
Votre humble serviteur a assisté à cet événement; voici mon compte-rendu publié quelques heures après le concert.
Diane Dufresne à l’Amphithéâtre Cogeco : le retour de la beauté du monde
Après plus de 18 mois de pandémie, on se sentait presque de retour à la vie normale, en ce doux soir de septembre, à l’Amphithéâtre Cogeco. La bonne humeur régnait chez les spectateurs qui pouvaient enfin profiter des billets achetés depuis des mois pour voir Diane Dufresne et l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. La foule nombreuse faisait oublier les sièges sacrifiés à la distanciation. Le public avait hâte ! La chanteuse aussi !
Très en forme et très en voix la Diane, à quelques jours de son anniversaire bien assumé : «ce soir, je ne me suis pas mise sur mon 36, mais plutôt sur mon 77 !» C’est l’âge qu’elle aura le 30 septembre prochain et on voit bien que les années n’ont pas altéré son amour du public et sa passion pour la scène : «Je suis branchée sur vous ! J’ai de l’énergie pour plusieurs heures. Ne me déploguez pas !»
Après De l’amour fou, elle reprend plusieurs autres chansons de son dernier album Meilleur après, réorchestrées par Simon Leclerc, ce magicien à qui on doit aussi le récent coffret Harmonium symphonique.
Le temps me fait la peau, L’arche, etc., on ne perd pas un mot de ces textes denses, souvent écrits par Dufresne elle-même. Il y a la diction, bien sûr, mais aussi l’intensité ! «Mais vivre !», scande-t-elle, en agitant sa traîne, comme si elle donnait un coup de fouet à la vie fugace : «Encore trop tôt, déjà trop tard pour rendre les armes… Mais vivre pour ceux qui restent / Nos tendres richesses / Vivre pour quelques êtres importants / Mais vivre.»
Chaque chanson est un voyage. Chaque mot est déposé sur la musique. Voilà l’art de l’interprétation. On comprend pourquoi Dufresne admirait tant Gréco ! Elles se comprenaient bien toutes les deux. D’ailleurs, cette figure emblématique de la chanson française qui, paraît-il, n’aimait pas trop les duos, avait fait exception à sa règle pour interpréter La Javanaise avec la Québécoise, en 2001.
«Ne tuons pas la beauté du monde»
L’OSTR, dirigé par Jean-Michel Malouf, très bien servi par la sonorisation de Toby Gendron, a fait un travail remarquable. C’était comme s’ils avaient joué à mainte reprises les chansons de cette rencontre d’un soir, où Diane n’a pu échapper à son glorieux passé ! C’est ainsi que Hymne à la beauté du monde a été livré en alternance avec des extraits de Oxygène. Et bien sûr, nous avons chanté avec elle !
Que les thèmes soient graves ou plus légers, les paroles d’espoir ressortent en ces temps incertains. «J’ouvre les portes de mon balcon, j’laisse respirer ma maison» (Cendrillon au coton).
La peur a la frousse, sur une musique de Catherine Major, raconte comment un couple a survécu à l’attentat du Bataclan, en 2015. L’arche parle de «mer de plastique» et autres désastres environnementaux, mais se termine tout doucement avec une demande de pardon adressée aux animaux : «Vous êtes nos amis Nos rêves d’enfance / Pardonnez-nous toutes nos offenses».
Vêtue de costumes de Marie Saint Pierre, la septuagénaire demeure une géante de la scène et de l’émotion. Que dire de ce moment bouleversant où elle se penche affectueusement sur un carrosse pour parler à son enfant imaginaire !
«Je chante encore parce que vous rêvez!»
Le rêve a toujours été au coeur de la démarche artistique de cette passionnée qui a chanté aussi bien son admiration pour le cinéaste Fellini que pour la chanteuse Alys Robi. «Je chante encore parce que vous rêvez», affirme-t-elle, en soulignant que l’être humain est le seul dans l’univers à pouvoir parler d’amour.
Au rappel, on se lance avec elle, a cappella cette fois, dans Berceuse pour un homme de l’album Tiens-toé ben j’arrive. «Ça, ça prouve qu’on se connaît depuis 50 ans!», conclut-elle en un éclat de rire.
Au-delà de sa voix splendide et de sa grande rigueur, ce qui émeut chez Diane c’est son immense amour du public qui fait qu’elle chante comme si sa vie en dépendait. Qui d’autre aurait eu l’idée d’écrire, sur une musique signée par Sting : «Quand les spotlights de cette scène viendront s’éteindre sur nous… En trouvant grâce à vos yeux / Aucun regret aux aveux… Il se fait tard à mes jours / Sentez-vous la brise ? Merci pour toute cette vie / L’air que je respire / Je garde en moi cet amour / À jamais je me noue à vous».
Après tant de mois sombres, la beauté du monde s’est pointée au confluent de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent. Mémorables moments !
Diane Dufresne symphonique : De concert avec vous
Orchestre symphonique de Trois-Rivières / Jean-Michel Malouf, chef
Amphithéâtre Cogeco / 22 septembre 2021
Détails pour se procurer la webdiffusion : GSI