Les Grands Ballets terminent la saison avec Cendrillon, dont l’histoire a bercé l’enfance de millions de personnes à travers le monde. Plus de 40 danseurs sont mis à contribution pour cette chorégraphie de l’Australienne Jayne Smeulders. Comment revisiter aujourd’hui ce conte de fées qui a traversé les siècles? Entrevue avec le directeur artistique des GB.
Cendrillon «réinventée»
Il existe de très nombreuses versions du conte de Cendrillon qui n’a cessé d’émouvoir les humains depuis l’Antiquité. Pour sa part, Jayne Smeulders, ex-première danseuse au West Australian Ballet, a conçu son ballet sur pointes en s’inspirant de la version des frères allemands Grimm, publiée au début du XIXe siècle.
Les grandes lignes de l’histoire sont les suivantes. Dix ans après le décès de sa mère, Cendrillon est traitée durement par la nouvelle épouse de son père, en plus de subir les moqueries de ses demi-soeurs. Tout va changer lorsque l’héroïne sera remarquée par un prince, lors d’un bal au Palais royal. La fameuse pantoufle qu’elle a perdu ce soir là permettra finalement à son amoureux de retrouver l’élue de son coeur, grâce à l’intervention de la Fée marraine.
Lors de la création de sa chorégraphie en 2011, madame Smeulders avait situé l’action vers 1930. «Cette fois-ci, il n’y a pas d’époque à proprement parler. Notre spectacle se déroule dans un univers que je qualifierais d’intemporel», précise le directeur artistique des Grands Ballets, Ivan Cavallari.
«Cela dit, il n’est pas question pour nous de faire du copier-coller et de reproduire exactement ce spectacle qui a vu le jour il y a 12 ans. Nous nous en tenons à la chorégraphie originale, tout en créant nos propres images. C’est pourquoi j’ai demandé à la conceptrice Marie-Chantale Vaillancourt de réinventer des costumes au style intemporel et ceux-ci ont été réalisés à Montréal, dans nos ateliers.» On parle de 150 costumes conçus pour cette production montréalaise de Cendrillon.
«Plusieurs rôles ont été créés spécialement pour les danseurs des Grands Ballets et viennent enrichir la galerie de personnages fantastiques : des licornes, des nymphes et des oiseaux inséparables apparaissent ainsi dans les scènes du jardin enchanté.»
C’est donc au niveau visuel, principalement à travers les costumes, que la compagnie montréalaise entend réinventer Cendrillon. Il n’est pas question de transformer l’histoire en fonction de nouveaux paramètres liés, par exemple, à la fluidité de genre. «Une telle réadaptation d’une oeuvre de cette envergure serait très complexe», estime monsieur Cavallari, en soulignant que les Grands Ballets ont à coeur d’offrir au public «un moment à vivre en famille.»
Plus de 40 musiciens
La thématique de Cendrillon a aussi inspiré de nombreux compositeurs dont Sergei Prokofiev. C’est la partition de ce dernier qu’on entendra à la salle Wilfrid-Pelletier, à compter du 31 mai. L’oeuvre sera jouée dans son intégralité par l’Orchestre des Grands Ballets, dirigé par Dina Gilbert.
Rappelons que de nombreux chorégraphes ont fait danser leur Cendrillon sur cette musique du célèbre compositeur russe qui en a achevé l’écriture en 1944. Entre autres, la version de Rudolf Noureev, avec la danseuse française Sylvie Guillem dans le rôle-titre, à l’Opéra de Paris en 1986, a contribué à la célébrité de Cendrillon de Prokofiev.
Distribution
Aux Grands Ballets, trois danseuses se partageront le rôle de Cendrillon, soit Rachele Buriassi (31 mai à 20h et 4 juin à 14h), Anna Ishii (2 et 3 juin à 20h) et Mai Kono (1er juin à 20h et 3 juin à 14h). Quant à la jeune Cendrillon, elle sera interprétée par Rose-Marie Brousseau (31 mai et 3 juin à 20h, 4 juin à 14h) et Keilana Shanski (1er et 2 juin à 20h, 3 juin à 14h).
À noter que Cendrillon sera de retour à la Salle Wilfrid-Pelletier, en septembre. La production sera aussi présentée au Centre national des Arts d’Ottawa, en novembre prochain.
Les Grands Ballets
Cendrillon / Chorégraphe: Jayne Smeulders
Musique: Sergei Prokofiev
Avec l’Orchestre des Grands Ballets, dirigé par Dina Gilbert
À la Salle Wilfrid-Pelletier du 31 mai au 4 juin et les 8 et 9 septembre / Détails
*Photo d’accueil – Danseuse: Éléonore Thomas / Photographe: Félix Renaud