Malgré la bordée de neige qui s’abattait sur Montréal, en ce 30 décembre, une foule considérable s’était massée au Club Soda pour la grand-messe trad annuelle. Il faut dire que Le Vent du Nord, au coeur de La Veillée de l’avant-veille depuis 23 ans, sait piquer la curiosité du public avec des invités inattendus ou rares.
Cette année, c’était le retour du groupe La Galvaude, après plus de 20 ans d’absence, mis à part un spectacle au festival Mémoire et Racines, l’été dernier. Il faisait bon voir en chair et en os ces artistes qui se sont démarqués, au début des années 90, en intégrant une touche de rock aux rythmes trad. Leurs versions de J’ai vu le loup, Les prisons de Londres et Chasse-galerie ont fait le bonheur des nostalgiques. «Profitez-en bien!» ont lancé des musiciens de La Galvaude, car il s’agissait de leur dernier spectacle à Montréal.
Le puissant Vent du Nord
Le plat de résistance tant attendu est arrivé sur le coup de 22 heures, avec le chaleureux Vent du Nord qui, en plus de swinguer et turluter avec raffinement, est porteur d’une mémoire vive. On entonne plusieurs pièces du nouvel album Territoires dont Évolution tranquille : «Le monde qui était le mien s’est mis à changer en chemin». Pour sa part, Nicolas Boulerice, l’un des pionniers de ce groupe aux influences musicales métissées, souligne que ce qu’on appelle aujourd’hui «appropriation culturelle» était il n’y a pas si longtemps «synonyme d’ouverture d’esprit».
On a aussi eu droit à Les amants du Saint-Laurent, chanson-titre de leur album paru en 2004. Cette histoire d’amour d’un jeune homme de 19 ans et de sa compagne de 17 ans, racontée par l’historien André Lachance, a inspiré Nicolas Boulerice. Ses paroles nous rappellent que déjà à l’époque de la Nouvelle-France, Montréal était une ville libertine où on acceptait plus facilement les moeurs désapprouvées ailleurs au Québec : «Quand ils voulurent partir pour se marier… Ils durent s’enfuir vers Montréal Éviter les charivaris»
La veillée de l’avant-veille
Avec Le Vent du Nord, La Galvaude, Seba et le calleur Jean-François Berthiaume, au Club Soda, lundi, dès 20 h 30.