Après des mois de silence imposé par la pandémie, le Cabaret du Casino de Montréal redémarre ses activités. D’ici la fin de 2021, on y verra, entre autres, Marc Dupré, Ludovick Bourgeois, Brigitte Boisjoli, Maxime Landry et 2Frères. Pour le tout premier spectacle offert dans cette salle, maintenant administrée par Gestev, gestionnaire du Centre Vidéotron, on présente un hommage à la mythique Dalida, avec une spécialiste de son répertoire : la chanteuse québécoise Joan Bluteau. Entrevue avec cette infatigable interprète qui a aussi parcouru le monde avec le Cirque du Soleil.
Des tubes impérissables
Bambino, Gigi l’Amoroso, Paroles, paroles, Salma ya salama, Laissez-moi danser, etc., elle est longue la liste de succès de Dalida, qui a continué de fasciner un large public, depuis sa mort, il y a plus de 30 ans. Déjà en 2003, Joan Bluteau se produisait au Capitole de Québec dans le spectacle à grand déploiement Dalida – Une vie. «Alors que les modes passent si vite, c’est étonnant de voir à quel point les gens, y compris des jeunes, connaissent et aiment des chansons de cette artiste !»
Une star au rayonnement international
Il faut dire que l’icône, née dans une famille italienne installée en Égypte et qui est vite allée vivre en France, était sans doute ainsi prédisposée à une carrière internationale. En effet, Dalida a enregistré environ mille chansons principalement en français, mais aussi dans une dizaine d’autres langues. Son rayonnement a largement dépassé l’Europe pour s’étendre à l’Amérique, au Japon et au Proche-Orient, avec plus de 100 millions de disques vendus.
Encore aujourd’hui, elles ne sont pas rares les réunions familiales ou amicales où l’on chante en choeur Gigi l’amoroso et même Il venait d’avoir 18 ans ! Rappelons aussi que la star a bouleversé des millions de personnes en se suicidant, en 1987, alors qu’on croyait que ça allait plutôt bien pour elle. Quelques mois plus tôt, la critique avait d’ailleurs salué ses talents d’actrice dans le film dramatique égyptien Le Sixième Jour.
En fait, le public est resté médusé par le paradoxe entre le glamour qu’elle aura incarné jusqu’au bout et la détresse qui l’habitait. Bernard Pascuito, auteur du livre Les larmes de la gloire, consacré à Dalida, écrit : «Elle a mis de l’ordre dans la maison. Elle a revêtu un déshabillé de soie blanche. Elle a pris soin d’ avaler les pilules…. puis elle a tracé quelques mots sur un carton blanc : « Pardonnez moi la vie m’est insupportable »…»
Comment faire revivre un tel personnage sur scène ? Outre la voix et l’accent méditerranéen, comment oublier la gestuelle de cette femme à la silhouette longiligne et aux costumes pailletés ? Joan Bluteau est catégorique : «On ne fait pas un spectacle de Dalida avec une seule robe ! C’est impossible ! Sans tout vous révéler, je peux vous dire que je changerai plusieurs fois de tenue durant ce show de 75 minutes.»
Joan Bluteau : du Cirque du Soleil à Dalida
Native de Québec, Joan Bluteau chante depuis plus de 30 ans. Elle a a été choriste dans de nombreuses émissions de télévision et pour plusieurs chanteurs dont Bruno Pelletier et Mario Pelchat. Elle a aussi chanté dans le spectacle Alegria du Cirque du Soleil, ce qui lui a permis de vivre de grandes tournées en Europe, en Amérique du Sud et aux États-Unis, entre 1998 et 2008.
C’est le film-documentaire de Philippe Kohly, Dalida : le grand voyage (1997), qui a poussé Joan Bluteau a s’intéresser au cheminement de cette marchande de bonheur qui a traversé bien des malheurs. «À cette époque, je ne connaissais pas vraiment ses chansons, mais je me souviens que mon père l’aimait beaucoup. L’histoire de sa vie m’a renversée! Ses chansons n’ont pas fini de nous émouvoir !»
Joan Bluteau : Avec le temps… Dalida
Au Cabaret du Casino de Montréal
Les 27, 28 et 29 octobre 2021 à 14h
Les 17 et 18 novembre 2021 à 14h