En avril dernier, Dominique Drouin a publié le début d’une trilogie, Le Club des dames d’argent, ayant pour trame centrale le club de lecture bimestriel de huit amies soixantenaires en 2017. Voici le deuxième tome Pendant qui se passe durant la pandémie, de 2020 à 2022, et on aura le troisième tome Après par la suite. Ce deuxième opus choral est à la fois très actuel, en y intégrant la pandémie et des événements d’actualités récentes, inspirant par ses choix de lectures à discuter dans le club et pertinent pour les réflexions à faire dans nos vies.
Résumé : Retrouvez avec bonheur vos lectrices soixantenaires, bien installées dans leur immeuble en copropriété. Suivez les huit héroïnes durant les deux années de la pandémie, avec tous les bouleversements que celle-ci implique. Comme dans le premier tome, chaque chapitre évolue autour d’un livre au programme du club de lecture des dames, qui entraîne conversations et réflexions au sujet de leurs vies, de leurs accomplissements, de leurs échecs, de leurs désirs… Le roman met en lumière les amitiés touchantes entre ces femmes, présentes les unes pour les autres, beau temps, mauvais temps.
Pour bien apprécier le deuxième volet de cette trilogie, il faut avoir lu le premier tome, car il n’y a pas de récapitulation de la vie des huit personnages principaux. Et comme tout livre ou film choral, l’un des défis d’un tel roman consiste à suivre le fil de toutes ces histoires de vie qui se déroulent en parallèle avec une panoplie de personnages. Il est donc recommandé de lire ce roman sans prendre de longues pauses. Pour ma part, ce fut une lecture de 2 jours à peine, car je n’arrivais pas à déposer ce livre si captivant et surtout si actuel et inspirant.
On retrouve nos huit personnages centraux, qui habitent le même édifice qu’elles ont acheté ensemble et grâce à Chantal, l’infirmière, qui y a imposé des règles sanitaires strictes, ils réussissent à tenir le virus assez loin d’elles. Donc, pour ceux qui en ont assez d’entendre parler de la pandémie, ils n’en seront pas trop incommodés, car ce n’est pas le sujet principal du livre, mais on y fait des références pertinentes occasionnelles qui frappent. Ainsi, en tant que lecteur, on se met dans la peau de Chantal qui s’épuise au travail. Il y a aussi un fils qui n’a pas la chance de dire adieu à sa mère à cause des mesures restrictives et une dame qui échappe de justesse au destin mortel de la COVID. Et que dire de celle qui a besoin de soins pour son fils trisomique et qui peine à en avoir lorsque la pandémie perdure.
On voit aussi les effets collatéraux dévastateurs de la pandémie, l’isolement, qui fait empirer les problèmes conjugaux, qui donne du fil à retordre aux enfants dans leurs études, aux parents qui sont en télétravail avec leurs marmailles, qui génère des problèmes de santé mentale pour ceux trop longtemps isolés et des gestes irréparables sont posés. La pandémie augmente aussi la consommation d’alcool et la perte d’emploi qui oblige les gens à se réinventer avec de nouveaux talents.
Il y a aussi, pour certains, de belles opportunités, c’est le cas de Marie et Rémy qui se lancent tête première dans leur entreprise en ligne, sur le web, qui prend plus d’ampleur avec la pandémie. Et l’enseignement à distance devient une belle réalité pour Denise qui se réinvente une carrière.
On y aborde aussi des événements marquants mondiaux comme l’assassinat de Georges Floyd, Donald Trump au pouvoir et même la guerre en Ukraine est nommée à la fin du livre, qui donne une idée de ce que pourrait contenir le prochain tome, et qui je crois, me plaira grandement.
Bref, ce roman nous promène dans le quotidien de ces huit familles et explore leurs vies, leurs contraintes, leur débrouillardise, leurs solutions, leurs échecs, leurs reprises en main et surtout leurs belles réflexions sur la vie, qui découlent de leurs discussions autour des livres tels que : les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, de Lise Bourbeau (page 47 : Il est intéressant d’observer que nos blessures affectives affectent aussi notre façon de nous alimenter…), l’art subtil de s’en foutre de Mark Manson, sur l’acceptation active de nos émotions négatives…S’aider soi-même de Lucien Auger. (dans un échange, aucun sujet ne doit être interdit, à la condition qu’entre les deux parties il y ait du respect et une volonté de comprendre.)…Le pouvoir du moment présent de Eckhart Tolle (page 31 : L’incapacité à s’arrêter de penser est une épouvantable affliction) Rebondir après l’épreuve de Josée Boudreault et Louis-Philippe Rivard et Imparfaits, libres et heureux : pratique de l’estime de soi, de Christophe André, (pour s’estimer, il faut s’accepter.)
Autant j’ai aimé l’approche de l’autrice dans le premier tome de nous faire alterner de page en page dans la vie de ces huit dames soixantenaires, remplies d’énergies, d’idées créatrices, de réparties, autant j’ai adoré ce deuxième opus qui nous replonge dans la pandémie, mais surtout qui nous fait voir diverses réalités qui ont été vécues par différentes personnes. Ce ne fut rose pour personne, mais c’est formateur de voir toutes ces diverses perspectives. De plus, comme jamais, j’ai eu le goût de lire, et découvrir toutes ces œuvres discutées dans le livre et les dernières pages du roman nous laissent sur un suspens dont on a déjà hâte de savoir le dénouement.
Le dernier tome se déroulera après la pandémie.
Professeure de scénarisation, auteure et scénariste depuis plus de trente ans, Dominique Drouin a fait ses classes aux côtés de sa grand-mère, Mia Riddez, en scénarisant avec elle Terre humaine et Le Grand Remous. Depuis, elle a prêté sa plume à plusieurs projets télévisuels : L’Échappée, Parents malgré tout, Ramdam et Watatatow. À partir de 2014, elle a publié la saga De mères en filles, chez Libre Expression. Ont suivi, aux Éditions de l’Homme, les romans Julie, Hélène, Réjanne, Alicia, Marie-Pier et Ingrid, compléments à la série télévisée Yamaska, écrits avec Anne Boyer.
Date de parution : 28 septembre 2022
Sujet : Littérature québécoise
Collection : Club Des Dames D’argent (le)
Nombre de pages : 304 pages
Prix : 29.95$
Éditions Libre Expression : http://www.editions-libreexpression.com/
Mon appréciation du premier tome : https://lesartsze.com/le-club-des-dames-dargent-tome-1-avant-un-roman-choral-original-passionnant-et-divertissant/