Le Festival Classica, bien connu sur la Rive-Sud de Montréal, agrandit son territoire. Dès le printemps prochain (2024), Classica offrira une série de concerts à grand déploiement, dont une version symphonique de Starmania du tandem Berger-Plamondon, ainsi que Les Indes galantes, opéra-ballet de Rameau. Quatre des cinq représentations de cette série intitulée Les Grands accords Classica auront lieu, à Montréal, à la Salle Claude-Champagne. Cette initiative a aussi pour but de réactualiser des oeuvres parfois méconnues, tout en permettant au public de découvrir le Nouvel Opéra Métropolitain (NOM), soit la division lyrique de Classica. Entrevue avec le grand manitou d’un festival en pleine ébullition!
Le Festival Classica : en Montérégie et à Montréal
Le parcours du Festival Classica, fondé, en 2011, à Saint-Lambert, n’a pas été un long fleuve tranquille! «Nous nous sommes faits montrer la sortie», rappelle le directeur artistique Marc Boucher, en précisant que Saint-Lambert n’a pas renouvelé son partenariat avec Classica. «Nous avons été apatrides durant quelque temps.» Puis, on a senti un vent de changement, au cours de l’édition 2023, alors que ce festival a programmé des concerts dans six villes, à savoir Longueuil, Saint-Lambert, Boucherville, Saint-Bruno, Brossard et pour la première fois à Montréal.
Concerts à la Salle Claude-Champagne
Après ses trois premières productions, à la Salle Claude-Champagne de l’Université de Montréal, au printemps 2023, le NOM y reviendra, en 2024, avec quatre concerts. Au programme, entre autres, La Grande Messe des morts du compositeur français François-Joseph Gossec. À la fois messe et oratorio, alliant recueillement et théâtralité, cette œuvre, composée plus de 30 ans avant le célèbre Requiem de Mozart, sera présentée «pour une rare fois en Amérique du Nord», insiste Marc Boucher.
Grande Messe des morts de Gossec
Avec:
Arion Orchestre Baroque / Mathieu Lussier, chef
Studio de musique ancienne de Montréal
Et les solistes: Magali Simard-Galdès (soprano) / Myriam Leblanc (soprano) / Philippe Gagné (ténor) / Geoffroy Salvas (baryton) / Haitham Haidar (ténor)
À la Salle Claude-Champagne, le 28 mai 2024 / Détails
Mozart au féminin
Une soirée entière sera consacrée exclusivement à des chanteuses qui interpréteront des extraits d’opéras de Mozart : La Clémence de Titus, Les Noces de Figaro, et La Flûte Enchantée. Ce concert réunira des voix «prometteuses de la jeune scène lyrique québécoise», selon le directeur artistique du festival.
Amoureuses de Mozart
Avec :
Arion Orchestre Baroque / Mathieu Lussier, chef
Et les solistes : Elisabeth St-Gelais (soprano) / Sophie Naubert (soprano) / Michelle Bawden (soprano) / Amelia Keenan (mezzo-soprano)
À la Salle Claude-Champagne, le 30 mai 2024 / Détails
Opéra de chambre
Une autre rareté à l’affiche, lors de la prochaine édition de Classica, est la présentation en version concert de l’opéra L’Empereur d’Atlantis ou Le Refus de la mort (en allemand : Der Kaiser von Atlantis) de Viktor Ullmann.
Cette oeuvre a été composée en 1943, alors que le compositeur autrichien était détenu dans un camp de concentration.
Ce n’est que plus de 30 ans plus tard qu’on a assisté à la création de cet opéra de chambre, sur scène, à Amsterdam.
Le livret du poète juif Peter Kien conjugue l’ironie et la poésie pour critiquer le totalitarisme.
Der Kaiser von Atlantis réunira une distribution majoritairement européenne.
Der Kaiser von Atlantis / Opéra en version concert
Musique : Viktor Ullmann / Livret : Peter Kien
Avec :
Ensemble Caprice / Matthias Maute, chef
Distribution
L’EMPEREUR OVERALL : Pierre-Yves Pruvot (baryton)
LE TAMBOUR : Florence Bourget (mezzo-soprano)
LA FILLE COIFFÉE À LA GARÇONNE, UN SOLDAT : Sophie Naubert (soprano)
LE HAUT-PARLEUR : Tomislav Lavoie (basse)
ARLEQUIN : Eric Laporte (ténor)
UN SOLDAT : Emmanuel Hasler (ténor)
LA MORT : Frédéric Caton (basse)
À la Salle Claude-Champagne, le 6 juin 2024 / Détails
Opéra-ballet
Pour clore Les Grands accords Classica 2024, on convie les mélomanes au célèbre opéra-ballet, Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau. Créée en 1735, sur un livret de Louis Fuzelier, l’oeuvre entraîne le spectateur dans un voyage des plus exotiques, mêlant danse et musique.
Phani, jeune princesse péruvienne, aime Don Carlos, un officier espagnol qui l’aime en retour. Mais, le grand prêtre du Soleil, Huascar, convoite également la princesse. Lors d’une fête célébrant l’Astre du jour, Huascar déclenche une éruption volcanique en précipitant des rochers dans le cratère du volcan.
Monsieur Boucher souligne qu’on va monter la version de 1761, incluant la «3e entrée» qui se déroule en Perse, dans le jardin d’Ali. Comment représenter visuellement cet univers exotique ? Par le biais de décors numériques, précise le directeur artistique, soucieux de pouvoir ainsi contribuer au respect de l’environnement tout en limitant ses dépenses.
Le spectacle reposera aussi, en partie, sur les «chorégraphies contemporaines» de Claudia Chan Tak, lauréate du prix Envol 2022 lors des Prix de la danse de Montréal.
Les Indes galantes
Musique : Jean-Philippe Rameau / Livret : Louis Fuzelier
Avec :
Orchestre de Clavecin en concert
Direction musicale et artistique : Luc Beauséjour
Ensemble ArtChoral
Distribution
HÉBÉ et ZIMA : Myriam Leblanc (soprano)
L’AMOUR : Marianne Lambert (soprano)
ÉMILIE et PHANI : Anna-Sophie Neher (soprano)
BELLONE et ADARIO : Hugo Laporte (basse-taille)
VALÈRE et DAMON : Philippe Gagné (haute-contre)
HUASCAR et DON ALVAR : Geoffroy Salvas (basse-taille)
DON CARLOS : Haitham Haidar (haute-contre)
OSMAN : Dion Mazerolle (basse-taille)
Mise en scène et scénographie : Marc Boucher
Danse et chorégraphies : Claudia Chan Tak
Décors numériques : Lumifest en cavale
À la Salle Claude-Champagne, le 13 juin 2024 / Détails
Opéra-rock
L’opéra-rock Starmania sera présenté en version opératique et symphonique, à la Cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue de Longueuil.
Le Blues du Businessman, la Complainte de la serveuse automate, le SOS d’un terrien en détresse et autres refrains emblématiques de Michel Berger et Luc Plamondon seront interprétés par des artistes de la scène lyrique québécoise, accompagnés par l’Orchestre classique de Montréal.
Créé en 1979, Starmania a fait l’objet de plusieurs adaptations. Le scénario original se déroule dans un univers unifié en un seul État où de nombreux humains ressentent une grande solitude et rêvent d’un avenir meilleur où chacun deviendrait une «star»
Starmania / Version symphonique
Musique : Michel Berger / Paroles : Luc Plamondon
Avec :
L’Orchestre Classique de Montréal / Jacques Lacombe, chef
Distribution
MARIE-JEANNE, LA SERVEUSE AUTOMATE : Suzanne Taffot (soprano)
SADIA, LE TRAVESTI : Sophie Naubert (soprano)
CRISTAL, L’ANIMATRICE TÉLÉ : Marianne Lambert (soprano)
ZÉRO JANVIER, LE BUSINESS MAN : Emmanuel Hasler (ténor)
JOHNNY ROCKFORT, LE CHEF TERRORISTE : Hugo Laporte (baryton)
ZIGGY, LE DJ : Julien Brody (baryton)
STELLA SPOTLIGHT, LE SEX-SYMBOL : Florence Bourget (mezzo-soprano)
À la Cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue de Longueuil, le 8 juin 2024 / Détails