Le spectacle Les Choristes, mis en scène par Serge Denoncourt, est à l’affiche à Montréal en ce début de 2023. À la fois drôle et bouleversante, cette adaptation du film français du même nom s’avère un théâtre musical riche en rebondissements, durant lequel on ne s’ennuie pas un instant. Aux côtés des comédiens François L’Écuyer, Henri Chassé, Gary Boudreault, Louise Cardinal, Michel-Olivier Girard et Sacha Bolduc, on découvre de véritables enfants prodiges issus des Petits chanteurs du Mont-Royal et des Petits chanteurs de Laval.
Les Choristes, c’est une histoire indémodable axée sur la résilience et la musique. François L’Écuyer interprète avec doigté le personnage principal de Clément Mathieu, un musicien sans travail, qui est embauché comme surveillant (ou pion!) dans un internat pour garçons en difficulté, en Beauce, en 1949. En plus d’avoir à gagner la confiance de ces jeunes perturbés, l’homme de nature douce et bienveillante doit composer avec le féroce directeur Rachin, incarné avec mordant par Henri Chassé.
Comment apporter un peu de joie dans cet univers rigide, en pleine époque duplessiste ? Clément décide d’initier les enfants à la pratique du chant. Il y aura, bien sûr, d’amusantes auditions… Parions que Denoncourt a mis son grain de sel dans le choix des chansons avec lesquelles les choristes tentent de se faire valoir. Cela dit, progressivement, ces derniers voient leur quotidien transformé grâce au succès de leur chorale qui permettra même d’éviter la faillite de l’école. Mais, la réussite de Mathieu ne fait qu’attiser la haine de Rachin, qui n’a pas dit son dernier mot…
Malgré tout, le ton demeure généralement léger, avec des personnages plutôt rigolos dont le père Maxence qui revit grâce aux talents comiques de Gary Boudreault. De son côté, Michel-Olivier Girard tire bien son épingle du jeu en professeur Langlois, un tantinet caméléon; ce rôle était autrefois confié à Renaud Paradis.
Ceux qui ont vu le film Les Choristes (2004), n’ont sans doute pas oublié la beauté des chants qu’on y entend. En plus des magnifiques mélodies de Bruno Coulais (Vois sur ton chemin, Caresse sur l’océan, etc.), quelle émotion de réécouter La nuit de Jean-Philippe Rameau interprétée par des voix d’une telle justesse.
Cette distribution compte peut-être même de futures stars de la chanson. On y trouve, en alternance, Olivier Leduc et Milan Brodeur-Terraza dans le rôle de Morhange, ainsi que Robin Boudreault, Maxime Côté-Haefele, Hubert Brassard, Nicolas Lafortune, Ludovic Sakkal, Louca Bergeron, Lorenzo Hébert-Iwamoto et Romain Déjoie qui jouent les principaux pensionnaires de cette étrange maison baptisée Fond de l’étang.
De toute évidence, les garçons ont été fort bien dirigés pour se glisser ainsi dans un monde qui est sans doute très lointain à leurs yeux. Il n’en reste pas moins que ces choristes vivent des difficultés qui s’apparentent à celles de bien des jeunes d’aujourd’hui. Grâce à tous ces talents réunis, un vibrant message d’espoir se dégage de ce spectacle, dont la lumière sera tout aussi bienfaisante après la période des Fêtes.
Les représentations reprennent dès le 4 janvier. Plusieurs matinées sont offertes. À ce jour, plus de 80 000 billets ont été vendus pour cette adaptation québécoise des Choristes, d’abord présentée en 2018 et 2019.
Les Choristes
Mise en scène : Serge Denoncourt
Adaptation du texte : Maryse Warda et Serge Denoncourt
Avec : François L’Écuyer, Henri Chassé, Gary Boudreault, Louise Cardinal, Michel-Olivier Girard, Sacha Bolduc et la participation d’une vingtaine de choristes des Petits chanteurs du Mont-Royal et des Petits chanteurs de Laval.
Au Monument-National, jusqu’au 19 janvier
*Photo d’accueil : François L’Écuyer, Henri Chassé / Crédit : Marie-Andrée Lemire