Depuis deux ans, neuf auteurs disparaissent durant neuf jours et reviennent avec neuf nouvelles. Les disparus d’Ély, ces recueils de nouvelles nés de ces résidences littéraires singulières sont disponibles en librairie dès le 24 septembre 2019. Cette idée originale est de Louis-Armand Bombardier originaire de Valcourt et cette rencontre littéraire forcée, a lieu chaque mois de septembre depuis 2017 sous la direction artistique de Véronique Marcotte. J’ai même ouï-dire qu’un autre kidnapping a eu lieu et que neuf autres auteurs sont présentement séquestrés dans cette magnifique maison, où ils doivent pondre à nouveau des nouvelles sur un même thème… Après PERDUS et MORTELS, à quoi peut-on s’attendre pour l’an prochain ?
Résumé :Les disparus d’Ély – dont la première édition portait le titre Les nouvelles de la rivière Noire, et qui a été rebaptisé avec la parution de cette deuxième édition – est une aventure littéraire peu commune qui rassemble poètes, romanciers et nouvellistes, séquestrés dans un huis clos créatif. Habitués de travailler en solo et d’être maîtres de leurs univers respectifs, les auteur(e)s ont dû partager un lieu commun et écrire chacun une nouvelle, toutes rassemblée dans ce recueil. Selon leur témoignage, l’aventure fut aussi intrigante qu’inspirante.
Ainsi, pour ce deuxième recueil, dont la résidence à eu lieu en septembre 2018, les auteurs Stéphanie Boulay, Simon Boulerice, Marie-Eve Bourassa, Jean-Paul Daoust, Natasha Kanapé Fontaine, Alexandra Gilbert, Jonathan Harnois, ainsi que Julien Deschênes (lauréat du concours de la nouvelle) ainsi que Pascale Montpetit, invitée spéciale, devaient écrire avec comme thème de base : Mortels
Est-ce que le choix du thème Mortels, plus noir que celui de l’édition précédente Perdus, qui fait en sorte que les nouvelles qu’on nous présente dans ce recueil sont plus sombres et plus macabres que le premier livre ? Peut-être. Mais dans les deux cas, j’ai découvert de belles surprises dans les plumes et dans les histoires racontées.
Stéphanie Boulay, (une des sœurs Boulay) m’a agréablement surprise avec son récit de la dernière chasse à L’ANIMAL d’un grand-père et de la passation à sa petite-fille. Simon Boulerice a publié une histoire angoissante sur un sujet pour le moins inusité, Sissy Spacek, et le film Carrie. Étrangement, je me suis trouvé plusieurs similitudes avec son personnage principal, Blanche Carrier, car moi aussi j’adore cette actrice et j’ai vu maintes fois les films Carrie et Coal miner’s daugther qui sont parmi mes films préférés. Troublant !
Pascale Montpetit a relevé le défi avec brio d’écrire sa première nouvelle. C’est déstabilisant, déroutant et saisissant comme finale.
J’ai adoré Peter, la nouvelle de Jonathan Harnois, que je découvre ici comme auteur. Une belle montée en intrigue, un point culminant surprenant et une finale satisfaisante. Parmi mes autres nouvelles préférées, il y a celle de Marie-Ève Bourassa, qui, après Carnaval dans le premier recueil, récidive avec le Bal de la reine. Une histoire intrigante et angoissante, mais surtout une reine qu’on n’est pas près d’oublier. Et finalement, j’ai eu de frissons et des élans de chaleur à lire la nouvelle de cette recrue, Julien Deschênes, avec la colère du King. C’est à la fois effrayant et divertissant. Je crois bien qu’on n’a pas fini d’entendre parler de ce nouvel écrivain.
À la fin du volume, en plus des remerciements, on retrouve une courte biographie de chacun des auteurs et bien honnêtement, ces découvertes m’ont donné le goût d’expérimenter encore plus les diverses plumes de ces auteurs de grands talents aux styles si diversifiés.
L’animal – Stéphanie Boulay
Portrait-robot de ma furie – Simon Boulerice
Le bal de la reine – Marie-Ève Bourassa
Le petit salon espadon – Jean-Paul Daoust
La colère du King – Julien Deschênes
La loutre – Alexandra Gilbert
Peter – Jonathan Harnois
Sky Dancer – Natasha Kanapé Fontaine
Patate chaude – Pascale Montpetit
Date de parution : 24 septembre 2019
Nombre de pages 162 pages
Prix : 22,95$
En septembre 2017 avait lieu le premier kidnapping de Sophie Bérubé, Isha Bottin, Marie-Eve Bourassa, Mouffe, Michel Mpambara, Katherine Raymond, Patrick Senécal, Éric St-Pierre et Ghislain Taschereau. Pour leur part, c’est sur le thème PERDUS qu’ils ont dû s’inspirer pour leur création artistique.
Cette grande demeure de Valcourt, en Estrie semble avoir inspiré grandement cette première mouture d’écrivains, qui y sont allés avec des styles variés, des histoires captivantes, intrigantes, émouvantes, poétiques, attendrissantes et même effrayantes.
Pour Patrick Senécal, cette maison qu’il a imaginée, perdue dans le fin fond de nulle part, est le lieu de mille frayeurs, sanglante dans le détour. Un vrai bon condensé d’un roman de Patrick Senécal comme seul lui peut les imaginer. Ensuite, Marie-Ève Bourassa nous livre une histoire captivante, avec elle aussi, une maison isolée, cible de petits bandits amateurs.
J’ai fait de belles découvertes avec ce recueil de nouvelles. J’ai adoré l’histoire familiale, émouvante et éprouvante, créée par Isha Bottin, que je ne connaissais pas, mais qui m’a donné le goût de savourer un peu plus sa plume.
Katherine Raymond a fait montre d’une grande poésie, dans son texte intitulé Patrick Senécal. Mouffe m’a séduite avec son texte où on comprend que la passion de l’art est plus forte que la mort. J’ai adoré. Mais le texte qui m’a le plus allumé et perturbé par son réalisme inquiétant sur notre futur pas si lointain est celui de Sophie Bérubé que j’aime de plus en plus comme écrivaine. Son texte sur l’assistant virtuel M1ke, en 2028 m’a donné des frissons de peur sur les possibilités de la technologie… et si ça se pouvait…
Finalement, le texte de Ghislain Tashereau, la polka de l’Alzheimer m’a d’abord ému et chamboulé un peu. C’est une histoire mémorable de deux vieux victimes de l’Alzheimer, mais aussi victime de leur progéniture, et dont la fin de l’histoire ne s’oubliera jamais. Quelle finale, digne de toute bonne œuvre créatrice qu’est la nouvelle!
Assurément que chaque lecteur trouvera son compte parmi ces nouvelles, toutes différentes, de style, de plume, d’idée créatrice. Chacun trouvera son coup de cœur et aura probablement comme moi, envie d’en lire d’avantages de ces nouvelles ou d’en découvrir encore plus sur ces écrivains qui ont été mis sur notre route de lecture.
Par effraction – Patrick Senécal
Carnaval – Marie-Ève Bourassa
Le temps d’un voyage au large – Isha Bottin
Patrick Senécal – Katherine Raymond
Une maison improbable – Mouffe
M1KE – Sophie Bérubé
Un noir se noie dans la rivière noire ! – Michel Mpambara
La polka de l’Alzheimer – Ghislain Taschereau
Un bébé pour Rose Latulippe – Éric St-Pierre
Pour en savoir plus sur l’expérience collective de cette résidence fermée de neuf jours, il est possible d’aller voir des photos et visionner des capsules sur la page Facebook
https://www.facebook.com/lesdisparusdely/
Idée originale : Louis-Armand Bombardier
Direction artistique : Véronique Marcotte.
Direction littéraire : Stéphane Dompierre
Date de parution : 24 septembre 2019
Nombre de pages 188 pages
Prix : 22,95$