À quelques heures de son retour en France, Philippe Lellouche nous a exprimé ses espoirs de briser la glace en tant qu’humoriste au Québec à l’automne prochain. Né en Israël en 1966, il a toutefois traversé le continent pour la France alors qu’il était enfant. Depuis lors, sa carrière a pris de multiples visages : acteur, chanteur, réalisateur, animateur, homme de théâtre. Il viendra présenter au Québec son premier one-man show, qu’il tourne actuellement dans la francophonie européenne.
Êtes-vous un habitué des visites au Québec ?
C’est la cinquième fois de ma vie que je viens au Québec. J’y suis venu pour tourner des films, dont « Bienvenue à bord » et « Michel Vaillant », pour jouer au théâtre et pour le tourisme. Quand on parle de francophonie sur le continent américain, on parle du Québec. En plus, ici, il y a de bons conteurs, et c’est extraordinaire. Pour mon spectacle en octobre, je travaille avec le meilleur, Jean-Michel Anctil, un luxe que je souhaite à tout le monde.
Quel est le rôle de Jean-Michel Anctil dans le spectacle d’humour que vous présenterez ici ?
Il m’aide à adapter mes textes. Il a aimé ce que je fais, et on s’entend bien en plus. On se penche sur les thèmes, on en étire certains. Mais je veux garder la surprise…
Comment vous sentez-vous face à l’accent québécois ?
Vous avez des expressions formidables que j’adore. C’est très rafraîchissant de venir ici. Au début, on se sent perdu. Mais on se rend compte que c’est la même culture, ou presque. Ça change de la France, car ici on me découvre, et je me sens tout à coup comme un débutant.
Croit-on encore que vous êtes le fils de Claude Lelouch ?
Non. Même si j’ai quand même tourné dans quatre films avec lui, et mon père s’appelait Claude.
Vous êtes né en Israël, y retournez-vous de temps en temps ?
J’y suis retourné le mois dernier. Ce n’est pas dangereux. Il y a tant de mensonges qu’on raconte autour de la guerre. On est un peuple qui résiste. Il faut dire à l’autre côté d’arrêter les bombardements. Il y a la façon vicieuse de raconter les événements, et il faut en parler en pleine connaissance et regarder objectivement ce qui se passe.
Quels sont vos espoirs pour l’avenir en termes de développement de votre audience ici ?
Je souhaite de tout mon cœur revenir faire une grande tournée au Québec et aller partout. Il y a quelque chose de joyeux à faire rire les gens. Puis, je suis en tournée en France, en Suisse et en Belgique, avant de revenir timidement au Québec en octobre.
Quels thèmes choisissez-vous dans vos spectacles ?
Le passé. On a eu la chance de vivre la légèreté dans les années 80 et 90, avec un semblant d’harmonie où rien n’était interdit. Je voulais m’adresser au public de 40 ans et plus, mais je me suis rendu compte que les plus jeunes aussi venaient, car les références concernent tout le monde. En France à l’époque, comme ici, on avait trois chaînes de télé. La culture commune fait que les âmes sont communes, dit-on. On partait en vacances pendant un mois en voiture plutôt qu’en avion. C’était une époque bénie. La mélancolie, disait Victor Hugo, c’est le bonheur d’être malheureux!
Quelles sont vos impressions sur l’industrie de l’humour au Québec ?
Ce n’est pas une industrie, mais une tradition, contrairement au stand-up qui est récent des dix dernières années en France. Avant, on faisait plutôt des personnages. Le Québec, c’est un mélange de la vieille Europe et de l’Amérique.
Garderez-vous votre titre anglais « Stand Alone » pour le Québec ?
Oui, parce que tout le monde se moque du titre. C’est plutôt le nom de l’artiste que l’on retient.
Le 8 octobre à l’Olympia de Montréal et le 9 octobre au Théâtre Capitole de Québec
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