Qui n’a pas rêvé de rencontrer en vrai les personnages des émissions de télé de notre jeunesse? C’est maintenant possible avec «Symphorien: la pièce de théâtre» présentée cet été au Théâtre du Vieux-Terrebonne du 29 juin au 14 août, puis en tournée à l’automne au Québec.
Écrit par des maîtres de la comédie, Pierre Huet (rédacteur en chef de CROC et parolier) et Louis Saïa («Les voisins», «Les Boys 1-2-3»), l’histoire ramène tous ces personnages marquants qui ont fait la gloire de Télé-Métropole dans les années 70. De Symphorien à Mlle L’Espérance, en passant par Mme Sylvain, Oscar Bellemare, le policier Beaulac, Marie-Madeleine, sans oublier l’inimitable Ephrem. Pour être bien certain de se remettre dans l’esprit de l’original, la mise en scène a été confiée à Pierre Séguin (réalisateur de multiples émissions de télé dont «La petite vie») et à l’auteur Louis Saïa (qui a réalisé aussi «Les Boys 1-2-3»). Avec une équipe pareille, ça promet de nous ramener des souvenirs d’il y a 50 ans.
J’ai eu la chance de les voir en répétition, et j’avais l’impression d’être retourné dans mon enfance, il y a 50 ans. Les acteurs ont capté l’essence de nos personnages préférés et ils ont eu l’air de vraiment s’amuser. L’histoire reprend quelques années après la fin de l’émission. Mlle L’Espérance s’est associée à Mme Sylvain pour gérer la maison de chambre dont le concierge est Symphorien. On devine les conflits qui se dérouleront sous nos yeux, à notre grand plaisir…
Après la répétition, j’ai rencontré quelques comédiens qui ont été très généreux en entrevue. Voici quelques-uns de leurs propos.
Rencontre avec les inséparables François Chénier (Symphorien) et Martin Héroux (Éphrem)
Comment se prépare-t-on pour jouer un rôle comme Symphorien ou Éphrem?
François: D’abord il faut l’aimer, et ça tombe bien parce que j’aimais Gilles Latulippe et Symphorien. Même sans faire comme lui, quand je mets la perruque, les dents et tout le costume, je finis par lui ressembler.
Martin: Symphorien c’est un type d’humour, je n’essaie pas d’apprendre la chanson jazz mais de connaître le jazz: ça ne sera pas le même look mais ça va goûter la même chose.
Est-ce un honneur ou si ça fait peur d’incarner ces personnages?
Martin: C’est un honneur que de pouvoir chausser ce type d’humour. Même si cet humour n’a pas toujours eu bonne presse au Québec, ça a toujours bien fonctionné.
François: C’était extrêmement populaire!
Quel était votre personnage préféré?
François: Moi c’est Oscar Bellemare. Symphorien n’était pas toujours le personnage préféré, même si l’action passe à travers lui. C’était pas Symphorien qui punchait, Éphrem punchait beaucoup plus, Oscar Bellemare aussi.
Martin: C’est la générosité de Gilles Latulippe qui faisait ça. Il donnait des balles à tout le monde et tout le monde pouvait scorer dans le but. Ça prenait un grand comédien comique pour faire ça. Gilles Latulippe était très drôle mais il était capable de rendre drôle ses amis autour de lui, ce qui en fait un homme très grand.
François: C’est pour ça qu’il a un grand capital de sympathie. Les straight-men ont habituellement un capital de sympathie.
Martin: Il est étonnant comme straight-man car il punch aussi. Latulippe était capable de faire les deux.
François: Comme Denis Drouin aussi.
À quoi doit-on s’attendre comme pièce?
François: Comme un long épisode de Symphorien, vous allez avoir un début, le déroulement, et la chute. C’est beaucoup d’entrecroisements entre les petites histoires aussi.
Rencontre avec Michelle Labonté (Mme Sylvain)
Comment se prépare-t-on pour jouer le rôle de Mme Sylvain?
Michelle: On est simplement honoré, avec humilité et respect. On essaie tous de ne pas se mettre la pression en pensant à Juliette Huot ou Jean-Louis Milette. En regardant les émissions, on prend l’essence et on les garde en nous pour créer de nouveaux personnages avec ce qu’on est. En plus, on est dans un style de jeu différent qui est presque du burlesque, c’est un autre monde. Mais c’est un bonheur total avec cette gang d’acteurs.
Avez-vous connu Juliette Huot?
Michelle: Pas du tout. Mais j’ai travaillé souvent avec Janine (Sutto) dans Belles-Soeurs. Juliette était charmante mais elle était très réservée. Physiquement, j’essaie de garder certaines positions pour lui rendre hommage. Elle était coquette, Juliette Huot, et elle a créé Mme Sylvain comme elle.
Est-ce un honneur ou si ça fait peur d’incarner Mme Sylvain?
Michelle: Un peu les deux. C’est gros tout ça et ça fait peur, car on touche à quelque chose qui fait partie de notre histoire. Mais en tant qu’acteur, on refuse la pression et je prends tout le respect que j’ai pour ceux qui ont fait cette émission. Je fais de mon mieux en respectant l’essence de Mme Sylvain et du genre de l’émission.
Comment Mme Sylvain aime-t-elle son nouveau rôle de co-propriétaire?
Michelle: (rires) Mon Dieu! Ça crée certains conflits! Quand on a un nouveau pensionnaire masculin, on est toutes les deux en compétition dans la maison. Ça me fait rire de toujours vouloir attraper chaque pensionnaire mâle. Nathalie Mallette (Mlle L’Espérance) est devenue une amie à la sortie de nos écoles de théâtre et on s’est perdu de vue avec la vie. Finalement c’est un bonheur de jouer pour la première fois avec Nathalie. Un bonheur aussi de retrouver Stéphane Côté qui joue plusieurs personnages avec moi, avec qui j’ai travaillé souvent dans «L’Homme de la Mancha» et «Les parapluies de Cherbourg».
Regardiez-vous Symphorien?
Michelle: Oui, j’ai un souvenir très clair. Et quand j’ai revu des émissions, il y en avait que je me souvenais. Je me suis souvenu par exemple que Janine Sutto jouait deux personnages.
Rencontre avec Nathalie Mallette ( Mlle L’Espérance)
Comment on se prépare pour jouer le rôle de Mlle L’Espérance?
Nathalie: J’étudie le travail physique car c’est un personnage qui a existé. Fallait quand même se rapprocher du personnage pour que les gens la reconnaissent. Louis (Saïa) a fait un travail assez précis sur les extraits qu’on a vu de Janine pour voir comment elle réagit dans telle ou telle situation. Aussi physiquement comment elle se tenait. Puis j’ai fait du travail vocal pour me rapprocher d’elle.
Est-ce que c’est un honneur ou si ça fait peur d’incarner Mlle L’Espérance?
Nathalie: C’est un honneur, bien sûr. Ça fait peur aussi, comme ça fait toujours peur de se retrouver sur scène dans un nouveau personnage, on espère que les gens vont aimer ça. Mais c’est beaucoup plus un honneur.
Qu’est-ce que vous aimez ou aimez pas de Mlle L’Espérance?
Nathalie: Ah! J’aime tout de Mlle L’Espérance. Elle n’a pas de bon sens, surtout dans le texte que Louis a écrit. C’est une vieille fille, qui vit dans sa tête. Elle s’imagine très belle et très séduisante. Et elle imagine plein d’affaires qui ne sont pas dans la réalité. Louis a mis l’accent là-dessus. C’est une séductrice, mais c’est une vieille fille. Ça me fait vraiment rire ce contraste.
Si vous avez le goût de revoir vos idoles d’autrefois, faites vite, car il y a quelques représentations complètes et plus de 15000 billets vendus.
Équipe de création
Auteurs: Pierre Huet et Louis Saïa
Mise en scène: Louis Saïa et Pierre Séguin
Production: Martin Leclerc Productions et ComédieHa!
Décors: Jean Bard
Costumes: Suzanne Harel
Éclairages: Éric Charles Lapointe
Ambiance sonore: Christian Thomas
Distribution
François Chénier (Symphorien), Martin Heroux (Éphrem), Michelle Labonté (Mme Sylvain), Nathalie Mallette ( Mlle L’Espérance), Patrice Coquereau (Oscar Bellemare), Anne-Marie Binette (Marie-Madeleine), Stéphane Côté (Beaulac, Donat Labonté, Curé, Dr. Jeté).
Théatre du Vieux-Terrebonne (866 Rue St Pierre, Terrebonne)
Présenté en français du 29 juin au 14 août 2022.
Billets en vente (59-62$) au https://symphorienlapiece.com ou 450-492-4777.
En tournée à l’automne, voir le lien web pour la liste:
https://symphorienlapiece.com
Photos: Daniel Ouimet
[ngg src= »galleries » ids= »29″ display= »basic_thumbnail » thumbnail_crop= »0″]