Benoit Picard vient de publier son premier roman, Aller Simple pour l’inconnu, aux éditions Hurtubise. Ce passionné des voyages transmet son goût de la découverte du monde à ses lecteurs avec ce roman, en plus de raconter la quête intérieure de Rosalie. Un roman plein d’anecdotes de voyages, de rencontres fabuleuses, d’humour et d’amour ainsi qu’un brin de mystère et passé intrigant.
Résumé : Rosalie Bouchard, 28 ans, en couple et occupant un emploi stable, réalise qu’elle n’est pas heureuse. Elle met donc sa vie sur pause et part en voyage autour du monde en compagnie de son amie Clara. Quelque part entre l’Europe et l’Asie, les plans changent toutefois et Rosalie poursuit seule son aventure… jusqu’à ce qu’elle rencontre l’Australien Liam. Ils se découvrent beaucoup d’atomes crochus, mais Liam semble cacher un lourd passé.
Les romans avec une narratrice de 28 ans sont rarement écrits par un auteur masculin, surtout quand c’est écrit dans un style littéraire s’approchant de la «chick lit», ou je dirais plus le style comédie romantique si c’était au cinéma. Pourtant Benoit Picard réussit aisément à nous rendre cette Rosalie très crédible et attachante. Je dois avouer que ce roman pourrait facilement être adapté pour le cinéma, car il contient tous les éléments pour en faire une histoire intéressante à raconter, avec de l’humour, de la romance, du mystère et des paysages fabuleux. Il est écrit de manière déconstruite, c’est-à-dire que l’on ne suit pas les péripéties de Rosalie de façon linéaire, mais plutôt avec des retours dans le passé. Ainsi, l’histoire débute alors que Rosalie arrive à Bangkok, seule, trois mois après son départ de Montréal avec son amie Clara. Puis on revient à Lisbonne au Portugal, lors de leur arrivée ensemble à leur première destination. Et petit à petit, on apprend ce qui a déclenché ce désir de voyager pendant six mois pour faire le tour du monde. Et on apprend plein de choses sur Rosalie, Clara et un certain Liam en cours de route.
Je dois dire que j’ai eu un coup de cœur littéraire pour ce nouvel auteur. Il a su m’intéresser à cette histoire dès la première page. Il m’a fait découvrir le Portugal, la Thaïlande, le Vietnam, le Cambodge, l’Italie, la Grèce et les Philippines, autant avec des attraits touristiques, que la culture et les mets locaux. Ses descriptions sont simples et imagées de telle manière qu’on a l’impression d’y être vraiment sur place. Et au-delà du voyage, il y a cette quête intérieure de Rosalie qui cherche réponse à ses questions ou même parfois qui cherche quelle question se poser pour trouver sa place, son avenir, son but dans la vie.
Voici un extrait pour donner un peu le ton et le style de ce nouvel auteur : «J’avais toujours voulu avoir plus dans la vie, sans me rendre compte que j’étais la seule à me mettre cette pression. Qui voulais-je vraiment satisfaire ? Moi, mon ego ou les autres ? En prenant conscience de tout ce que Bopha n’avait pas, j’ai songé que je devais peut-être voir ma vie différemment. Je m’étais souvent demandé ce qu’il me manquait. Et si je ne me posais pas la bonne question ? Ce que je devais plutôt me demander était peut-être : «Pourquoi vouloir plus ?»
Ce roman me touche et me rejoins personnellement, car je suis moi-même passionnée de voyage et ma fille est partie un an, à 19 ans, pour se retrouver disait-elle. J’ai pleinement compris ce désir qu’elle avait et je lui ai trouvé des similitudes avec le personnage de Rosalie qui m’a bien plu.
Pour ce qui est des mystères entourant la séparation de Clara et Rosalie en plein milieu du voyage, ainsi que le passé intrigant de Liam, j’ai rapidement découvert ce qui se tramait, sans que cela n’ait d’incidence néfaste sur mon plaisir de lire ce roman. Naturellement, je ne vendrai pas les «punchs» pour vous les laisser découvrir.
Bien que les voyages en sacs à dos, avec peu de moyens, et sur de longs mois n’est pas du tout le genre de périples qui me passionne, j’ai aimé aller à la rencontre des autres cultures, découvrir des pays dont je n’irai probablement jamais, tels le Vietnam, le Cambodge ou la Thaïlande. J’ai adoré revisiter Rome, et la Grèce, cela m’a rappelé des souvenirs. Mais surtout, j’ai adoré me faire raconter les anecdotes de voyages, parfois vraiment drôles, d’autres fois plutôt touchantes, de Rosalie, Clara et Liam, ainsi que tous ces autres voyageurs qu’ils ont rencontrés sur leur chemin. Des amours et des amitiés qui se créent, c’est toujours humainement intéressant.
Alors qu’on peut enfin commencer à voyager, après 2 ans de pandémie, ce roman donne vraiment le goût de partir en voyage à la découverte de nouveaux horizons. Maintenant, que pourrait nous proposer Benoit Picard pour son prochain roman ? J’ai bien hâte de le savoir. Je vais rester à l’affut.
Benoit Picard, de Saint-Jean-Port-Joli, grand voyageur, a choisi de coucher sur papier sa passion pour l’étranger afin de faire voyager ses lecteurs. Si les anecdotes racontées dans ce livre ne sont pas inspirées de ses propres séjours à l’étranger, il s’est néanmoins basé sur ses souvenirs des nombreux pays qu’il a visités. Aller simple pour l’inconnu est son premier roman.
Date de parution : 30 mars 2022
Prix : 26.95$
Nombre de pages : 291 pages
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/