La comédie musicale «Heathers» est présentée le weekend prochain (5 au 7 mars 2020) par une troupe de l’Université de Montréal. Après le succès de l’an dernier avec «Légalement blonde», le COMUM (Comédies musicales de l’Université de Montréal) a préparé un thriller musical sur les problèmes de jeunes adolescents racontés avec un certain humour noir.
Ayant connu un succès off-Broadway et au West End de Londres, cette oeuvre a remporté le prix de la meilleure comédie musicale à Londres en 2019. C’est donc une occasion parfaite de voir de jeunes étudiants jouer des rôles qui leur sont assez familiers et proches de leurs réalités.
On peut se procurer les billets sur lepointdevente.com/billets/heathers (30$/25$ étudiants) ou à la porte du théâtre pour 5$ de plus. Le spectacle n’est pas recommandé au moins de 13 ans à cause du langage cru et des sujets traités.
Pour mieux comprendre la nature du spectacle, je me suis entretenu avec le metteur en scène, Maxim David. Voici ses propos:
Quel genre de comédie musicale est «Heathers»?
C’est une comédie musicale rock contemporain, écrite par les mêmes auteurs que «Legally Blonde». On parle ici d’un thriller musical avec des pointes de comédie, mais avec des aspects loin du théâtre musical conventionnel. Ceux qui ont vu le film à l’origine de l’histoire vont penser que c’est bizarre de mettre ça en musique, mais les auteurs ont vraiment réussi avec brio.
Pourquoi avoir choisi «Heathers»?
À tous les ans, les participants au spectacle choisissent la comédie musicale qui suit. «Heathers» a récolté beaucoup de vote probablement parce que les personnages sont proches des comédiens : ce sont des personnages qui terminent leur école secondaire. La musique est aussi entraînante avec un humour mordant.
Que raconte l’histoire de «Heathers»?
À la base, c’est un « coming of age » du personnage principal, Veronica, qui nous raconte les péripéties de sa dernière année de secondaire. On la voit passer d’adolescente à femme, entourée de ses pairs et aussi d’adultes qui se sentent plutôt impuissants. L’élément déclencheur est sa rencontre avec un mauvais garçon, JD, qui devient son amoureux. Mais celui-ci commet des actes illicites, ce qui poussera Veronica à fréquenter les trois reines de l’école qui se prénomment toutes Heathers, d’où le titre. Ces trois filles sont hautaines et machiavéliques, le trio classique de l’école avec en tête Heather Chandler qui est dans les mots du texte «une bitch légendaire». L’amitié de Veronica avec les trois Heathers deviendra dangereuse. On a d’autres personnages aussi, comme Martha, la meilleure amie de Veronica, qui se fait intimider par les deux footballeurs Kurt et Ram. Le personnage principal navigue parmi tous ces stéréotypes.
Quelle est ta scène favorite?
Dans le second acte, Veronica et JD ont une confrontation suite aux actes qu’ils ont posés, et Veronica a des remords. JD essaie de la convaincre que ce n’est pas grave et que tout le monde va s’en sortir. J’aime beaucoup cette scène car ça représente la dichotomie qui existe entre le thriller et l’humour du spectacle. C’est une scène touchante mais drôle en même temps, tout en nous rappelant l’intensité de ce qu’ils vivent, en proie de leurs hormones d’adolescents de 17 ans.
Quelle est la scène qui a été un défi à monter?
Définitivement la scène où Veronica est victime d’une tentative de viol. Autant pour le traitement du sujet que pour garder un espace sécuritaire pour les interprètes, dont je ne connais pas l’histoire personnelle. J’ai donc trouvé un espace pour raconter l’histoire, parce que comme artistes, on est au service de l’histoire.
Pour terminer l’entrevue, Maxim ajoute que la production fait toujours ses propres traductions. Il trouve que cette traduction rejoint plus de façon humaine et naturelle le public, en utilisant le langage d’adolescents. À son avis, tous les adolescents devraient voir ce spectacle, mais il intéressera aussi les adultes à cause de son humour universel et son histoire touchante.
Maxim a eu une vision «comic book» pour faire la mise en scène dans le but de faire ressortir la vérité des personnages. À cause de la représentation graphique de violence, d’abus sexuels et d’intimidation, il ne recommande pas le spectacle aux jeunes de moins de 13 ans.
Équipe de création
Livret/Musique: Laurence O’Keefe and Kevin Murphy (basé sur le film de Daniel Waters)
Mise en scène/Scénographie: Maxim David
Direction Musicale: Corina Vincelli
Chorégraphies: Zita Bombardier
Éclairages: Tamara
Sonorisation: Philippe Dasylva
Distribution
Audrée Rossignol (Véronica), Jean-Philippe Thériault (JD), Jade Boisvert (Heather Chandler), Talia Noon (Heather Duke), Laurence Beaudoin-Auclair (Heather McNamara), Eveline Laurent (Martha), Johnny Cortes (Kurt), Jean-Philippe Latour (Ram), Catherine Séguin, Kevin Ouzilleau, Maxime Carignan-Chagnon, Véronique Latour, Tamia Corkett, Claire Girard, Vanessa Huard-Zamorano, Alicia Navas Via-Dufresne.
Musiciens
Ian Baird, Parker Bert, Kevin Bourne, Colin Edwards.