Après le concert de l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Rafael Payare sur l’Esplanade du Parc Olympique, mercredi dernier, la Virée classique a pris son envol, ce vendredi soir. En plus des 25 concerts présentés en différents lieux de la Place des Arts, au cours de la fin de semaine, de nombreuses activités gratuites sont offertes.
On peut, entre autres, assister à des visites de l’octobasse, un instrument rare et gigantesque, dont les notes graves atteignent même la limite de ce que l’oreille humaine peut percevoir. On prévoit aussi plusieurs activités extérieures sur la rue Ste-Catherine et des concerts gratuits au Complexe Desjardins.
Une révélation !

Crédit: Antoine Saito
Depuis les grandes œuvres classiques jusqu’à la musique balinaise, en passant par le jazz, les musiques de film, celles des Balkans ou du Moyen-Orient, les concerts de la Virée classique sont d’une durée maximale d’une heure et sans entracte. Bien sûr, il faudrait avoir le don d’ubiquité pour ne rien rater.
Pour ma part, en ce 18 août, j’ai opté pour L’éblouissante Italie de Mendelssohn, un concert qui semblait particulièrement tenir à coeur au chef Payare. Au programme, entre autres, la symphonie no 4 «Italienne» de Felix Mendelssohn.
Énergiquement, le maestro entraîne d’abord ses musiciens dans le joyeux Allegro vivace. Dès la fin de ce premier mouvement, le public applaudit à tout rompre! Puis, on passe à l’Andante, tout en douceur, qui serait inspiré par les mélodies que Mendelssohn aurait entendu chanter par les pèlerins à Rome. Au troisième mouvement, une sorte de menuet, Payare semble lui-même emporté par la danse! Enfin, l’impétueux finale prend des allures d’explosion de bonne humeur. Le tandem Payare-OSM est longuement ovationné dans une Maison symphonique où plusieurs sièges n’avaient toutefois pas trouvé preneurs.
La légèreté de cette symphonie faisait suite à Variations sur un thème rococo de Tchaïkovski, une oeuvre pour violoncelle exécutée avec une très grande intensité par Nicolas Altstaedt. Ce musicien franco-allemand qui est en demande un peu partout sur la planète, est aussi le directeur artistique du Festival de musique de chambre de Lockenhaus.
Véritable virtuose, l’artiste semble être en transe, en jouant cette célèbre pièce d’une extrême complexité qui comprend un thème principal suivi de sept variations. Sans chercher à épater, le quadragénaire émeut à travers les subtilités et les nuances de son interprétation. Le public retient son souffle devant pareille maîtrise du violoncelle, en particulier durant la dernière variation. L’orchestre est lui aussi d’une précision remarquable. Bref, un concert passionnant du début à la fin!
À noter que Nicolas Altstaedt jouera des oeuvres de Bach et Kodály, aujourd’hui, 19 août, à 16h, au Piano nobile de la Place des Arts.
Lucia, une oeuvre interactive
Enfin, cette dixième édition de la Virée classique coïncide avec l’apparition d’une oeuvre magnifique, dans le parc situé devant la Maison symphonique sur St-Urbain. Il s’agit de Lucia qui plaira aux petits et aux grands, invités à faire tourner les manivelles d’une boîte à musique géante. Cette attraction multimédia est une création de Mirari et Anne Lagacé, liant musique classique, sculpture, animation et danse, au son de pièces du compositeur québécois Maxime Goulet, interprétées par l’OSM. Lucia est en place du 18 août au 17 septembre, au Parterre, dans le Quartier des spectacles.
Pour la programmation complète de la Virée classique 2023, c’est ici.