Avec deux participants ayant déjà démontré leur savoir-faire, nous pouvons maintenant dire que nous avons une compétition ! L’Italie a fait bel honneur dimanche dernier, à ce qui était le 300e feu tiré dans cette prestigieuse compétition internationale et a frappé fort avec un spectacle hautement rythmé et fourni à souhait. All in si on peut dire, l’Italie n’a offert aucun répit au public, ne serait-ce que lors des segments lasers.
Cette absence de variation a toutefois pu paraître lourde pour certains. Il vient un moment où, quand tout le ciel est toujours rempli, on ne sait plus où regarder et la pétarade incessante peut même en devenir lassante. Il est certes bienvenu d’avoir de si magnifiques spectacles dans notre ville depuis tant d’années, mais quand les firmes réussissent à varier leur conception de sorte que les émotions s’enchaînent sans être les mêmes, c’est encore plus happant. En résumé, une première incursion totalement réussie pour la firme italienne La Rosa SRL qui a amplement mérité sa place au populaire concours, et a su en mettre plein la vue avec de très beaux produits et une excellente trame sonore (lorsqu’elle pouvait être entendue, car comme on dit, ok, comme je dis, « trop de pétards, on perd les guitares ! » ). Le public a adoré ! Voici quelques clichés :
3e entrant : l’Autriche
La firme steyrFire de l’Autriche revient à Montréal six ans après leur tout premier passage qui s’était soldé par un Jupiter d’Argent pour l’équipe de Nikolaus Langer, alors âgé de… 24 ans ! La firme étant la première à présenter son spectacle en 2018, on peut dire qu’elle a réussi quelque chose de très rare : se mériter un podium lorsqu’on brise la glace. Ce n’est arrivé qu’une poignée de fois en 38 ans.
L’enfer avant le paradis
L’équipe autrichienne a perdu une journée entière de montage cette semaine. Alors qu’après deux heures de route, leur vol au départ de Vienne était retardé de 20 minutes, voilà qu’à l’aéroport de Francfort, Air Canada fût sans pitié, et voyant le délai a tout simplement annulé leurs billets (bravo). À leur arrivée en Allemagne, même si d’autres passagers prenaient toujours place sur le vol, on était catégorique, vous ne passez pas. À n’y rien comprendre. Ils sont donc revenus sur Vienne pour prendre un vol vers Toronto cette fois et puis Montréal. Il se sera ainsi écoulé environ 40 heures entre le départ de la maison et l’arrivée à Pierre-Élliot Trudeau. Incroyable. En bref, alors qu’ils auraient dû commencer leur pré-montage dimanche matin, ils ont commencé lundi matin, un peu sur le décalage. Voilà pour l’enfer.
Système efficace
Qu’à cela ne tienne, la firme autrichienne utilise des supports de monocoups ultra-rapides à déployer. Exit les petites manipulations minutieuses qui prennent un temps fou, le système est plutôt du type plug and play. Un rêve ! Ainsi, le temps perdu n’y a à peine paru. Sans ce bijou de technologie, ça aurait pu être la cata.
Quant aux bombes, seulement quelques-unes de gros calibre, on a misé sur une quantité plus importante de moindre dimension. C’est peut-être ici que nous aurons la démonstration que la quantité n’importe pas tant, mais que c’est plutôt ce que l’on fait avec qui prime. steyrFire ne fabrique pas, mais a quand même sa propre ligne de production chinoise, ainsi qu’une manufacture en Turquie à laquelle elle a accordé beaucoup d’attention pendant la pandémie. Si Niki, concepteur son et pyro, était somme toute satisfait de son spectacle en 2018, il avait quand même quelques bémols. Ainsi, il dit avoir amélioré l’utilisation de l’espace pendant les séquences au sol. Bref, le public à l’extérieur de La Ronde devrait aussi être choyé.
Et le paradis…
C’est un thème auquel Niki a un peu touché l’an dernier lors de la compétition de Macao qui sera présenté ce soir. Toutefois, très peu à voir avec l’événement asiatique. Macao offre une barge de 50 mètres de largeur installée à 600 mètres du public. Ici, le quai offre près de trois fois cette largeur et la proximité des spectateurs est toute autre ! Ce fût quand même un certain test pour différentes idées. Le thème du spectacle de ce soir Made in Heaven (traduit par La Ronde en ‘Salut aux grands’) est né d’une chanson qu’il aime beaucoup de Queen du même titre (Made in Heaven) qui débutera d’ailleurs le feu d’artifice. De ce fait, tout le spectacle rendra hommage aux grands disparus, Amy Winehouse, Edith Piaf, Elvis, John Lennon, et ce cher Avicii. D’ailleurs cette pièce débutera en laser pour se finir en pyro. Même chose pour Higher Love de Kygo et Whitney Houston. Parlant laser, ouf on a eu peur de devoir appeler ça une fausse bonne idée à la fin de la saison, mais il faut l’avouer, c’était beaucoup mieux lors du spectacle de l’Italie !
Avec le Jupiter d’Argent déjà sur leur tablette, steyrFire veut l’Or ! Espèrons que le 11 juillet lui porte chance, car c’est exactement la date à laquelle elle a tiré en 2018 ! Beau temps, mauvais temps, Made in Heaven sera lancé à 22 heures !
Trame sonore Made in Heaven de steyrFire de l’Autriche :