L’Orchestre classique de Montréal termine la saison, à la Maison symphonique, avec un programme double. On y entendra Carmina Burana, l’oeuvre la plus célèbre de Carl Orff, avec les Petits chanteurs du Mont-Royal et le Choeur de Laval. D’autre part, cette soirée restera dans les annales comme étant la «première mondiale» de La Symphonie de la tempête de verglas du compositeur québécois Maxime Goulet. Entrevue avec maestro Alain Trudel qui s’apprête à diriger cette création, marquant le 25e anniversaire de la crise du verglas.
Une symphonie québécoise
La Symphonie de la tempête de verglas évoque la crise climatique qui a eu pour effet, entre autres, de priver d’électricité, des dizaines de milliers de Québécois, durant plusieurs semaines, en plein hiver, en 1998. L’oeuvre d’un peu plus de 35 minutes est conçue en quatre mouvements, en commençant par Tourmente, une musique dramatique annonçant l’arrivée de la tempête.
La deuxième partie, intitulée Chaleur, est inspirée de reels québécois. Le compositeur fait ainsi écho à l’esprit d’entraide et de retrouvailles qui s’est développé durant cette période où plusieurs personnes ont trouvé refuge chez des proches qui étaient épargnés par la panne de courant.
Vient ensuite Noirceur, une pièce plutôt douce et mystérieuse, un peu comme les nombreuses nuits où plusieurs régions du Québec étaient plongées dans l’obscurité, en l’absence de la lumière des villes. Enfin, le dernier mouvement, Lumière, est construit sur une succession de crescendos qui représentent le retour de l’électricité, de la clarté et de la vie.
Déjà en 2020, alors qu’il était en plein processus de création, Maxime Goulet accordait aux ArtsZé une entrevue qu’il fait bon relire aujourd’hui, pour constater les qualités de visionnaire de ce compositeur qui a su mener à terme un projet complexe. (Entretien avec Maxime Goulet)
La commande de cette symphonie, initiée par l’OCM, implique quatre autres formations dont l’Orchestre symphonique de Laval qui a été le premier à interpréter, devant public, le mouvement Chaleur, sous la direction d’Alain Trudel. «Maxime est très doué pour aller chercher les émotions dans les sonorités», souligne le chef d’orchestre qui a vécu la crise du verglas avec trois enfants, dont un qui n’avait qu’un an et demi. Il leur a fallu se débrouiller sans électricité durant près de trois semaines.
Monsieur Trudel est maintenant le directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières qui va aussi interpréter Chaleur, lors du concert de clôture du Festival Classica, le 17 juin. Le musicien se dit fin prêt et très enthousiaste à l’idée de diriger la symphonie dans son entier à la Maison symphonique.
«C’est une musique qui parle aux gens, en rappelant les faits saillants d’une tempête qui a marqué notre histoire. D’ailleurs ce qui me frappe, c’est que durant la crise du verglas on s’en est sorti, grâce à la solidarité et ça s’entend dans la symphonie de Maxime. C’est tout un contraste par rapport à la crise de la COVID où il a fallu, au contraire, s’isoler des autres!»
L’OCM profite du dernier concert de sa 83e saison pour présenter son évènement-bénéfice, un Gala cocktail-dînatoire pré-concert. Pour tous les détails : https://orchestre.ca/gala/
Le Feu et la Glace
Mardi, 20 juin 2023 / Maison symphonique
Gala à 17h30 / Concert à 20h
Programme
Première mondiale – La Symphonie de la tempête de verglas de Maxime Goulet
Carmina Burana de Carl Orff
Solistes: Aline Kutan, soprano / Antoine Bélanger, ténor / Hugo Laporte, baryton
Chœur de Laval et les Petits chanteurs du Mont-Royal
Orchestre classique de Montréal / Alain Trudel, chef