La comédienne Céline Bonnier reprend, cette semaine, Rather a ditch, cocréée avec Clara Furey au Festival TransAmériques, le printemps dernier. Le programme indique que Furey crée ici une pièce ou plusieurs «expérimentations de danse existentielle» permettent «d’explorer la porosité entre la vie et la mort», en écho à Different Trains de Steve Reich. Avec cette musique, le compositeur américain d’origine juive se questionne sur les trains qu’il aurait pu prendre s’il avait vécu en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale.
En fait, seule une partie de cette oeuvre est diffusée sur des haut-parleurs douteux, dans le hall d’entrée du théâtre La Chapelle, indiquant au public qu’il est temps d’entrer dans la salle de spectacle, où Bonnier est déjà debout dans un décor tout noir, à l’exception d’une bande blanche qui traverse la scène. L’artiste secoue (trop ?) longuement une pièce de tissus noir. Il s’agit vraisemblablement d’une robe qu’elle agite devant le haut de son corps. Un peu plus tard, il n’y a plus personne sur scène pendant plusieurs minutes. L’actrice est passée derrière le rideau de lanières de papier (?). On la poussera sous le rideau de sorte qu’elle réapparaît couchée sur scène et nue. Tout cela se déroule très lentement. Peut-on parler de danse ? D’expression corporelle ? De mouvement ? S’il y a construction chorégraphique, elle semble simpliste !
À l’œuvre musicale chargée d’émotions et parfois tapageuse de Reich, Furey et Bonnier opposent l’image du «fossé» («ditch»), en répondant par le silence qui domine Rather a ditch, à l’exception de vibrations et pulsations électroacoustiques. Au bout du compte, le fossé s’installe entre l’artiste et les spectateurs qui ne trouvent pas leur place dans cette proposition et ne savent plus quelle position adopter. Alors, ce sont les craquements des sièges de La Chapelle qui prévalent dans l’environnement sonore du spectacle ! Rather a ditch dure environ une heure qui m’a franchement parue longue.
Rather a ditch
Idée Originale : Olivier Bertrand
Conception et direction artistique : Clara Furey
Co-création et performance : Céline Bonnier
À La Chapelle, 27, 28 et 29 novembre
Photo de Céline Bonnier dans Rather a ditch
Crédit photo : Mathieu Verreault