Fanette : la suite, première partie Amitiés particulières, un roman à la hauteur de nos attentes. |Fanette : la suite, première partie Amitiés particulières, un roman à la hauteur de nos attentes. Les ArtsZé

De 2012 à 2014, Suzanne Aubry a conquis les lecteurs et lectrices avec sa série Fanette qui raconte le destin d’une orpheline d’origine irlandaise exilée à Québec en 1847. Sept ans après avoir publié le 7^e et supposément le dernier tome de cette magnifique saga historique, Suzanne Aubry comble de bonheur son public avec Fanette : la suite, première partie Amitiés particulières, qui arrive en librairie ce mercredi 24 mars 2021. Grâce à son immense talent d’écrivaine, ce roman de plus de 500 pages est captivant du début à la fin. Cette suite de Fanette nous permet de belles retrouvailles avec des personnages qu’on a adorées. Ce roman est totalement à la hauteur de nos attentes.

Résumé : Montréal, 1878. On retrouve Fanette, heureuse avec son époux, Julien, et ses trois enfants. Elle doit cependant se résoudre à abandonner le journal qu’elle a fondé, faute d’abonnés. Son rival de toujours, Lucien Latourelle, la tenant responsable de sa déchéance, sème la pagaille au sein de la famille en se rapprochant de Marie- Rosalie, la fille aînée de Fanette, qui rêve de devenir pianiste de concert. Son fils, Hugo, victime d’intimidation au collège, se prend d’une amitié fusionnelle avec un camarade, au grand dam du directeur. De son côté, Madeleine Portelance, la tante de Fanette, entretient de bonnes relations avec son fils retrouvé, Guillaume, ainsi qu’avec sa charmante bru et ses petits-enfants, mais tout va basculer le jour où un mystérieux maître chanteur fera irruption dans sa vie…

Ceux qui ont lu la série de sept tomes savent qu’à la fin du septième livre, il y a un épilogue 20 ans plus tard, en 1899 où l’on revisite chaque personnage en quelques lignes, sur ce qu’ils ont accompli dans les 20 dernières années et on célèbre Fanette qui peut enfin signer ses articles journalistiques de son propre nom. Comme elle l’explique elle-même à la fin du volume, dans son mot de remerciement, Suzanne Aubry a voulu écrire cette suite, en deux parties, pour aller plus en détail sur le chemin rempli d’obstacles que notre chère Fanette a dû parcourir pour s’imposer en tant que femme dans un milieu d’hommes. Ainsi, le premier tome de cette suite se passe en 1878, soit 10 ans après le tome 7 où l’on retrouve avec grand plaisir tous ces personnages qui nous ont fait vibrer.

Ceux qui n’ont pas connu la série Fanette publiée de 2012 à 2014, ou qui se souviennent peu des personnages, pourront quand même lire ce roman et plonger dans cette histoire sans se sentir perdu, car l’autrice nous résume toujours en quelques lignes le passé de chaque personnage, au fur et à mesure qu’on les redécouvre dans le roman. Personnellement, j’ai quand même voulu aller lire les 50 dernières pages du tome 7 (dont l’épilogue) pour me replonger dans cette époque et cette histoire. C’est étonnant de voir comment j’ai eu l’impression de retrouver des amis de longue date dont je m’étais ennuyée.

Suzanne Aubry a une plume fantastique. Elle sait être concise, mais précise dans ses descriptions, si bien qu’on voit tout de suite ce qu’elle décrit, et on a l’impression d’y être. Également, elle sait bien doser les dialogues, les intrigues et les rebondissements. Naturellement, elle a un don pour créer des personnages auxquels on s’attache. Ainsi, dans cette suite, on apprend à connaître les enfants de Fanette, maintenant adolescents. On espère de grandes choses pour eux. On est ému et touché par ce qui leur arrive. Finalement, l’autrice nous présente, à travers cette fiction, des événements historiques de cette époque et s’inspire de certains faits réels qu’elle agrémente de son imagination.

On est heureux de retrouver les personnages qu’on a aimés et on se plait à détester à nouveau ceux qui ont mené la vie dure à nos héros et héroïnes, car eux aussi sont de retour. De chapitre en chapitre, on embarque entièrement dans cette histoire qui se passe entre Montréal où vit Fanette et à Québec, où Emma Portelance habite toujours. Pour ce qui est d’Amanda, ce n’est que vers la fin du volume qu’on a de ses nouvelles, annonçant ainsi qu’on en saura sûrement plus sur elle dans la deuxième partie. J’ai lu ce roman en deux jours, et j’étais constamment ambivalente à le lire rapidement, ne voulant pas mettre fin à mon plaisir trop vite. Mais, avec la panoplie de péripéties, d’intrigues, d’enquêtes, de cachoteries et mensonges, on est constamment sur le bout de notre siège. Et bien sûr, Suzanne Aubry sait comment nous donner le goût de lire la deuxième partie, puisqu’elle nous laisse en suspens, avec un revirement de situation et un questionnement dont on aura la réponse seulement dans le prochain tome.

Diplômée en écriture dramatique de l’École nationale de théâtre du Canada, Suzanne Aubry a remporté un grand succès avec sa pièce La Nuit des p’tits couteaux, finaliste du Prix du Gouverneur général. Elle est également coauteure de trois téléséries très populaires auprès du grand public : À nous deux !, Sauve qui peut ! et Mon meilleur ennemi. Son premier roman, Le Fort intérieur a été mis en nomination pour le Grand Prix de la relève littéraire Archambault, 5e édition. Les sept premiers tomes de la saga historique Fanette, qui raconte le destin d’une orpheline d’origine irlandaise exilée à Québec en 1847, connaissent un grand succès et se sont vendus à plus de 100 000 exemplaires. Les deux premiers tomes de Fanette sont disponibles en version anglaise (ePub). Son roman Ma vie est entre tes mains a été finaliste pour le Prix des cinq continents de la Francophonie 2016 et a paru en France, aux Éditions Robert Laffont, ainsi qu’aux éditions Pocket, en 2018. Ses romans Je est une autre et La Cueva ont connu un très bon accueil critique et public. Dans Fanette : la suite, première partie – Amitiés particulières, elle renoue avec l’héroïne irlandaise qui a captivé les lecteurs.