Après avoir publié des romans à succès Tu peux toujours courir (2015), La théorie du drap contour (2016), Les petites tempêtes (2017) et Tu peux toujours rester (2019), Valérie Chevalier que j’adore comme autrice nous présente Le vacarme des possibles, une autofiction, entre poésie et récit romanesque.
Résumé : Bercée par l’ivresse grisante des amours naissantes, affolée par les vertiges inévitables qui les accompagnent, la narratrice traverse son lot de tourmentes et se relève aussi prestement que la dernière chute a été soudaine et fulgurante. Dans un récit où la poésie fait écho à la prose, Le vacarme des possibles offre un portrait fragmenté de l’amour, qui laisse dans le sillage de ses déportations multiples autant de nostalgie que de lumière.
Embrasse-moi
comme si c’était la fin du monde
je prends de l’avance
pour le jour où tu me quitteras
J’adore la plume de Valérie Chevalier que j’ai découverte en 2015 lors de la sortie de son premier roman à saveur romantique. Étant moi-même une romantique finie dans l’âme, la finesse de l’écriture de Valérie m’a plu immédiatement. De plus, son mélange d’humour, de prose imagée et de personnages inspirants m’a donné le goût de lire tous les romans de Valérie, et je les ai tous savourés.
Cette autrice excelle dans l’art d’écrire des courts textes, ce qu’elle a souvent utilisé dans ses romans précédents, dont mon préféré, Les petites tempêtes, un roman à sketchs tragicomiques sur la vie et l’amour. Cette fois-ci, dans le vacarme des possibles, l’humour est remplacé par la poésie et c’est sous forme de journal intime que nous sont racontés les hauts et les bas de la vie amoureuse de la narratrice qui ressemble étrangement à l’autrice.
Valérie Chevalier a choisi l’autofiction pour ce nouvel ouvrage. Elle a plongé dans ses cahiers personnels et a créé cette histoire de fiction avec comme trame de fond la pandémie et en y mélangeant ses propres expériences de vie, comme la rénovation d’un duplex avec sa sœur et vivre une relation à distance. Ainsi, on suit la narratrice dans son quotidien, entre octobre 2019 et aout 2020, alors qu’elle nous raconte ses amours, ses ruptures, ses angoisses, ses tourments, ses déceptions, ses promesses, bref, ses états d’âme face à la vie, à l’amour, à la gent masculine.
Il est intéressant de vivre ces moments avec elle, dans ces courts textes lyriques. On peut apprécier l’immense talent d’écriture, la finesse de sa plume, et sa grande facilité à nous décrire ses émotions. Les amateurs de poésies seront rassasiés. Pour ma part, la poésie m’ennuie. Alors, bien que j’ai aimé l’histoire qu’elle raconte, je me suis ennuyé des moments plus humoristiques et légers des romans précédents. De plus, j’aurais aimé que le roman ne soit pas seulement axé que sur les hommes dans sa vie, mais qu’on aille aussi dans l’amitié, la carrière, bref je trouve que cela manquait d’action et à la longue c’était redonnant.
Je dois ajouter que ce carnet de journaux intimes et poèmes est ponctué d’illustrations d’Anne-Julie Dudemaine qui ajoute à la beauté de tous ces textes.
Finalement, ce portrait fragmenté de l’amour et du quotidien saura rejoindre les amateurs de belles plumes. Il y a des moments très forts dans ce journal intime, où on ne peut qu’être touché par ces mots, ces émotions qu’elle nous transmet sur papier et qui nous fait connaître un peu plus en profondeur l’autrice derrière la narratrice :
Extrait : « Chacun a sa façon de tromper la mort. Le silence. La douleur. Moi j’éparpille mes sentiments ici, ça ne coûte rien, ça ne blesse personne et c’est si libérateur. Je me sens toujours un peu plus légère d’avoir couché mes pensées sur le papier et de savoir que je serai peut-être lue par d’autres qui se reconnaîtront dans mes mots. »
Animatrice, chroniqueuse, comédienne et auteure, Valérie Chevalier est une personnalité connue et aimée au Québec. Elle a publié chez Hurtubise quatre romans à succès : Tu peux toujours courir (2015), La théorie du drap contour (2016), Les petites tempêtes (2017) et Tu peux toujours rester (2019) – dont trois ont également été coédités en France –, et elle est coauteure de l’ouvrage Créatrices (2019), qui présente le parcours unique de 30 artistes québécoises d’exception. À l’automne 2021, elle publie Le vacarme des possibles, un récit dans lequel la poésie fait écho à la prose. Ses romans, à l’écriture fine et à la narration dynamique, ont tous été acclamés par le public québécois et la critique. Elle a participé à de multiples émissions (Salut, Bonjour !, Code F., La Voix, Salade de fruits, Portraits de Star) qui en ont fait un visage familier de notre télévision. Elle coanime la quotidienne Cochon Dingue, ce qui lui a valu trois prix Gémeaux pour la Meilleure animation : jeunesse. On l’a également vue au cinéma, notamment dans La Petite Reine. Artiste aux mille projets, Valérie sait inspirer les gens par son humour ainsi que par sa personnalité fonceuse et passionnée.
Date de parution : 24 novembre 2021
Prix : 22.95$
Nombre de pages : 272 pages
Maison d’édition : Éditions Hurtubise
Voici mon appréciation d’un de ses romans précédents : https://lesartsze.com/tu-peux-toujours-rester-de-valerie-chevalier-quel-beau-cadeau-pour-ses-lecteurs/