Ambiance de cirque perpétuel, nez rouge aux acteurs tous bouffons, une amorce de dialogue entre un père rusé et son fils averti de ces manigances paternelles, si on en fait la somme, on dénombrera dans cette pièce une suite de monologues disparates conçus pour divertir.
Ainsi, la pièce intitulée Trop humains de l’auteur Étienne Lepage aura beaucoup fait rire la radieuse jeunesse insouciante venue remplir l’assistance.
Catherine Vidal, en poste pour une deuxième année à la direction du Quat’Sous signe la mise en scène. Elle réunit une dizaine de comédiens défilant devant rideau à tour de rôle – sans qu’aucun ne se distingue en particulier comme jouant avec plus de brio que tout autre – avec le seul but de susciter le rire.
Une variété de propos disparates
On veut recourir à toutes sortes de formes d’humour parfois efficaces (comme au dialogue de l’entrée en matière sur la manipulation parentale), parfois ratés comme les apostrophes à l’endroit de la figure, facile à exécrer, au sommet du pouvoir usé en notre État chancelant, du nom de François Legault.
Certains thèmes abordés sont si abscons qu’ils restent longtemps insaisissables; d’autres évidents comme le lieu commun de la cupidité, celui du mensonge à soi-même comme aux autres, voire la prétention fantasque et quoi encore qui ne fasse vraiment jamais rire jaune.
Les cent minutes de comédie passent donc avec quelques vraies longueurs pour les réels ratés et, lorsque ces farces semblent en effet terminées, on nous joue un tour : on en rajoute encore un peu au final.
Le principal écueil de la pièce, si c’est bien le mot idéal pour décrire ce divertissement (qui n’égalera pas de vraies Fourberies de Scapin) en ses suites de sketchs ou de monologues, c’est qu’il n’y a là aucun fil conducteur manifeste entre tout ça.
Tout ceci peut quand même être divertissant pour un très jeune public peu préoccupé de nuance, peu porté aux longs liens philosophiques. C’est pour un public content de ne jamais aimer fendre les cheveux en quatre. On n’y trouvera pas reflétées les urgences ni prononcés les problèmes criants du temps présent.
On est là pour rigoler, et pourquoi pas si c’est dans l’air du temps!
Trop humains
Théâtre de Quat’Sous
Jusqu’au 5 octobre
Interprétation
Stefanelle Auger, Luc Bourgeois, Félix Collard, Thomas Derasp-Verge, Chantal Dupuis, Renaud Lacelle-Bourdon, Didier Lucien, Mireille Métellus, Tiffany Montambault, Ève Pressault