Stéphane Venne, l’incontournable auteur et compositeur de chansons emblématiques, nous a quittés à l’âge de 83 ans. Érudit et engagé politiquement, son franc parler se retrouvait régulièrement sur les réseaux sociaux. Il a marqué la musique québécoise de son empreinte indélébile et plus de 400 chansons à son crédit.
Né le 2 juillet 1941 à Montréal, Stéphane Venne, père de Béatrice et Laurent, et compagnon de Marie Dumais, a commencé à composer des musiques dès la fin des années 1950 pour Pierre Létourneau.
Sa rencontre avec Renée Claude lancera véritablement sa carrière. Ensemble de 1968 à 1979, ils ont créé des chefs-d’œuvre comme « Le début d’un temps nouveau » (1968), une chanson qui capturait l’esprit de l’époque.
Les années 1970 ont été une période faste pour Stéphane Venne, qui a réinventé la musique populaire québécoise avec des titres inoubliables comme « Tu trouveras la paix » et « C’est notre fête aujourd’hui » pour Renée Claude, ainsi que « Le temps est bon » et « Les enfants de l’avenir » pour Isabelle Pierre. Sa collaboration avec Emmanuëlle a également donné naissance à des succès comme « Et c’est pas fini », relancé en 2003 par Star Académie.
D’ailleurs cette semaine, pas plus tard que jeudi à l’émission En route vers Star Académie on entendait la nouvelle cuvée de 18 candidats chanter cet air connu en amont du grand spectacle télévisé de dimanche soir. Venne a ainsi connu une véritable renaissance artistique, écrivant notamment pour Marie-Élaine Thibert la chanson « Le ciel est à moi ».
Des chansons immortelles comme « Il était une fois des gens heureux », interprétée par Nicole Martin et associée au film « Les Plouffe » font partie des griffes mémorables de l’auteur. Sa générosité dans la composition et son écriture évocatrice ont profondément marqué la chanson québécoise.
Pour Pauline Julien, il signera « Bonjour, bonsoir ». Pierre Lalonde fait aussi partie de son carnet de succès avec « Attention, la vie est courte » sur Inouik, un album à contre-emploi du crooner. Sans compter que durant l’Expo 67, on entendra en boucle « Un jour, un jour » chanté par Donald Lautrec.
Admirateur des Beatles, Stéphane Venne a su créer une signature musicale unique, comme le souligne Catherine Sénart, qui rend hommage à sa plume exceptionnelle dans son spectacle « L’amour selon Venne ».
Au-delà de la musique, Stéphane Venne a également été directeur artistique et conseiller stratégique, contribuant à divers projets culturels et politiques. En 2024, il a été décoré de l’insigne d’officier de l’Ordre de la Pléiade pour son travail en faveur de la langue française.
Sa disparition laisse un vide immense dans le paysage musical québécois. La maladie l’ayant frappé récemment, il a demandé l’aide médicale à mourir.
Plusieurs personnalités politiques ont rendu hommage à son héritage musical et à son engagement pour l’indépendance du Québec. François Legault, Yves-François Blanchet, Paul St-Pierre Plamondon et Ruba Ghazal ont tous salué sa mémoire et sa contribution inestimable.
Stéphane Venne, figure marquante de la chanson québécoise, nous laisse un héritage musical riche et inspirant. Merci, M. Venne, pour vos chansons inoubliables et pour votre contribution à la musique québécoise. Vous resterez à jamais dans nos cœurs et nos mémoires.
Documentaire sur Stéphane Venne
Photo : Capture d’écran Radio-Canada