Après presque deux semaines de promotion pour le film À tous ceux qui ne me lisent pas, voici que le long métrage de Yan Giroux qui rend hommage au poète Yves Boisvert, prend enfin l’affiche, le 23 novembre prochain, dans plusieurs salles de cinéma au Québec, dont le cinéma Le Clap.
Mon entrevue avec les artisans du film sont disponible via ce lien : http://lesartsze.com/entrevues-avec-les-artisans-du-film-a-tous-ceux-qui-ne-me-lisent-pas/
Synopsis : Toute sa vie, Yves (Martin Dubreuil) a traîné sa valise chez qui voulait bien l’accueillir pour se consacrer entièrement à la poésie. Aussi charmeur que confrontant, il arrive comme une tempête dans la vie de Dyane (Céline Bonnier) et de son fils Marc (Henri Picard), adolescent studieux qui se passerait bien de cet étranger dans le lit de sa mère. Mais l’esprit rebelle du poète est contagieux et pousse Marc à sortir des sentiers battus alors qu’Yves s’enlise dans un quotidien trop petit pour lui. Il tentera de tout changer dans un dernier grand coup d’éclat avant de réaliser que seul au bout du monde, ses mots ne veulent plus rien dire. Librement inspiré de la vie et de l’oeuvre du poète Yves Boisvert (1950-2012), À tous ceux qui ne me lisent pas raconte la quête d’absolu d’un homme qui devra s’ouvrir aux autres pour ne pas finir oublié entre deux livres de cuisine.
Ce film, je voulais le voir, d’abord et avant tout pour la performance de jeu de Martin Dubreuil. C’est un acteur que j’adore et juste à voir la bande-annonce, je savais que j’allais apprécier ce film. J’ai effectivement adoré ce personnage, rempli d’humour, de sarcasme et d’ironie dans ses paroles au quotidien. Ce Yves Boisvert qu’il nous présente est un être marginal, alcoolo sur les bords, se nourrit de bière et de musique classique, tout en écrivant de sublimes poèmes. Wow!
Je ne connaissais pas Yves Boisvert, ce poète québécois qui utilise les beaux mots de la poésie pour défendre les laissés-pour-compte, pour trouver beau ce qui, au premier regard peut sembler laid. Il nous amène, avec ses mots, à poser un regard différent sur le monde. Son style de vie, sa marginalité, sa soif de liberté et d’intégrité artistique ainsi que sa grande gueule n’ont d’égal que la beauté de ses textes, et son dévouement pour les jeunes poètes en devenir. C’est un peu ce que j’ai appris à travers ce film hommage à Yves Boisvert.
En s’inspirant librement de la vie et de la carrière de ce poète, Yan Giroux a su me donner le goût de la poésie, et cela me fait apprécier un peu plus ce style artistique moins connu. J’ai retenu une citation dans le film qui m’a bien marqué et qui est dans la prémisse du titre du film : Je fais de la poésie pour ceux qui ne me lisent pas. Un peu comme les sœurs du couvent qui prient pour ceux qui n’ont pas le temps de prier.
Parmi les très beaux moments du film, il y a les soirées de poésie, où le mélange de mots se confond à la musique ambiante et les jeux des éclairages. C’est vraiment super comme ambiance. C’est là qu’on voit que la poésie c’est très musical, et rempli d’émotions qui nous rentrent dedans. La poésie, c’est fait pour être lu à voix haute et avec plein de gens et une ambiance appropriée.
J’ai aimé aussi un autre moment, avec plus de malaise cette fois-ci, lorsque Yves Boisvert assiste à une lecture de ses poèmes en compagnie d’un groupe de femmes. Il demande à la fin s’il va être payé pour sa présence. Ouf! Quel malaise, extrêmement bien amené.
J’aime aussi qu’on nous présente un peu comment ça se passe chez l’éditeur. La maison d’édition qui doit décider de faire ou non un tel ou tel autre projet. Lorsque Yves Boisvert présente Les Chaouins à son éditeur, on voit les difficultés de l’édition, en manque de subventions pour des projets hors normes.
J’aime bien voir aussi l’amitié qui se développe peu à peu entre Marc (interprétation sobre, en retenue de Henri Picard), et Yves (magistrale performance de Martin Dubreuil), lors de la soirée de poésie, ou lorsqu’ils vont acheter des bibelots pour les casser sur les murs par la suite, ou encore lorsque Marc fait confiance à Yves pour lui montrer son œuvre sur DVD. Yves lui laisse ce commentaire aussi très enrichissant : «La création nous libère du feu qui nous habite.»
Je dois donner une mention spéciale à Mathieu Lepage pour son personnage de l’animateur des soirées de poésies. Il est génial dans ce petit rôle que j’ai remarqué grandement.
Finalement, j’aime beaucoup l’utilisation de la musique très variée pour accentuer diverses scènes. Le réalisateur en a fait des moments parfois lyriques et poétiques et cela ajoute à notre expérience cinématographique.
À TOUS CEUX QUI NE ME LISENT PAS a été présenté en première mondiale au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue le 28 octobre 2018 et en première montréalaise au Cinéma du Musée 19 novembre 2018. Distribué par Les Films Christal, sous-distribué par Les Films Séville, des filiales d’eOne, et produit par micro_scope, À TOUS CEUX QUI NE ME LISENT PAS prend l’affiche le 23 novembre prochain.
Sortie cinéma : 23 novembre 2018
Origine : Canada
Distribution :
Martin Dubreuil Yves Boisvert
Céline Bonnier Dyane
Henri Picard Marc
Jacques L’Heureux Jacques
Marie-Ève Perron Maryse
Martin Larocque Marcel
Stéphane Crête Claude
Lily Thibeault Ariane
Équipe technique
Réalisation Yan GIROUX
Scénario Guillaume CORBEIL, Yan GIROUX
Production Élaine HÉBERT, Luc DÉRY, Kim McCRAW
Distribution des rôles Marjolaine LACHANCE
Direction de la photographie Ian LAGARDE
Conception visuelle Marie-Claude GOSSELIN
Conception des costumes Mélanie GARCIA
Maquillage Audrey BITTON
Coiffure Nathalie DION
1er assistant à réalisation Cédrick KLUYSKENS
Régie extérieure Denis PAQUETTE
Direction de production Marc ROBERT
Supervision de postproduction Erik DANIEL
Montage Elric ROBICHON
Prise de son Lynne TRÉPANIER
Conception sonore Marie-Pierre GRENIER
Mixeur Bernard GARIÉPY STROBL
Musique originale Jocelyn TELLIER
Production micro_scope
Distribution au Canada Les Films Christal
Crédit photos : Courtoisie des Film Séville