C’était la grande fête hier soir (22 novembre) au Cabaret du Casino de Montréal à l’occasion de la première du spectacle intitulé Que les fêtes commencent! Dès les premières secondes, les quatre artistes invités Annie Villeneuve, Guylaine Tanguay, Marc Déry et Rémi Chassé ont brisé la glace en entonnant Attention Mesdames et Messieurs, la chanson emblématique et survoltée du Big Bazar de Michel Fugain. La soirée s’annonçait vibrante!!!
Le programme ambitieux de plus de 45 chansons a mis le feu aux poudres du Cabaret du Casino bondé. La fiesta du temps des fêtes était bel et bien amorcée si on se fit à l’atmosphère électrisée qui régnait dans ce coin reclus du Casino de Montréal.
Un après l’autre les chanteurs dont les carrières individuelles ont le haut du pavé, ont livré quelques-uns de leurs succès. Pour le svelte et fébrile Rémi Chassé que j’ai découvert avec bonheur (La Voix 2014), on a entendu la très rock Une armée dans ma voix et la magnifique Sans Adieux. Puis Marc Déry, revenu sous les projecteurs, n’a pas hésité à interpréter Job Steady et la sympathique Les femmes préfèrent les ginos (vrai? oui!!).
Guylaine Tanguay, au style toujours aussi séduisant et à l’énergie intarissable, a livré la très country Donnez-moi un tush push et mis ses collègues au pas avec des enchaînements de danse en ligne, ainsi qu’un cours de yodeling pour tous. Puis, l’angélique Annie Villeneuve, dont le 6e album Être moi vient tout juste d’apparaître dans l’espace virtuel, a été magnifique en chantant son titre éponyme. Elle nous a aussi fait vibrer au son de son opus Tomber à l’eau.
Jukebox de classiques rock, québécois et trad
Mais le meilleur restait à venir. Ces quatre bardes des temps modernes sont allés non seulement en-dehors de leurs zones de confort mais au-delà des attentes avec un jukebox de chansons classiques américaines, anglaises, québécoises, de disco dance, de thèmes de Noël, de succès des années 70, ainsi qu’un survol dans le trad québécois.
La sublime Simply the best (Tina Turner) a été interprétée par Guylaine Tanguay avec puissance tandis que You give love a bad name (Bon Jovi) a mis Rémi Chassé en feu. Au chapitre du québécois, les airs des Colocs, de Charlebois, de Marjo et de France d’Amour ont soulevé la foule.
Mise en scène
La mise en scène de la jeune Marie-Pier Girard ne nous laisse aucun répit, ni dans la salle ni sur scène où les chorégraphies des chanteurs calibrées au quart de tour nous ont éblouis constamment tandis que les 5 musiciens s’affairaient aux guitares, à la batterie et au clavier en enchaînant sur le thème disco dance avec des films comme Grease (You’re the one that I want), Flashdance (Maniac), Pretty Woman (It must have been love) et Footlooose entre autres.
L’étonnant Marc Déry s’est également joint de temps en temps avec sa guitare. Il a été le plus surprenant de tous car à contre emploi de l’image à laquelle il nous a habitués. L’auteur-compositeur-interprète jouvenceau des années 90 est disparu au profit d’un artiste qui renaît agréablement sur scène. Un tantinet enrobé, sexagénaire, mature, sa voix puissante et son aise sur scène ont été totalement en accord avec la machine à musique proposée pour ce spectacle.
Sur le thème de Noël, soulignons J’ai vu maman embrasser le père Noel que Line Renaud avait joyeusement créé: ici par Rémi Chassé. 23 décembre des incontournables Beau Dommage et la chanson de l’espoir (qui semble sans espoir sur Terre) qu’est War is over de John Lennon.
La partie disco-danse des années 70 a galvanisé le public, le temps de faire oublier pendant une dizaine de minutes, l’argent perdu à jamais aux mains de ces bandits manchots et de ces jeux de la roulette du casino. Le quatuor de vocalistes a donc pris d’assaut les emblématiques Disco Inferno, Daddy Cool et Stayin’ Alive entre autres après nous avoir offert un point d’orgue, rassembleur, magique en entonnant la difficile Bohemian Rhapsody de Queen! Respect!
Au rappel, La Bottine souriante et Gilles Vigneault avec La danse à St-Dillon, etc. ont clos cette soirée très animée et un peu longue je l’avoue. Si nous dans la salle étions crevés, je n’ose imaginer ce que vivent les artistes sur scène après un tel spectacle en mouvement constant.
Jusqu’au 30 novembre au Cabaret du Casino de Montréal
Le spectacle se déplace au Théâtre Capitole du 12 décembre 2024 au 4 janvier 2025.
Photos : Paul Ducharme
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