Le 12 décembre a eu lieu la vigoureuse Première de cet éblouissant ballet Casse-Noisette de Pierre Tchaïkovsky à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Les premiers danseurs étaient Rachele Buriassi en tant que Fée Dragée et l’élégant Esnel Ramos désigné, ce soir-là, comme son Cavalier et la Valse des Fleurs en fin de programme présentait Vanesa G.-R. Montoya et Étienne Delorme.
Salle comblée d’émerveillements
Depuis une soixantaine d’années, Fernand Nault signe exclusivement pour les Grands Ballets Canadiens de la fondatrice Ludmilla Chiriaeff (désormais relayée outre-tombe par Ivan Cavallari) un exquis Casse-Noisette qui magnifie les célèbres chorégraphies du renommé Français exilé en Russie Marius Petipa (1818-1910) jadis assisté de Lev Ivanov.
Ce Français illustre aura vécu l’heure de gloire du tsarisme sans avoir aperçu sa brutale chute, ayant pris alors mission de porter à son sommet la danse classique d’inspiration française en ces générations de danseurs et de danseuses russes qui offrent, encore aujourd’hui, les plus sublimes productions.
Montréal a reçu, au fil des ans le Kirov (Théâtre Mariinsky), le Bolshoï et il y a dix ans environ le fantastique Ballet de Perm dirigé par la grande Natalia Makarova.
Décors irisés montréalais
La splendeur du Casse-Noisette des Grands Ballets à Montréal repose en grande partie sur les décors multicolores éblouissants d’éclats féériques réalisés par Peter Horne mais très certainement aussi sur les costumes si soignés de l’unique et regretté François Barbeau dont l’œuvre, l’esprit théâtral et le génie perdureront longtemps au Canada français encore grâce à une telle production visuelle unique au Québec.
Danses spectaculaires
Le premier acte du ballet est fort narratif puisqu’il faut bien raconter une histoire aux enfants – que nous redevenons tous – en portant nos yeux attendris vers ce parcours onirique enfin éloigné des affres du monde moderne que l’actualité dépeint en ses sombres débats.
La petite Clara était incarnée à la Première par Maïté Ribeiro Vargas. Elle eut la chance d’assister à ces numéros de danse qui s’intitulent Trepak (Angel Vizcaíno) ou Danse russe, puis se succèdent la danse arabe, la danse chinoise, la danse des mirlitons et enfin la grande Valse des fleurs.
En réalité, la seconde suite du ballet Casse-Noisette de Tchaïkovsky et des Grands ballets est celle qui éblouit le plus : elle ressuscite la ferveur des balletomanes en un festin de friandises grâce l’agilité des bons danseurs et danseuses désormais au nombre de quarante-cinq (45) au sein de cette compagnie dévouée à cert art aristocratique et dont je donne le détail pour la représentation de la Première largement applaudie des vivats d’une atmosphère festive.
Trois cents personnes de toute l’équipe des Grands Ballets œuvrent à cette production annuelle dont raffolent les Montréalais de tout âge!
Direction de l’orchestre de 43 musiciens: Dina Gilbert
Photo : Sasha Onyshchenko
Casse Noisette en quelques chiffres
- Première représentation en 1964
- 165 personnages sur scène
- Adaptation de Fernand Nault du célèbre conte d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann
- 45 danseurs professionnels
- 100 jeunes talents
- 350 costumes
- Équipe de 300 personnes
- Depuis 60 ans, plus de 2,3 millions de spectateurs
Fait intéressant : Andrew Giday danse dans Casse Noisette à 7 ans. Aujourd’hui à 52 ans, il joue le roi Bonbon et sa fille de 7 ans, Gemma fait la petite souris.