Après la 4 ième de Tchaïkovsky, la 7 ième symphonie de Chostakovich…
Après une soirée Tchaïkovsky inoubliable sous un ciel radieux purifié du souffle énergique du vent, au belvédère du Mont Royal, le vendredi 27 juillet, il y a donc tout juste une semaine, Yannick Nézet Séguin s’apprête à diriger la symphonie Leningrad. septième symphonie de Chostakovich pour clore le festival de Lanaudière.
L’Orchestre métropolitain offrira samedi le 4 août à 20h les Chichester Psalms soit la seconde symphonie de Leonard Bernstein dont l’évocation permet de souligner les cent ans de la fin de la Grande Guerre de 1914-1918 qui fit 26 millions de morts (Leonard Bernstein est à l’affiche de tout ce concert).
Le dimanche 5 août c’est l’horrible siège de Leningrad qu’on rappelle à notre esprit : il faut d’ailleurs chercher à lire, si possible, de Harrison Salisbury son ouvrage intitulé Les 900 jours : le siège de Léningrad publié chez Albin Michel, Paris 1970, 646 pages. Ainsi la septième symphonie de Chostakovich permettra d’évoquer ce drame où on a tenté d’affamer à mort toute une population. Chostakovich avait terminé bien avant la fin du siège cette oeuvre qu’il offrit en signe annonciateur de triomphe ultime…690 jours plus tard.
Auparavant, le pianiste, professeur et compositeur québécois Marc-André Hamelin aura joué avec l’Orchestre Métropolitain le second concerto pour piano et orchestre du même compositeur russe qui avait tant souffert, comme tous les Russes d’ailleurs, sous les purges et méfaits du tyran Staline. Ce concerto opus 102 comporte un sublime mouvement lent marqué Andante que nous a joué avec une immense poésie Serghy Salov la saison dernière.
Cette fois-ci, Marc-André Hamelin dont les ressources techniques sont miraculeuses pourra aussi faire valoir ce mouvement. Des moments occasionnels, chez lui, d’ataraxie loin de la virtuosité à immense vélocité à tout prix, ont donné de vrais bijoux. MAH en initiales, comme on l’appelle succinctement et sympathiquement, a beaucoup endisqué mais je tiens seulement trois albums pour ses meilleures réussites: un album Schumann CDA67120 paru chez Hypérion avec les Papillons, Fantasiestucke et Carnaval, ensuite un étonnant album Georgy Catoire paru chez Helios CDH55425, enfin le second concerto pour piano et orchestre en si bémol majeur opus 87 de Johannes Brahms avec le Dallas Symphony dirigé par Andrew Litton.
On trouve énormément d’Alkan sous ses mains, un compositeur contemporain de Chopin et Liszt qu’il nous a fait mieux connaître certainement,. On trouve aussi du Godowsky remaniant les études de Chopin, tantôt l’intégrale des sonates de Scriabine, là des albums Liszt ou Chopin, du beau Medtner contemporain de Rachmaninoff etc. mais ce sont ces trois albums,à mon humble avis, où il prend une stature digne de son talent reconnu tout jeune par son professeur Yvonne Hubert qui l’eut parmi ses tout petits émules. Nul doute que si le beau temps se met de la partie, les deux concerts du week-end final à Lanaudière seront une immense réussite de plus à accrocher au tableau de chasse de la région.