Pour débuter le mois de février, plusieurs nouveautés prennent l’affiche aux deux cinémas Le Clap à Québec. Parmi cette diversité, j’ai choisi de parler d’un film québécois, un film français et un documentaire américain. Le film québécois Une colonie de Geneviève Dulude-De Celles, qui a été présenté en compétition au FCVQ est un film adorable. Le film français Amoureux de ma femme, réunit Gérard Depardieu et Daniel Auteuil dans une comédie de vaudeville. Finalement, le documentaire Buster Keaton – Une célébration est mon coup de cœur de la semaine et un bel hommage à ce grand maître du timing comique!
Buster Keaton – Une célébration de Peter Bogdanovich également réalisateur de The Last Picture Show
(The Great Buster: A Celebration)
Présenté en V.O.F et S.-T.F.
Durée: 102 min
Synopsis : Le réalisateur américain Peter Bogdanovich retrace la vie et la carrière de l’un des plus prolifiques et influents réalisateurs d’Hollywood : Buster Keaton. Cette plongée très personnelle dans les archives de la famille Keaton révèle un artiste visionnaire qui a tout risqué, même sa vie, pour faire rire les spectateurs du monde entier avec des films précieux comme Sherlock Jr. (1924), Le Mécano de la Générale (1926), Cadet d’eau douce (1928) et tant d’autres.
On connaît tous Charlie Chaplin qui est l’un de nos grands noms du cinéma muet. Mais, en même temps que lui, il y avait aussi Buster Keaton dont la carrière a été aussi prolifique et dont les cascades et le timing comique pour le burlesque étaient phénoménaux. Ce documentaire permet de revoir plusieurs faits saillants de ses multiples films et faire revivre cet artiste par le biais de commentaires de plusieurs grands créateurs qui l’admirent et s’inspirent de lui encore aujourd’hui.
Il y a entre autres Quentin Tarantino qui n’a que des éloges pour ce personnage qui se présente comme un petit homme, mais courageux face aux plus grands, ce qui était rare dans le cinéma muet, un héros qui n’est pas victime ou faible. Jon Watts dit s’être inspiré des yeux de Buster Keaton qui expriment plus que tout le reste de son visage, pour créer le visage de son spider-man. Il y a également Dick Van Dike qui dit s’être inspiré des trucs de culbutes de Buster pour améliorer sa propre comédie burlesque.
Je croyais connaître Buster Keaton et ses diverses créations, mais en fait, j’ai été surprise d’apprendre que Joseph Frank Keaton Junior est né en 1895 d’une famille de saltimbanques et dès l’âge de 3 ans, il a été incorporé à leurs spectacles. Il n’est pas surprenant alors de voir jusqu’à quel point il a perfectionné son art de l’acrobatie, des culbutes et du burlesque pour devenir l’un des plus grands du cinéma muet dans sa vingtaine.
On peut voir plusieurs séquences de ses films et je remarque jusqu’à quel point cet artiste était un génie créatif. Il disait que son but était de surprendre le public à tout moment. Et bien honnêtement, après tant d’années, ses films sont encore aussi populaires, drôles et surprenants aujourd’hui que dans les années 20.
Souvent les documentaires peuvent sembler ennuyants par moment, mais celui-ci contient un bon mélange de témoignages, de narration de sa biographie, de photos et surtout d’extraits de films, si bien qu’on a envie que ça continue lorsque la projection se termine.
Documentaire écrit et réalisé par Peter Bogdanovich. Avec Quentin Tarantino, Johnny Knoxville, Dick Van Dyke, Mel Brooks.
Une colonie de Geneviève Dulude-De Celles également réalisatrice de Bienvenue à F. L.
Présenté en V.O.F.
Durée 103 min.
Présenté parmi les films en compétition au FCVQ en septembre dernier, Une colonie de Genevieve Dulude-De Celles, prend l’affiche dès le 1er février au Clap. Colonie, est le premier long métrage de fiction de Geneviève et son film met principalement en vedette des jeunes acteurs et non-acteurs, avec comme lieu de tournage la région de Sorel-Tracy et ses alentours.
Synopsis : À douze ans, Mylia débute son secondaire dans une école regroupant les adolescents des différents villages du coin. C’est avec une certaine anxiété que se déroule sa rentrée scolaire, puisqu’elle quitte peu à peu le monde de l’enfance pour pénétrer dans celui de l’adolescence où les amitiés, les jeux de séduction et l’affirmation de soi prennent un autre sens. Sa rencontre avec un jeune Abénaquis prénommé Jimmy l’aidera à apprivoiser son nouvel environnement.
Pour ma part, j’ai bien aimé ce film, et j’ai retrouvé mon adolescence dans le personnage de Mylia. L’arrivée au secondaire, dans une école qu’on ne connaît pas, et où il faut faire sa place, quand on est timide, ce n’est vraiment pas facile. Également, les premiers partys, la pression sociale de faire comme les autres, les premiers pas en amour, tout cela en même temps. C’est très bien démontré dans le film. De même, avec le personnage de Jimmy le jeune abénaquis, de la réserve Odanak, on voit comment ça peut se passer à l’école, l’intégration des gens différents. Le jugement généré par l’ignorance. Ce qui est très fort dans le film, c’est la performance de jeu des jeunes. Ils crèvent l’écran, surtout Irlande Côté et Émilie Bierre, les deux sœurs, mais les jeunes non-acteurs aussi, y sont allés de très belles propositions pour leurs personnages.
Drame écrit et réalisé par Geneviève Dulude-De Celles. Mus. orig. : Mathieu Charbonneau. Int. : Émilie Bierre, Irlande Côté, Jacob Whiteduck-Lavoie, Robin Aubert.
Amoureux de ma femme, de Daniel Auteuil également réalisateur de Fanny
Présenté en V.O.F.
Durée: 86 min
Synopsis : Daniel et Patrick ne se sont pas revus depuis belle lurette. Le premier invite donc le second à dîner, question de rencontrer sa nouvelle copine Emma. Mais Isabelle, la femme de Daniel, n’était pas en très bons termes avec ce Patrick. La soirée s’annonce tendue, d’autant plus que Daniel se met à fantasmer à outrance sur la ravissante Emma, de 30 ans sa cadette.
Sortie en avril 2018 en France, ce film je l’attendais avec impatience, car deux de mes acteurs favoris du cinéma français, Gérard Depardieu et Daniel Auteuil, jouaient ensemble, 14 ans après leur dernier film, 36, quai des Orfèves. De plus, j’avais bien aimé Fanny et Marius que Daniel Auteuil avait réalisé, alors j’avais hâte de voir sa réalisation suivante.
Amoureux de ma femme, est une adaptation d’une pièce de boulevard, L’envers du décor de Florian Zeller. La description du film semblait intéressante et on pouvait s’attendre à une comédie de vaudeville, drôle et sympathique.
Personnellement, j’ai été bien déçu de ce film. Bien que Daniel Auteuil est excellent, comme toujours, dans ce personnage d’un vieux macho, qui alterne malaises et fantasmes sur la femme de son ami, Gérard Depardieu que j’adore, n’a ici qu’un rôle plutôt mineur qui ne permet pas de mettre son jeu en valeur et cela est dommage. Donc, ce film est ennuyant pour moi, car au lieu de nous raconter une histoire intéressante, on nous alterne une série de fantasmes, et la réalité. Donc, un souper interminable est entrecoupé de scènes de fantasme de séduction banales et ridicules, qui nous font perdre l’envie d’en savoir plus sur ces quatre personnages.
Mais ce qui me déplait le plus dans ce film, c’est qu’on puisse penser faire ce genre de film en 2019, où la femme n’est vue que comme un objet de désir, et qu’on assiste pendant plus d’une heure aux fantasmes d’un homme trop vieux avec une femme trop jeune et très belle, mais dont on ne connaît rien d’elle. Adriana Ugarte est effectivement très belle, et on a l’opportunité de la voir sous toutes ses coutures, mais je trouve ça dommage que ce ne soit que son look qui est exploité dans ce film.
Comédie sentimentale réalisée par Daniel Auteuil. Scén. : Florian Zeller, d’après sa pièce L’envers du décor. Int. : Daniel Auteuil, Sandrine Kiberlain, Gérard Depardieu, Adriana Ugarte.
Pour l’horaire de tous ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma : http://www.clap.qc.ca/