Moi : Thomas, depuis quand joues-tu dans la rue?
Thomas : Dehors, je joue depuis environ 7 ans.
Moi : As-tu une formation musicale?
Thomas : Non, j’ai appris sur le tas.
Moi : Tu joues combien d’instruments?
Thomas : Je joue de la batterie, de la guitare, de l’harmonica et je picosse d’autres instruments. Et je chante.
Moi : Quel est ton répertoire?
Thomas : Folk, le rock des années 60 à aujourd’hui. Pour te nommer du monde, je te dirais Van Morrison, Bob Dylan, les Beatles. Dans les plus récents, Vance Joy, Radiohead. Je fais un peu de répertoire français comme Aznavour, Moustaki. Les grands classiques québécois des années 70 : Robert Charlebois, Claude Dubois, Jean-Pierre Ferland. Je chante aussi quelques-unes plus modernes comme Tire de Coyote, j’aime beaucoup ce qu’il fait.
Moi : Quels sont les avantages de jouer dans la rue?
Thomas : C’est un plaisir de jouer dans la rue. C’est vraiment l’interaction avec les gens, tu ne peux pas être plus dans le moment présent que lorsque tu joues dehors. Tu fais partie d’une ambiance, tu la façonnes aussi, tu crées cette ambiance-là et les gens répondent à ça. C’est cette réponse-là, cette connexion-là est en grande partie notre nanane si on veut. Notre rétribution. C’est l’fun.
Moi : Quels sont les défis?
Thomas : Parfois c’est difficile. Y a toute sorte de choses qui se passent dans la rue. Une anecdote assez rigolote, j’étais sur la Place d’Armes, je commence à jouer et là, le mouvement chinois Falun Gong arrive avec une fanfare pour faire une démonstration. La fanfare s’est mise à jouer. Ils étaient 40 musiciens. J’ai arrêté de jouer.
Moi : Quels sont les moments qui te touchent le plus ?
Thomas : C’est quand les enfants se mettent à danser spontanément, ça me fait tripper fort.
Moi : Est-ce que tu joues ailleurs que dans la rue?
Thomas : Je fais des corpos, je joue dans les bars et dans le métro.
Moi : Quelle est la différence?
Thomas : Les bars c’est très prévisible, c’est souvent la même clientèle. Tu sais à quoi t’attendre. J’adore ça aussi les bars. Tandis que la rue, à chaque fois, c’est un peu différent. L’ambiance est différente, si y fait beau, si y fait moins beau, les gens qui sont là, dans quel état ils sont. Le degré de différenciation est plus grand quand on joue dehors que lorsqu’on joue dans un bar.
Moi : Quels sont tes emplacements préférés?
Thomas : Là où il y a du monde. Dans le Vieux-Montréal, dans le centre-ville. Dans le Village, quand la rue Ste-Catherine est fermée, je m’installe devant une terrasse et je fais plaisir aux clients.
Moi : Quand il pleut, tu fais quoi?
Thomas : J’apprends des nouvelles chansons, je pratique, je vais jouer dans le métro.
Moi : Est-ce que tu joues à l’extérieur de Montréal?
Thomas : J’ai joué dans le Vieux-Québec, c’était fantastique. Une très belle fin de semaine. Je vais y retourner, c’est certain. Je caresse aussi le rêve de partir faire un roadtrip au Canada en faisant du busking pour payer mon voyage.
Moi : Est-ce que ça prend un permis pour jouer dans les rues à Montréal?
Thomas : Oui, c’est la Ville qui donne les permis.
Moi : As-tu des projets pour l’été?
Thomas : Je vais sûrement retourner dans le Vieux-Québec une fin de semaine. Le reste de la saison, je vais jouer à Montréal pour profiter de la belle saison.
Moi : Est-ce que tu penses jouer encore longtemps dans la rue?
Thomas : Je ne me suis jamais posé la question mais je pense que je vais continuer à jouer. Peut-être moins souvent mais je vais toujours continuer à jouer dehors de temps en temps. C’est un plaisir.