C’est une Diane Dufresne rayonnante qui accueillait les médias à l’occasion de l’inauguration de l’exposition immersive Diane Dufresne Aujourd’hui, hier et pour toujours, une rétrospective sur sa vie et sa carrière concoctée par son mari Richard Langevin qui se tient jusqu’au 13 octobre à l’Arsenal art contemporain à Montréal.
Celle qui deviendra octogénaire cette semaine (30 septembre), soit la plus grande chanteuse du Québec, comme l’a qualifié le producteur Paul Dupond-Hébert lors de son introduction, semble avoir trempé dans un bain de jouvence tant sa peau lisse est éclatante.
Se déplaçant agilement dans ses baskets à plateforme argent, jasant à bâton rompu avec les représentants de la presse qui frétillaient autour d’elle, la suivant comme un essaim micros et caméras en mains, tous pendus à ses lèvres, cette femme libre semblait nager comme un poisson dans l’eau en parcourant avec nous les salles de l’Arsenal pour nous expliquer le pourquoi du comment de l’exposition sur sa vie et sa carrière!
L’oxygène
Pendant une heure et des grenailles, notre groupuscule s’est collé à celle qui chantait haut et fort Donnez-moi de l’oxygène, démaquillée, sans vergogne, loin des feux de la rampe, en femme ordinaire. Un telle occasion ça ne s’invente pas. Et il y a peu de chances que cela se reproduise.
Je n’ai pas été fan de Diane Dufresne bien que j’aie été spectatrice au spectacle Magie Rose au Stade Olympique en 1984 et que quelques-unes de ses chansons aient tournées en boucle dans ma tête : J’ai rencontré l’homme de ma vie, Un souvenir heureux, etc.. Mais cette exposition biographique qui met en valeur une vie remplie, une carrière réussie, un travail de moine pour réaliser ses rêves, suffit par sa qualité à éveiller une grande admiration.
L’idée qui a germé
L’idée d’une exposition d’envergure sur sa bien-aimée, a mijoté pendant une dizaine d’années dans la tête de son mari Richard Langevin, directeur artistique et commissaire de l’événement. Puis, il y a un an ou deux, le projet a commencé à se concrétiser.
Il y avait tous ces costumes somptueux sauvés d’un incendie par les pompiers il y a belle lurette: des créations de Michel Robidas, Marie Saint-Pierre, Mario Di Nardo, Loris Azzaro et Mario Davignon plus épatants des unes que les autres.
Puis, ces manuscrits de Diane Dufresne qui décrivent dans le menu détail les mises en scènes, les éclairages, les effets spéciaux et la listes des chansons de ses spectacle. Des photos, une myriade de coupures de journaux, les nombreux albums, sans compter les archives de concert.
D’ailleurs, on est rapidement immergé dans cette exposition à l’aide d’un vidéoclip à 180 degrés conçu par 14 projecteurs d’une durée de 30 minutes qui retrace les grands moments de carrière pigés à même une quinzaine des grands spectacles donnés par la diva.
C’est un voyage dans le temps qui permet de revisiter les grands moments pour se refaire plaisir. Un devoir de mémoire pour la jeune génération, nous dira Richard Langevin qui traversera chaque salle avec nous.
Diane Dufresne, quant à elle, reviendra souvent sur l’idée que cette exposition, les objets et artefacts appartiennent à ce public qui l’a si bien soutenu. D’ailleurs, André Ruel, un collectionneur invétéré de tout Diane Dufresne, a collaboré de très près à bâtir une partie de cet événement.
Discographie, journaux, magazines, lettres personnelles, photos d’enfance, 65 ans à faire vibrer le Québec, ça se célèbre. Même la sculpture de Diane Dufresne du Musée Grévin a été rapatriée.
Après avoir été épaté par les souvenirs de la carrière de cette chanteuse au talent vocal unique, c’est son oeuvre comme peintre et comme sculpteure qui met un point final à ce court voyage d’une artiste complète.
À voir tout le talent qui a émergé au Québec depuis des décennies, un tel projet pourrait bien inspirer d’autres créateurs : je pense à Vigneault, Charlebois, Dubois, Vaillancourt, etc.