I Musici de Montréal réunit les cornistes Louis-Philippe Marsolais et Louis-Pierre Bergeron qui vont jouer le Concerto pour 2 cors de l’Allemand Ferdinand Ries (1784-1838), ami de Beethoven. Cette oeuvre n’aurait encore jamais été rejouée en public depuis sa création. En plus de cette pièce d’une grande complexité, le programme du concert intitulé Le souffle de la nature comprend le Sextuor en mi bémol majeur de Beethoven et des extraits des Boréades de Rameau. Il existe relativement peu de pièces où le cor est à l’avant-plan, alors qu’est-ce qui a amené Louis-Philippe Marsolais à choisir cet instrument, lui qui est cor solo de l’Orchestre Métropolitain depuis plus de dix ans ? Entrevue.
Au moment de notre entretien, Marsolais arrive d’une répétition et il répond aimablement à mes questions, alors qu’il doit donner un cours, quelques minutes plus tard. Concerts, enregistrements, enseignement, etc., ça ne dérougit pas pour le musicien, dont la carrière a pris son envol en 2005, alors qu’il remportait 3 prix au prestigieux Concours international de musique de l’ARD de Munich.
Sa florissante carrière est d’ailleurs, en partie, le fruit du hasard. «J’accompagnais ma soeur à un cours de violon et son professeur m’avait dit : nous avons besoin d’un corniste pour notre prochain concert; est ce que çà t’intéresse ? Je n’avais que dix ans et je ne savais pas lire la musique mais, quelques jours plus tard, j’étais sur scène pour le concert en question !»
Alors que plusieurs musiciens vont vers le violon ou le piano pour lesquels il existe de nombreux concertos, le corniste ne regrette aucunement son choix. «En plus des quatre concertos pour cor de Mozart, cet instrument a aussi sa place dans de nombreuses oeuvres orchestrales. Et puis, c’est fantastique de pouvoir jouer d’un instrument qui évoque le grand air, les grands espaces, d’où le titre du concert Le souffle de la nature».
Le cor dans tous ses états
Marsolais est enthousiaste à l’idée de retrouver le corniste Louis-Pierre Bergeron. Ce dernier qui a joué à l’OM et l’OSM avant d’être embauché par l’Orchestre du Centre national des arts, est aussi le fondateur du groupe Montréal Horn Stars, un quintette de cuivres qui a collaboré, entre autres, avec Patrick Watson, Louis-Jean Cormier et Klô Pelgag.
«Nous allons donc interpréter ensemble le Concerto pour 2 cors de Ries qui n’a encore jamais été rejoué en public depuis sa création, il y a environ 150 ans ! Nous venons d’en avoir la confirmation de la Société Ferdinand Ries. Non seulement c’est une première mondiale, mais nous allons le jouer deux fois le même jour», renchérit Marsolais. On peut toutefois se familiariser avec l’oeuvre, grâce à un enregistrement des cornistes Teunis Zwart et Erwin Wieringa sur étiquette CPO.
Le souffle de la nature
Cornistes : Louis-Philippe Marsolais et Louis-Pierre Bergeron
I Musici de Montréal
Chef : Jean-Marie Zeitouni
Programme:
Jean-Philippe Rameau, Les Boréades (extraits)
Ludvig van Beethoven, Sextuor en mi bémol majeur, op. 81b
John McPherson, In the Land of Pidge
Ferdinand Ries, Concerto pour 2 cors
Salle Bourgie
5 mars 2020
11h et 18h