À 26 ans, Mariana Mazza monte sur la scène du Théâtre St-Denis avec son premier one-woman-show, « Femme ta gueule ». L’humoriste parle de sexe au féminin, immole l’image de la femme parfaite et déconstruit les mythes qui y sont associés. Attention: le cocktail ne contient ni tabou ni pudeur mais une dose possiblement létale d’éclats de rire ! En ce qui a trait au langage, pour le moins hardi, vous voilà avertis dès le titre.
Dans Femme ta gueule, il est question de relation mère-fille, de Mooncup et de synchronisation des menstruations via iNoune. L’humoriste aborde aussi les relations de couple et le vieillissement mais le véritable fil rouge, c’est la lecture des messages que l’artiste reçoit sur les médias sociaux. Quand une internaute livre à Mariana Mazza : « Tu dis tout haut, ce que je pense tout bas », elle lui répondra de continuer ainsi, « ça s’appelle la classe »!
Au royaume de l’autodérision, l’humoriste entame son spectacle sur quelques préavis à propos de son système endocrinien et de ce que son ORL qualifie de voix aiguë d’homme. Mariana Mazza afficherait un taux de testostérone particulièrement élevé. C’est la raison pour laquelle quand une fille lui raconte une anecdote, l’artiste sait cliniquement pourquoi [elle s’en] câlice ! Un autre internaute s’aventurera: « Mariana, tu es une fille qui a des couilles »! L’humoriste s’en étonne : « Quelqu’un peut me dire pourquoi on associe les couilles au courage? On s’entend que c’est la partie la moins courageuse »?
L’artiste québécoise, aux origines libanaise et uruguayenne, entre en scène dans un long manteau brodé à son nom qui rappelle l’univers de la boxe et qu’elle dépose sur un mannequin. Une table décorée d’un portrait coloré de Frida Khalo habite une autre partie de la scène. Aussi, une affiche devant le théâtre, présente Mariana Mazza qui pose en Frida Khalo, son idole. Et pourtant, aucune référence à l’icône mexicaine dans Femme ta gueule. L’humoriste partage avec son public sa rencontre avec une autre de ses idoles, Yvon Deschamps, qui lui a laissé un joli conseil, celui de ne pas tenir compte des conseils.
Révélation du Festival Juste pour rire en 2014 et gagnante du Numéro d’humour de l’année au Gala Les Oliviers, en 2016, Mariana Mazza arrache le monopole de la masturbation au masculin et souligne les différences de pratiques de Mars à Vénus. « Une fois, j’ai surpris un garçon… on aurait dit que son pénis lui devait de l’argent »! Devant un public hilare, l’humoriste décline la sexualité au féminin et proclame un « message d’intérêt public – parce que moins on en parle et plus on entretient le mythe :- oui, je me masturbe mais ça ne fait pas longtemps que j’en parle en public! […] Quand je me roule la bille, je suis une meilleure personne et j’ai envie de faire des grilled cheese à tout le monde »! On vous rapporte ici les propos les plus smooth mais vous imaginez bien que l’artiste ne s’arrête pas en si bon chemin!
Mariana Mazza est en tournée à travers le Québec jusqu’en 2018.