Comme toujours, le cinéma Le Clap présente plusieurs nouveautés cette semaine. On y présente des films québécois Nouveau-Québec avec Christine Beaulieu ainsi que le film Au revoir le Bonheur avec entre autres Antoine Bertrand. Mais, j’ai préféré voir le film français Trois fois rien, qui met aussi en vedette Antoine Bertrand dans le rôle d’un sans domicile fixe (SDF) qui gagne un gros lot au loto. Une comédie à la fois tendre, drôle et divertissante.
Trois fois rien. Un film de Nadège Loiseau
Présenté en V.O.F. Durée: 94 min
Résumé : Brindille (Antoine Bertrand), Casquette (Philippe Rebbot) et La Flèche (Côme Levin) vivent comme ils peuvent, au jour le jour, dans le bois de Vincennes. Mais leur situation précaire devrait changer du tout au tout le jour où ils gagnent au loto. Encore faut-il pouvoir encaisser l’argent, car sans domicile, pas de carte d’identité à jour et sans compte bancaire, pas de paiement!
Nadège Loiseau a tellement aimé la chimie entre Antoine, Philippe et Côme sur le plateau de tournage de Le petit Locataire (en 2016) sa comédie précédente, qu’elle leur a écrit des rôles sur mesure pour cette nouvelle comédie sociale Trois fois rien.
Il n’est donc pas surprenant que le jeu de ce trio soit si empreint de complicité et d’authenticité. Ce trio de sans-abri est tout de suite attachant. En fait le duo Brindille et Casquette nous émeut et nous attendrit, et l’ajout de La Flèche au trio vient semer le chaos et les situations cocasses et malaisantes. Mais comme c’est grâce à lui qu’ils ont gagné à la loterie, le gros lot, ils doivent apprendre à vivre ensemble pour les prochaines semaines, le temps de prouver leur identité et un domicile fixe. Eh oui, en France, pour encaisser un gros chèque de la loto, il faut une preuve de domicile et une preuve d’identité, que ces SDF n’ont vraiment pas.
En plus de nous faire rire, Nadège Loiseau parvient à aborder des sujets plus sérieux et délicat, comme les enjeux des sans-abris et les conséquences d’une grande entrée d’argent au sein d’un groupe d’amis. Elle le fait avec justesse et une belle dose d’humanité qui nous permet un réel divertissement tout en émotions.
Ainsi, on voit le personnage de La Flèche dépenser sans compter, tandis que Brindille voit cette opportunité comme sa chance à une vie normale et tenter de reprendre contact avec ses enfants, alors que Casquette n’arrive pas à s’adapter à cette vie nouvelle et à dormir dans un vrai lit. Antoine Bertrand crève l’écran avec son habile jeu et son charisme désarmant. Philippe Rebbot est des plus touchants dans son rôle de SDF qui ne rêve que de faire le tour du monde. Finalement, Côme Levin réussit à nous tomber royalement sur les nerfs avec son personnage hyperactif, déstabilisant et imprévisible. Un réel tour d’habileté de son jeu.
Fait étonnant, Antoine Bertrand n’a pas eu à adapter son accent pour le film. Il joue avec son accent québécois, et personne ne s’en formalise. Il n’y a pas de distinction entre les divers accents français et québécois qui cohabitent très bien entre eux. Voilà un pas dans la bonne direction.
Comédie écrite et réalisée Nadège Loiseau. Mus. orig.: Guillaume Loiseau. Int. : Philippe Rebbot, Antoine Bertrand, Côme Levin, Émilie Caen.
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