Connaissez-vous Ô-Celli ? Cet ensemble de huit violoncellistes, basé en Belgique, parcourt le Québec, cet automne, avec ses relectures à la fois originales et festives d’oeuvres de Gershwin, Bernstein, Piazzolla et même Queen. L’octuor n’en n’est pas à sa première visite chez nous et cette fois-ci Ô-Celli va poursuivre sa route jusqu’en Gaspésie et sur la Côte-Nord pour un total d’une quinzaine de concerts. Qu’est-ce qui explique le succès de cette formation ? Compte rendu d’une soirée avec Ô-Celli…
Première constatation, la salle Jean-Louis Millette (400 places assises) est bien remplie en ce vendredi soir 14 octobre. Les Longueuillois sont venus écouter des violoncellistes qui jouent de la musique classique mais dans une ambiance qui n’est pas tout à fait celle des concerts traditionnels.
Ces musiciens qui, pour la plupart, proviennent d’orchestres européens, écrivent leurs propres arrangements et les résultats sont épatants ! À plusieurs moments, on a l’impression que les violoncelles chantent, qu’il s’agisse de Summertime (Gershwin), de Somewhere (Bernstein), etc. Ô-Celli apporte aussi une touche de noblesse à l’indémodable Bohemian Rhapsody (Mercury).
En plus de ces remarquables adaptations, Ô-Celli présente un spectacle dynamique. Les huit musiciens changent régulièrement de place pour les besoins de chaque pièce. Leur violoncelle se fait parfois instrument de percussion. Il n’y a pas de chef, mais tout est réglé avec précision.
Quel bonheur, également, d’écouter Alexandre Beauvoir, cofondateur du groupe, présenter les oeuvres au programme avec concision, simplicité et humour. Une anecdote sur le tournage du film West Side Story et on plonge dans la musique de Leonard Bernstein. Quelques mots sur les années où Piazzolla a étudié à Paris avec Nadia Boulanger et on saisit la longue route parcourue par le bandonéoniste depuis les bars de Buenos Aires jusqu’à la reconnaissance internationale. Le public apprécie qu’on s’adresse à lui sans condescendance.
Ajoutons que plusieurs des pièces de la soirée se retrouvent sur l’album Ô-Celli in America qui représente un excellent compromis si vous ne pouvez voir le concert. Cela dit, bien sûr, l’un n’empêche pas l’autre, car on prend plaisir à réécouter les relectures uniques de cet octuor.
Après être passé par Ottawa et Terrebonne, en fin de semaine, Ô-Celli se produira, au cours des prochains jours, entre autres, à New-Richmond, Rimouski, Sept-Îles, Baie-Comeau, Alma, Lévis et Saint-Jérôme. Il est plutôt rare qu’une formation européenne nous visite sans se limiter aux grands centres urbains. Profitons-en.
Ô-Celli : ensemble formé des violoncellistes Alexandre Beauvoir, Jean-Pierre Borboux, Stéphanie Huang, Corinna Lardin, Yoori Lee, Shiho Nishimura, Raphaël Perraud et Sébastien Walnier.
