C’est aujourd’hui, le 2 novembre qu’arrive en librairie, le livre Bienvenue en Amérique Chronique d’une immigration. Ceci est un roman graphique et une histoire vraie, issu de trois ans de travail journalistique mêlant enquête, décryptage, recoupement des sources et entretiens. Jake Halpern y raconte comme nul autre ne l’avait fait auparavant ce qu’est la nouvelle vie des réfugiés qui arrivent en Amérique, en ayant passé trois ans aux côtés de la famille Aldabaan. Cet ouvrage est une version augmentée du reportage dessiné publié dans le New York Times et récompensé, en 2018, du prix Pulitzer dans la catégorie dessin de presse.
Résumé : Fuyant les horreurs de la guerre, les membres de la famille Aldabaan quittent la Syrie, obtiennent le statut de réfugiés et s’installent dans une petite ville américaine, le jour même de l’élection à la présidence de Donald Trump. Loin de leurs proches et de leurs repères, parlant à peine la langue du pays d’accueil, sans amis et encore moins d’argent, ils s’efforcent de reconstruire un quotidien où tout, jusqu’aux gestes les plus simples, représente un défi. Parlant à peine la langue du pays d’accueil, sans amis et encore moins d’argent, ils s’efforcent de reconstruire un quotidien où tout, jusqu’aux gestes les plus simples, représente un défi. Entre l’intolérance des uns et la bienveillance des autres, notamment celle des bénévoles dévoués qui croisent leur route, ils cherchent à s’adapter sans renier qui ils sont.
Cette histoire vraie est fascinante, bouleversante par moment, percutante d’actualité et nécessaire à lire et à voir. Bienvenue en Amérique parle de la guerre et de ses dommages collatéraux, mais aussi de la force de la solidarité et de l’espoir d’une vie meilleure. La résilience de cette famille est hallucinante. Leur détermination et leur courage m’ont ému profondément. La solidarité des gens et organismes autour d’eux m’a touché et je pense que ce roman graphique devrait être amené dans les écoles pour que les jeunes voient le quotidien des familles de réfugiés.
La meilleure façon de mettre fin aux préjugés, à l’indifférence, à la peur de l’étranger, c’est justement de montrer tout ce que doivent surmonter ces gens qui arrivent d’un pays en guerre et qui ne souhaitent qu’un avenir meilleur pour leur famille et leurs proches.
On voit, grâce à ce livre, tout ce qu’une famille doit faire pour s’adapter à sa nouvelle vie. Ce n’est pas simple d’avoir à apprendre une autre langue, aller à l’école avec des inconnus, dans une langue seconde, de trouver du travail quand tes qualifications ne sont pas reconnues, de se faire des amis quand le regard de plusieurs est rempli de jugement ou de racisme. Se trouver de nouveaux repères, ne plus voir le reste de sa famille, quitter sa maison et ses racines, sans savoir si on pourra un jour y retourner, ce sont tous des difficultés énormes à surmonter et tout ceci doit se faire dans un temps assez court, car l’Aide aux réfugiés n’est pas infinie et la possibilité de se faire invalider son visa et déporter pèse toujours au-dessus de leur tête.
J’ai adoré les illustrations de Michael Sloan. On y voit les émotions sur les visages. On nous montre bien les différences entre le pays en guerre et les États-Unis. De plus, tout ce qui se passe au présent est dessiné en bleu sur fond blanc et tout ce qui est dans le passé, se retrouve en noir et blanc. C’est facile alors d’en faire la différence.
Bien que ce soit trois années qui sont résumées dans ce livre, l’auteur a bien réussi à faire ressortir les moments clés, les émotions, les situations fortes et puissantes qui nous touchent profondément. Que ce soit la vision des parents ou encore celle des enfants, on est témoin de tout ce qu’ils vivent. On a même la vision des aidants, parrains, voisins, employés de l’IRIS et autres organismes d’aide.
À la fin du livre, il y a un épilogue de deux pages qui nous donne des nouvelles de ces deux familles, où ils en sont rendus maintenant dans leur vie. Ensuite, il y a un chapitre de quelques pages qui explique comment ce projet a vu le jour et comment l’équipe a travaillé pour produire ce roman graphique. C’est extrêmement intéressant. Finalement, après les remerciements, on retrouve quelques dessins réalisés par Adibah Aldabaan. Elle a vraiment beaucoup de talent.
Texte original en anglais traduit par Clara Tomasini
Jake Halpern est journaliste indépendant. Ses articles sont notamment publiés dans le New York Times et le New Yorker. Il est l’auteur de plusieurs essais et romans et lauréat du prix Pulitzer pour le présent reportage illustré.
Michael Sloan est illustrateur, son travail est régulièrement publié dans le New York Times.
Date de Parution : 2 novembre 2022
Nombre de pages : 192 pages
Prix : 29.95$
Collection : Quai No5
Éditions XYZ : https://editionsxyz.com/