Février prend des allures de fête tropicale avec la visite de La Compagnie créole qui s’arrête au Cabaret du Casino de Montréal, cette semaine. Les chaleureux visiteurs, originaires des Antilles et de Guyane, ont pu constater, une fois de plus, ce mercredi 15 février, que les Québécois ont un plaisir fou à chanter avec eux : C’est bon pour le moral, Vive le Douanier Rousseau, Le Bal masqué, etc. Ils sont neuf sur scène et La Compagnie a bien changé depuis sa dernière visite à Montréal…
Après une vingtaine de minutes de retard, sans explications, on trépigne d’impatience dans la salle, avant que les premiers accords se fassent entendre pour l’entrée en scène de la tant aimée Clémence Bringtown. Pour donner le ton, quoi de mieux que La Machine à danser, suivie de Collé, collé ?
Déjà, un peu partout dans le Cabaret, on se lève pour se déhancher, collier hawaïen au cou, un peu comme si on passait l’après-midi sur une plage ensoleillée, au son de rythmes reggae, zouk, soca, etc. À cela s’ajoutent des mélodies irrésistibles sur des sujets empreints de joie de vivre. Voilà ce qui explique sans doute la longévité de ce groupe fondé il y a une quarantaine d’années!
Visiblement en grande forme, la septuagénaire et figure emblématique de La Compagnie multiplie les remerciements au public québécois. Il faut dire que les chansons de cette formation semblent indélogeables, chez nous, où elles rallient toujours les jeunes et moins jeunes dans les partys. Ça fait rire les oiseaux a même été classée numéro un dans une étude sur les vers d’oreille, réalisée par une étudiante au Département de psychologie de l’Université de Montréal, en 2010.
Pour ma part, j’avais été fasciné par la réaction du public électrisé devant La Compagnie Créole au Théâtre St-Denis, en 2018. C’était le délire dans la salle, toutes générations confondues!
Cinq ans plus tard, la magie opère toujours mais, deux des quatre piliers du groupe ne sont pas du voyage, en raison de problèmes de santé. Quant à José Sébéloué, il est atteint de la maladie de Parkinson. Malgré tout, le chanteur interprète quelques pièces, en soulignant qu’il tenait à être là pour ses amis québécois, puisque «c’est bon pour le moral», résume-t-il. Touchant! Même si on doit l’aider à se déplacer, il reviendra sur scène costumé pour Le Bal masqué.
L’ambiance est à la fête, ce qui n’empêche pas de prendre un moment pour rendre hommage au chanteur haïtien Michael Benjamin, connu sous le nom de Mikaben; l’artiste est décédé l’an dernier, à l’âge de 41 ans, après avoir subi un malaise cardiaque, sur scène, à Paris.
En douceur également, on reprend Santa Maria de Guadaloupe, une pièce qui revêt une signification environnementale.
Les chansons sont jouées dans des arrangements semblables aux originaux, au grand plaisir du public. D’ailleurs, plus le spectacle avance, plus s’allonge la file de joyeux danseurs qui fait le tour de la salle! Deux musiciens québécois sont de l’équipe de ce spectacle où quelques mélodies sont interprétées par l’exubérante Joanna, la fille de madame Bringtown.
Pour terminer, une version complète de La Machine à danser dont on n’avait eu qu’un avant-goût en début de concert. Et puis, on ne va pas se quitter sans se donner des petits becs lance Clémence, en guise de présentation de l’increvable Ba moin en ti bo (Donne-moi un baiser).
On en aurait bien pris encore quelques unes dont Un cadeau du ciel, Au mariage de ma femme, etc. mais, la compagnie a tant de tubes qu’elle ne peut les interpréter tous en un seul concert! N’empêche que ce spectacle est une halte plus que salutaire dans notre long hiver! Aussi, La Compagnie créole est en quelque sorte une institution qu’il fait bon voir sur scène au moins une fois dans sa vie! La tournée La Machine à danser se poursuivra jusqu’à la fin mars au Québec. Le groupe se produira ensuite à Toronto, pour la toute première fois.
La Compagnie créole / La Machine à danser
Au Cabaret du Casino de Montréal
Du 15 au 18 février Détails