L’Usine C de Montréal a été le théâtre d’une performance virtuose lors de la première nord-américaine de « La Douleur » présentée du 8 au 10 mars 2024.
Il y a quinze ans, Patrice Chéreau, avec la complicité de Thierry Thieû Niang, a adapté l’œuvre poignante de Marguerite Duras, confiant le rôle principal à l’actrice Dominique Blanc. Depuis, cette dernière, récompensée à maintes reprises aux César, a parcouru le monde avec ce spectacle, remportant notamment le Molière de la meilleure comédienne en 2010.
Marguerite Duras, née Marguerite Donnadieu le 4 avril 1914 à Gia Dinh, une ville de la banlieue nord de Saïgon, a vécu une enfance au Vietnam avant de s’installer en France en 1932 pour poursuivre ses études. Son récit autobiographique, « La Douleur », basé sur ses fragments de journal, est considéré comme l’un des témoignages les plus poignants de la littérature d’après-guerre.
L’histoire se concentre sur les souffrances de Duras pendant la Seconde Guerre mondiale, en attendant le retour de son mari, le poète et résistant Robert Antelme, déporté à Dachau. Sur scène, Dominique Blanc incarne avec une maîtrise exceptionnelle cette période sombre de l’humanité, capturant l’horreur et la vulnérabilité à travers une mise en scène sobre, composée simplement d’une table, de chaises, et d’un vide immense.
La performance de Blanc est saluée comme phénoménale, son jeu sensible confrontant le public à la douleur intime de Duras. Une expérience incontournable, durant laquelle le spectateur est immergé dans les tourments de l’époque.
La représentation, d’une durée de 1h10, est suivie d’une discussion avec le public animée par Angela Konrad le samedi 9 mars, ainsi qu’une séance de dédicace avec Dominique Blanc le dimanche 10 mars.
Cette reprise de la mise en scène par Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang, avec une création lumière de Gilles Bottachi, souligne l’impact durable de l’œuvre de Duras et la virtuosité de Blanc dans son interprétation.