L’émission «Plamondon : des mots qui résonnent» vous fera redécouvrir des classiques du grand parolier québécois, grâce à des interprètes de plusieurs générations, dont, Clay and Friends, Ariane Roy, Salomé Leclerc, Martha Wainwright, Laurence Jalbert et Bruno Pelletier. Le Temps des cathédrales, Les uns contre les autres, Le Blues du businessman, Coeur de rocker, L’amour existe encore et Hymne à la beauté du monde, entre autres, ont été filmées comme une suite de vidéoclips dans différentes pièces d’une magnifique maison quasi-centenaire de l’avenue du Docteur-Penfield à Montréal. Des danseurs ajoutent une généreuse part de dynamisme à cette émission d’une heure, entrecoupée de réflexions de Luc Plamondon. Une scène touchante attend les téléspectateurs, à la toute fin de ce «spectacle cinématographique» qui passe comme un éclair!
La théâtralité de Plamondon
Un peu comme les chats, les chansons de Plamondon retombent toujours sur leurs pattes, de génération en génération. On le constate, le sourire aux lèvres, dès les premières images de ce «film musical», alors que Clay and Friends s’approprient Les chemins d’été (Dans ma Camaro), tube québécois majeur de 1970. La version de ce groupe verdunois qui mélange soul, funk et hip-hop est franchement irrésistible!
C’est la seule pièce de l’émission a avoir été tournée à l’extérieur, avec une Camaro… rouge. «En effet, on n’en n’a pas trouvé une bleue, comme dans la version originale de la chanson», souligne avec humour le producteur exécutif Martin Henri de Roméo & Fils. Quelle que soit la couleur du bolide, cette nouvelle mouture du grand succès de Steve Fiset a de quoi nous faire craquer encore, plus d’un demi-siècle plus tard.
Musiques revampées
Il faut aussi dire que le musicien et chef d’orchestre Alex McMahon a su donner des sonorités très actuelles à la douzaine de chansons au programme.
La magie opère également avec Call Girl où Cindy Bédard marche sur les traces de Nanette Workman, alors que Fanny Bloom reprend Des mots qui sonnent, une pièce phare de l’album Dion chante Plamondon.
Dans un tout autre registre, Laurence Jalbert interprète l’immortelle L’amour existe encore, filmée dans un plan-séquence des plus sobres.
Ariane Roy fait irruption dans un univers punk et stroboscopique avec l’électrisante Oxygène, un titre emblématique de Diane Dufresne.
Les danseurs de la compagnie La Résistance de Lydia Bouchard et Merryn Kritzinger ajoutent une touche magique à plusieurs numéros.
Bruno Pelletier est le seul des invités à reprendre une chanson qu’il a été le premier à enregistrer. Sa version du Temps des cathédrales, en partie a cappella, a de quoi donner la chair de poule!
L’audacieux LUMIÈRE se mesure au Blues du businessman, une autre incontournable, gravée par Claude Dubois, sur le premier album de Starmania.
Lydia Képinski qui signait déjà une pièce intitulée Belmont sur son disque Premier juin revisite, ici, Le parc Belmont.
À ce sujet, on entend le parolier évoquer le souvenir d’une tante souffrant de troubles mentaux et qui lui a inspiré ce texte monumental, devenu l’un des sommets du répertoire de Diane Dufresne.
Ces chansons grandioses se marient bien au cachet de la maison Joseph-Aldéric-Raymond, dont le décor fastueux ajoute du panache à ce tournage.
«Avec la grande théâtralité des chansons de Plamondon, il était clair pour moi qu’on ne pouvait pas tourner ça dans un bungalow de Longueuil!» précise le metteur en scène, Christian Lalumière, pince-sans-rire.
Plamondon, spectateur
Tous les enregistrements de la voix de Luc Plamondon, entendus dans cette émission, proviennent d’entrevues accordées par l’artiste au cours des dernières décennies, à Radio-Canada. Cela dit, les extraits retenus s’arriment parfaitement aux chansons. Grâce à un habile montage, on a l’impression que la star a tenu ces propos dans le cadre de l’enregistrement de Plamondon : des mots qui résonnent.
On entend aussi l’artiste se définir, en quelque sorte:
«J’ai toujours dit que je suis plus près du théâtre que de la poésie. Je n’aime pas qu’on m’appelle un poète. «Un poète, c’est quelqu’un qu’on peut lire sans musique. Moi, mes chansons, elles sont faites pour être chantées. Je suis un parolier.»
Comment résumer la participation de ce géant, maintenant âgé de 82 ans, au tournage qui a eu lieu en septembre dernier? «Il est un peu moins actif, maintenant», répond le producteur Martin Henri. «Quand il est venu se joindre à nous, il est resté environ une heure et demie. Il a surtout observé les artistes à l’oeuvre.»
En fait, celui qu’on célèbre n’apparaît véritablement à l’écran que durant la dernière chanson, Hymne à la beauté du monde, reprise par Mélissa Bédard. Derrière ses éternelles lunettes fumées, l’homme s’avance lentement comme s’il avait regardé le spectacle depuis la pièce d’à côté. On retient un peu son souffle en voyant ce monstre sacré, habituellement si volubile, rester muet devant la caméra. C’est une scène troublante!
Fragilisé par l’âge ou tout simplement ému par cet hommage, l’octogénaire silencieux n’en demeure pas moins éloquent à travers ses chansons qui revivent dans cette émission à ne pas manquer!
Plamondon : des mots qui résonnent
À Télé-Québec le samedi 6 avril à 21 h, en rappel le dimanche 7 avril à 20 h
Sur le web en simultané, puis offert gratuitement en rattrapage sur video.telequebec.tv et sur l’appli Télé-Québec.
*Photos fournies par Télé-Québec