Pour sa 49e saison, après les pièces La Mallette Rouge (2019) et Haute Fidélité (2023), voici une troisième pièce du même auteur britannique, Ray Cooney, adaptée et mise en scène par Reynald Robinson, Un hôtel nommé Désir pour la saison d’été 2024 au Théâtre Beaumont-St-Michel. Encore cette année, la formule souper-spectacle avec le buffet gourmet du traiteur Cosmos, permet de profiter d’un site enchanteur, de la superbe terrasse, d’un buffet copieux en plus de rire allègrement, assis confortablement dans la salle climatisée du théâtre! Que demander de plus…
Résumé : Un ministre, député d’une région éloignée, séjourne avec son épouse dans un petit hôtel nommé « Désir » situé sur la Rive-Sud de Québec. Prétendant avoir beaucoup de travail au Parlement, il propose à sa femme de prendre l’après-midi et d’en profiter pour visiter la ville de Québec. Survient alors son nouvel attaché politique, un bel homme naïf à qui il demandera de lui réserver discrètement une autre chambre afin qu’il puisse y recevoir sa maîtresse. Par une série de quiproquos comme seul l’auteur peut en imaginer, nous assistons aux efforts de ce nouveau venu pour arriver à lui louer une chambre en toute discrétion et surtout pour réussir à protéger la réputation du ministre, de sa maîtresse, de sa femme et, bien sûr, sa propre réputation.
On le sait, les théâtres d’été proposent souvent des histoires plus légères et misent sur le comique pour divertir. Ces trois dernières années, le Théâtre Beaumont-St-Michel a misé sur les comédies de situation créées par Ray Cooney,, traduites et adaptées pour notre époque et pour Québec. Et il connaît un vif succès avec ses pièces.
Ainsi, Two into one, texte écrit en 1981, mieux connu en français sous le titre C’est encore mieux l’après-midi, a été repris quarante ans plus tard, par Reynald Robinson qui l’a adapté au goût du jour. En plus d’y ajouter plusieurs référents sur la politique actuelle, sans nécessairement nommer de partis en particulier, on reconnaît tout de même les stéréotypes des agissements et paroles de certains politiciens connus. Il y a eu également un beau travail pour bien représenter la région de Québec et de Lévis pour nous faire croire qu’on s’y retrouve.
Le décor est très bien pensé. On a d’abord la réception de ce petit hôtel de la Rive-Sud de Québec, à deux pas du traversier de Lévis, dont on voit justement l’horaire sur le babillard. Avec les allées et venues de la femme de chambre/serveuse et du maître d’hôtel/serveur/réceptionniste et les entrées et sorties des clients, il y a suffisamment de va-et-vient pour nous donner le tournis.
Puis, la scène s’active et tourne pour présenter le deuxième décor, soit l’intérieur de deux chambres à l’étage. La chambre 102 et la chambre 104, que l’on voit de l’intérieur du vestibule, séparé par un mur invisible. On y retrouve la porte de la salle de bain, la porte d’entrée et la porte de chambre pour chacune d’elles, ainsi qu’une table, chaise et téléphone.
S’ensuit alors une multitude de va-et-vient d’une pièce à l’autre, d’une chambre à l’autre, d’un appel à l’autre, constant, qui fait de cette comédie de situation un feu roulant de mouvements, de quiproquos, de revirements, où le spectateur y va de surprise en surprise et surtout en éclats de rire bien sentis.
Par la suite, la scène tournante, plus souvent utilisée en deuxième partie, permet de voir en alternance ce qui se passe à la réception et dans les chambres, en presque simultané. Le spectateur ressort de cette soirée complètement épuisé de toutes ces situations comiques et physiques, mais également conquis et totalement diverti.
Le metteur en scène, présent sur place ce soir-là, Reynald Robinson a fait un travail colossal avec tous ces déplacements, un chassé-croisé qui n’en finit plus de s’entrecroiser. Ce travail de mise en scène n’aurait pas autant de succès, sans l’apport physique et talentueux de ces six comédiens qui se donnent sans compter dans des répliques au timing parfait et aux mimiques et gestuelles comiques constantes.
Suite au départ de Véronique Chaumont, pour raison de santé, c’est Sophie Thibault qui délaisse son rôle de femme de chambre, pour s’approprier celui de la femme du ministre, tandis que Sarah Villeneuve-Desjardins s’est jointe à la troupe pour interpréter Josette la femme de chambre. Quel tour de force de changer ainsi de rôles et d’actrices en si peu de temps sans que cela n’affecte en rien la qualité du jeu de ces dernières, qui ont été impeccables ! Sophie et Sarah incarnent à merveille leurs personnages respectifs. Elles sont drôles, pertinentes, avec un jeu physique et des gestuelles qui font bien rire le public.
Mais celui qui génère sans doute le plus de rires, autant par ses mimiques, son jeu physique, sa bonhomie que ses répliques savamment déroutantes est Fred-Eric Salvail. Il est tout simplement un parfait… imbécile. Il n’est pas sans nous faire penser à un certain François Pignon, mais en plus perdu, qui se met tellement les pieds dans la bouche, qu’il ne sait plus comment prendre ses jambes à son cou pour fuir le monstre de mensonge qu’il a créé… si bien que vers la fin de la pièce, il brise le quatrième mur, celui vers le public et même celui entre les deux chambres, ne sachant plus comment défaire tous les imbroglios qu’il a en grande partie lui-même créé. De quoi décontenancer un peu le public. Cependant, le rire a repris le dessus et malgré une fin plutôt décevante, pour ma part, cette soirée aura été marquée par un véritable délire de rires et une histoire rocambolesque à souhait, sans aucun temps mort, pendant près de 2 heures.
Les comédiens Guillaume Champoux, Paul Fruteau de Laclos et la comédienne Frédérique Proulx, ne chôment pas non plus dans leurs rôles respectifs. Guillaume incarne à merveille ce ministre sans scrupule et corrompu par le désir et le pouvoir. On s’amuse à le voir s’empêtrer dans ses mensonges et nos oreilles font mal à entendre ses répliques machos et le voir dénigrer son épouse. Paul incarne à la fois Auclair l’homme à tout faire dans l’hôtel et un personnage qui viendra augmenter les quiproquos en deuxième partie de la pièce, pour rendre les situations encore plus complexes et le rythme de la pièce de plus en plus soutenu.
Souper Buffet Traiteur Cosmos
Ceux qui veulent profiter du décor enchanteur, de la superbe terrasse et venir prendre un verre avant la pièce, peuvent arriver plus tôt. La terrasse est ouverte dès 16h. On peut également admirer les œuvres de 4 exposants sur les murs du théâtre un peu partout.
Et pourquoi ne pas en profiter pour vivre l’expérience totale en incluant le repas, préparé et servi par leur partenaire Cosmos-Traiteur, en style buffet champêtre. Pour les pièces présentées à 20h, le souper est servi entre 17h30 et 19h30 et pour les pièces présentées à 17h, le souper est servi après la représentation, de 19h45 à 21h45.
Je dois dire que les plats présentés au buffet sont très appétissants au coup d’œil et au goût. On a un peu de tout pour tous les goûts. On débute par un potage de légumes savoureux, puis plusieurs choix d’entrées sont offerts. Marinades, olives, terrines, viandes froides, charcuteries, saumon fumé et plusieurs choix de salades. J’ai particulièrement aimé les diverses variétés de terrines et la salade de choux-fleurs et de pois chiches rôtis, ainsi que l’hummus d’edamame et lime, ainsi que les succulentes rillettes de crevettes piri-piri.
Pour les plats chauds, on retrouve une grande variété de viandes tels que le rôti de bœuf sauce aux poivres, la brochette de saucisses maison, le saumon glacé teriyaki, le friand de veau et mon préféré, le suprême de volaille. Pour les amateurs de pâte, on retrouvait des penne sauce tomate et boulettes de viande et on avait aussi un chili façon cosmos pour les véganes. En accompagnement, on retrouvait des pommes de terre délicieuses à souhait, du riz et des légumes cuits juste à point.
Pour ceux qui se sont gardé de la place pour le dessert, on retrouvait des tartes aux fruits, brownies, tartelettes au sucre, gâteaux aux carottes et autres. Pour ma part, je me suis régalé de la salade de fruits et du plateau de fromages fins variés.
Après un bon repas, quoi de mieux que de se promener par la suite, ou de s’asseoir à l’ombre d’un arbre, et se laisser venter en cette belle soirée d’été, ou encore, discuter entre amis sur la terrasse.
Juste avant la présentation de la pièce, dans ce théâtre climatisé d’environ 480 places, Louise Allaire, directrice générale et production déléguée du théâtre, a invité les gens à partager leurs archives, témoignages, photos, programmes, affiches des cinquante dernières années. La saison 2025 sera l’occasion de célébrer le 50e anniversaire du théâtre.
Êtes-vous de ceux qui ont connu les premières saisons concoctées par Lionel Villeneuve et Hélène Loiselle ? Les années Pierre Dufresne ? Celles de Nicole Leblanc ou de Danielle Proulx ? En avez-vous conservé des programmes, des articles de presse…? Peut-être connaissez-vous des proches qui posséderaient de tels documents ? Faites-leur savoir et contribuez à nourrir l’histoire de votre théâtre en écrivant à tbsm50@productionsbsm.ca.
Un hôtel nommé Désir est présenté jusqu’au 16 août au Théâtre Beaumont-Saint-Michel.
Billets en vente
Disponible sur le site web, https://www.theatrebeaumontstmichel.com/
ou encore par téléphone
Au 418- 884-3344 ou le 1 866 884-3344
pour joindre la billetterie du Théâtre, selon l’horaire suivant :
Du mardi au vendredi, de 12 h à 17 h
Par courriel : billetterie1@productionsbsm.ca
GROUPES :
Composez le numéro de téléphone ci-dessus pour joindre la responsable des groupes, Élodie Fortin, selon l’horaire suivant :
Mardi, de 13 h à 17 h
Mercredi, de 9 h à 12 h
Jeudi, de 11 h à 17 h
Par courriel : groupe@productionsbsm.ca
Durée approximative : 2 h avec entracte
L’équipe artistique
Mise en scène, traduction et adaptation
Reynald Robinson
Assistance à la mise en scène
Nadia Bélanger
Décors et accessoires
Marc Senécal
Costumes
Heïdi Turcot
Éclairages
Keven Dubois
Direction de production
Claude-André Roy
Assistance à la production, régie générale et maquillages
Laëtitia Mayer
Régie de plateau
Alexandre Zuyderhoff-Roy
Photos
Vincent Champoux
Les interprètes
GUILLAUME CHAMPOUX
– dans le rôle de Richard
SOPHIE THIBEAULT
– dans le rôle de Carmelle
FRED-ÉRIC SALVAIL
– dans le rôle de Lionel
FRÉDÉRIQUE PROULX
– dans le rôle de Valérie
PAUL FRUTEAU DE LACLOS
– dans le rôle d’Auclair
SARAH VILLENEUVE-DESJARDINS
– dans le rôle de Josette
Crédit photos de la pièce Vincent Champoux et les autres par Shirley Noel