Les fins de semaine du 27-29 octobre et 3-5 novembre 2017 a lieu le Festival des films de l’Asie du Sud de Montréal (FFASMontréal), un événement unique, qui a pour mission de faire découvrir le travail des cinéastes d’origine sud-asiatique et nous présente des œuvres qui explorent et contribuent aux débats qui divisent actuellement le monde.
Cette année, le festival était inauguré par Rock Demers, éminent cinéaste québécois et amoureux du cinéma indien. Au total, ce seront 19 films primés – courts et longs métrages – provenant de l’Inde, du Pakistan, du Bangladesh, du Népal, du Canada et des États-Unis qui seront projetés.
A Billion Color Story
Le film A Billion Color Story, de N. Padmakumar (Paddy) était présenté pour la première fois au Canada ce dimanche. Il s’agit du premier film du cinéaste et, je pèse mes mots, c’est un chef-d’œuvre ! C’est en 2012 que Paddy a quitté une carrière prometteuse en publicité pour se consacrer au cinéma et à l’écriture. Il travaille déjà sur son prochain long métrage, que j’attends avec impatience.
A Billion Color Story nous fait découvrir, à travers le regard d’un enfant, la réalité d’un mariage interreligion en Inde. C’est une histoire simple, sans fioriture, mais extrêmement touchante. On y découvre l’Inde dans sa plus grande beauté, mais également dans ce qu’elle a de plus sombre : le racisme systémique qui sévit souvent au nom de la religion et des traditions.
Même si le film décrit une réalité indienne, on ne peut s’empêcher de faire des liens avec l’actualité d’ici. Avec la vague d’immigrants arrivés au Québec cet été, nous avons vu dans l’attitude et les commentaires de plusieurs que le vivre-ensemble n’était pas chose acquise. L’œuvre nous fait réfléchir sur l’ouverture à l’autre et à l’amour qui découle de l’acceptation de la différence.
A Billion Color Story sera disponible prochainement sur Netflix. Prenez le temps d’aller le visionner, vous en ressortirez grandi. Je vous en fais la promesse.
Hellhole
En première partie de A Billion Color Story était présenté Hellhole, un court métrage muet basé sur la vie d’un travailleur d’entretien de la voie publique au Pakistan. Ce « gardien de gouttières » travaille dans des conditions tout simplement inhumaines et risque sa vie quotidiennement pour nourrir sa famille. Tous les jours, il doit descendre sans protection dans les égouts pour enlever les débris qui bouchent les conduites. Ce n’est pas une fiction. Cette « profession » existe réellement au Pakistan. Le documentaire est percutant et nous fait découvrir la dure réalité de ces travailleurs qui ne sont même pas considérés comme des êtres humains à part entière par une grande partie de la population.
À ne pas manquer la fin de semaine prochaine
Plusieurs films projetés lors de la deuxième fin de semaine du festival sont prometteurs. Notamment, le 3 novembre, vous pourrez découvrir le documentaire TransIndia qui explore la réalité d’une communauté transgenre, également appelée Hijras, à Ahmedabad en Inde. Le 4 novembre, c’est la fiction Lipstick Under My Burkha, qui met en scène quatre femmes opprimées et prises dans leurs propres mondes qui décident de revendiquer leurs désirs par des actes de rébellions secrètes, qui sera projetée. Vous pouvez visionner l’horaire complet du festival au http://www.saffm.centrekabir.com/edition-2017/films/.