Dans le cadre de la promotion pour la sortie de son livre Influences, j’ai rencontré Jean-François Baril, pour qu’il me parle de son processus d’écriture ainsi que de la sortie imminente de son premier jeu de société Connexion chez Gladius.
On découvre dans ce livre un autre Jean-François Baril, celui plus réfléchi, qui a une profondeur et quelque chose à dire, des leçons de vie à partager. Cela fait longtemps que vous avez ces réflexions? Que vous sentez que vous avez des idées à partager? « Oui, ça fait longtemps que j’ai envie que l’on voie cette facette-là de moi. Mais j’aime encore faire rire et divertir. Dans la vie, on n’est pas seulement le miniwheat givré, on est l’autre miniwheat aussi. » Écoutez la suite en cliquant sur : reflexions
Écrire un livre, c’est sûrement différent que d’écrire des textes pour une émission de télé ou encore un numéro d’humour? Qu’est-ce qui a été le plus ardu pour vous dans ce processus d’écriture d’un livre? « Le plus difficile c’est de s’asseoir tous les matins pour écrire. Écrire une émission de 30 minutes, ça pouvait me prendre 15 ou 20 heures, tandis que ce livre, ça m’a pris 5 mois. » Écoutez la suite en cliquant sur : ecriture
Je n’en reviens pas de voir comment vous avez le tour de raconter de manière aussi intéressante. Comment faites-vous pour que ce soit aussi intéressant à lire? « Je pense que dans la vie je suis un bon raconteur et je sens vite le temps mort. Donc, après avoir écrit mes histoires, j’ai peut-être coupé 25% de ce que j’ai écrit. J’ai eu aussi de l’aide d’un script-éditeur, un vrai auteur qui m’a aidé à me structurer. Malgré ça, la version finale de mon livre est assez semblable à mes écrits d’origine. Je réussis assez facilement à synthétiser mes idées. Mes années de radio m’ont sûrement aidé à le faire. Car dans une radio musicale, quand tu as 2 minutes et demie entre deux chansons pour dire quelque chose, tu dois être précis et concis pour accrocher ton auditoire rapidement. Et c’est la même chose avec l’humour, j’ai développé un sens du timing que j’ai mis à l’épreuve aussi avec mes histoires dans ce livre.»
Comment les gens autour de vous, vos proches (famille, enfants, belle-famille, amis), ont réagi des propos de ce livre, sur eux, sur vous? «Évidemment, j’ai fait lire le livre à tout le monde avant de le publier. Pour l’histoire avec ma blonde, je lui ai demandé si elle était à l’aise que je la raconte. Elle trouvait ça mignon, et je n’entrais pas vraiment dans les détails. C’est surtout l’histoire avec mes parents que cela a été plus délicat, parce que je sais que pour eux, ça fait partie de leurs petites blessures. Ce n’est pas un sujet que l’on parle chez nous, le fait que je suis à demi adopté. Mais je leur ai expliqué que je voulais rendre hommage à tous les beaux-parents du Québec qui se donnent pour l’enfant de quelqu’un d’autre. » Écoutez la suite en cliquant sur : adoption
Vous avez une anecdote que vous racontez, celle où vous mangez dans un resto avec Normand Brathwaite. C’est intéressant et très drôle à la fois, avec vos réflexions pendant le repas. Avez-vous encore le goût de faire rire ? D’être un humoriste? Ou bien si vous penchez plus maintenant sur d’autres facettes du métier d’artiste? « Moi, je me considère encore comme un animateur-humoriste, parce que je n’ai jamais fait d’animation sérieuse, que ce soit à la guerre des clans ou à la radio. Mais être humoriste, dans la tradition, en écrivant un show, en le jouant pendant 2 ans, et prendre un break d’un an, avant d’en écrire un autre… ça, cela ne m’intéresse pas. Je veux être polyvalent. J’aime animer, être au centre de l’action et divertir les gens. Et mon humour me sert dans toutes les facettes de mon métier. »
Pouvez-vous me parler aussi de cet autre projet : ce jeu de société que vous avez créée et qui va sortir sur le marché bientôt et dont vous parlez brièvement dans ce livre. Connexion… Le but c’est de former des duos. En équipe, on doit réussir à se connecter en répondant à des questions qui permettent de voir si on se connaît vraiment. Les questions sont propices aux anecdotes. «J’adore jouer à des jeux de société. J’ai une garde-robe remplie de jeux. Une des facettes de jeu que j’aime, c’est quand il faut être complice l’un et l’autre, qu’il faut se deviner, pou penser pareil. Donc, je voulais créer un jeu où on échange et qu’on puisse en apprendre plus sur les autres. Donc, le jeu s’appelle Connexion. C’est un jeu sur la complicité. » Écoutez-le parler de son jeu en cliquant sur : jeu_societe
Le jeu va sortir chez Gladius d’ici la fin du mois d’octobre.
Est-ce prévu d’avoir un deuxième tome à votre livre, puisque c’est certain que vous devez recevoir une multitude de témoignages de gens qui ont aussi des liens d’influence à vous raconter? «Oui, il va y en avoir un autre. J’ai commencé déjà et j’ai environ 80 pages d’écrit. Et ce sera surtout des histoires des autres, car moi, j’ai fait le tour de mes moments importants. J’ai des histoires vraiment intéressantes à raconter. J’en reçois deux ou trois par semaine, d’un peu partout. Les histoires vont être un peu plus courtes, car il n’y aura pas la réflexion à la fin. J’aurai sûrement aussi une ou deux anecdotes personnelles. Et j’aimerais aussi qu’il y ait deux ou trois histoires de personnalités dedans. Et qui sait, il pourrait même y avoir un troisième livre, car les histoires s’accumulent. Et plus j’y pense, plus je me dis que cela ferait un beau concept télé également… qui sait? Et c’est la même chose pour le jeu Connexion. S’il fonctionne bien avec les 5 jeux à l’intérieur, j’ai plein d’idées pour une extension au jeu pour l’an prochain. Et en y pensant bien, ce jeu serait idéal dans une émission de télé également. On verra bien… »
À part votre livre, et votre jeu qui s’en vient, est-ce que vous avez d’autres ambitions ou envies ? Ce que vous voudriez comme porte qui s’ouvre pour vous dans la ou les prochaines années? «La seule chose qui me manque, c’est de toucher au cinéma. Même si c’était juste un petit rôle. Pour dire que j’ai fait un film. »
Éditions ADA
crédit photo : Shirley Noel